Âmes-Jumelles ~ Tome 1 : Alchimie

Chapitre 14 ~ En Guerra

Je ne sais pas ce qui m'a pris d'accepter cette invitation. Je voulais tenir tête à Ruggero et voilà où j'en suis... Je m'examine sévèrement dans mon miroir. Je n'arrive pas à m'aimer en robe... Je me sens mal à l'aise. Mes vieilles petites tennis n'arrangent pas vraiment l'affaire. Ayant lâché mes cheveux, je n'ai qu'une envie: les ramasser en une queue de cheval ou un chignon. Je me sens nerveuse. Je n'ai plus le temps de me changer... Hostin ne devrait pas tarder à arriver.

- KAROL ! entendis-je crier dans le couloir.

Neïla débarque dans ma chambre telle une tornade et s'arrête net en me voyant.

- T'es belle !
- Merci...
- Tiens ! Maria m'a dit de t'amener ça. C'est le maquillage de maman pour les yeux ! C'est notre secret !!fait-elle toute excitée en venant me tendre le mascara.

Je lui souris en l'attrapant et en applique sur mes cils gauchement. Je n'ai vraiment pas l'habitude...

- Tu devrais mettre d'autres chaussures...
- Je n'en ai pas d'autres... Ça ira...
- Suis moi !

Et elle disparaît. Je soupire mais finis par sortir de ma chambre. Je descends et appelle Neïla ayant perdu sa trace. Sa voix me répond dans la chambre de ses parents. J'hésite à y entrer.

- Mets des chaussures de maman, regarde, y en a plein !!!

Je me décide enfin et me dirige vers le dressing où j'entends fouiller. Elle me sort des chaussures à talons aiguilles rouges vif. J'ai un mouvement de recul.

- Je tiendrai jamais là dessus ! Et je ne vais pas mettre les chaussures à ta mère, elle n'est pas là, je n'ai pas son autorisation.
- Elle en a tellement qu'elle ne se rendra pas compte de la disparition d'une paire.intervient Maria derrière nous.

Je sursaute, et à peine me suis-je tournée que celle-ci s'est matérialisée à mes côtés. Elle entre alors dans le petit espace poussant Neïla qui se met à bouder. Elle voulait apparemment s'amuser à essayer des chaussures... Maria ressort quelques minutes plus tard avec une paire de bottines marrons. Il y a des talons assez épais et elles ne sont pas très hautes.

- Mets ça. Hostin est déjà en bas. Il discute avec Ruggero en t'attendant.

J'acquiesce. Maria range le désordre qu'a mis Neïla juste avant son arrivé puis la fait sortir de la pièce en même temps qu'elle pendant que j'enfile m'a deuxième bottine, faisant aveuglement confiance à une femme que je ne porte pourtant pas trop dans mon cœur. Mais je dois avouer qu'elle a quand même bien su choisir ma robe. Même si je n'aime pas en porter, elle me va relativement bien... Enfin j'espère. Les bottes sont un peu grandes mais avec mes chaussettes, ça peut aller... Je fais quelques pas avec. N'en ayant jamais porté, ça me fait tout drôle. Je sens tout de même que je vais vite avoir mal aux pieds... Pour une soirée, j'arriverai bien à tenir... Je resterai assise au pire des cas. Avec la journée que j'ai dans les jambes, je ne comptais pas faire la folle de toute façon.
Je rejoins tout le monde en bas. Les deux garçons sont déjà dehors apparemment. Je salue rapidement Maria et Neïla puis m'en vais, prenant soin de fermer derrière moi. Hostin est le premier à me remarquer. Il me fait un joyeux signe de la main, tout sourire.

- C'est que vous êtes resplandissante ce soir ma chère !

Ses paroles ont le mérite de me rassurer et de me réchauffer le cœur... Mais c'est sans compter sur Ruggero pour continuer sur cette lancée et me donner confiance. Dans une petite veste costard noir cachant de moitié un t-shirt blanc, il retient de moitié un rire moqueur. Il est vraiment élégant ce soir... Comme d'habitude en fait, malheureusement.

- Elle fait surtout penser à un homard avec ce rouge... Puis Karol, t'as pas la morpho pour porter des robes, t'es une planche à pain, tu nages carrément dedans, c'est moche.