- Ce genre de discussion ne devrait même pas avoir lieu!rouspète Miss Grinch.
- Voyons ma douce Générale, ne me dites pas que Ruggero ou notre jolie Neïla ne vous ont jamais agacé ?questionne Bruno, l'air malicieux.
- Qu'est ce qu'il se passe encore avec Neïla ?intervient une voix derrière nous, faisant que tous ici nous figeons.Étant dos à l'entrée, je me retourne pour pouvoir apercevoir notre interlocuteur. Il dispose d'une certaine prestance, et dès lors, je comprends qu'il s'agit du dernier membre de la famille Pasquarelli. Il est plutôt attirant, et représente le stéréotype même de ce gars physiquement parfait, toujours fourré dans des habits près du corps, sous une éternelle veste en cuire, et présent dans tous ces romans à l'eau de rose dont j'étais fan il y a encore quelques années... Il a hérité du physique de son père, mais possède l'assurance de sa mère sans aucun doute. Il dégage une énergie assez particulière et impressionnante, qui impose le respect, tellement que mes battements de coeur ont comme ralenti légèrement. Pour autant, il ne m'inspire rien de bon, bien qu'il puisse être comparé à un dieu vivant.
Je suis admirative. Et en même temps... Il est entré dans cette pièce et j'ai tout de suite senti en l'observant ma poitrine se comprimer assez désagréablement. Je ne le connais absolument pas et pourtant quelque chose en lui m'interpelle vivement. Sa façon de se tenir, son regard vide, sa nonchalance... J'ai le pressentiment qu'il cache quelque chose de douloureux. Je me suis toujours considérée comme très sensible. Mais ça tient du miracle de ressentir autant de choses à la simple vue d'une personne.
Appuyé a l'entrée du salon, les bras croisés, il attend que l'un de nous réponde. Ses yeux sombres se posent sur moi, ou plutôt, sur mes vieilles petites chaussures en tissu délavées par le temps, que j'ai refusé d'échanger contre les ballerines noires qui devaient compléter l'affreux ensemble dans lequel je me trouve. Il remonte lentement son regard avant de le planter dans le mien durant quelques secondes. Des secondes qui me paraissent durer une éternité puisque je maintiens cet échange et refuse de détourner les yeux, malgré le fait que je me sente gênée et secouée par sa présence et surtout par ce qu'il me transmet. Soit rien de vraiment positif.- Ruggero ? débarque sa mère, coupant court à notre échange oculaire à mon grand soulagement. Qu'est ce que tu faisais ? On t'attendait pour le repas, à quoi te sert ton téléphone ?
Il avance, pour libérer l'accès à la salle et vient se poster à un pas de moi à peine. Je me sens vraiment embarrassée, et clairement fragile à côté de lui. Debout, je peine à toiser les un mètre soixante, alors assise juste à ses côtés, j'ai l'impression qu'il m'écrase de tout son être. Son odeur aussi me surprend. Pour moi, il aurait été du genre à empester l'eau de Cologne et la cigarette, au vue des caractéristiques qu'il présente et de l'image que je m'en fais... Mais absolument pas. Une odeur de linge fraichement lavé parvient à mes narines, mélangée à une autre, plus douce et boisée, très légère, et vraiment agréable.
- J'étais avec Cande, et on s'adonnait à notre activité préférée mais en essayant de nouvelles positions plus ou moins complexes, je peux te les dessiner si tu veux, histoire que tu sois au courant des moindres détails de ma vie.
- Ruggero !s'indigne-t-elle, mal à l'aise.Je déglutis difficilement tout en restant discrète. Tous ici paraissent offensés, pendant que lui s'amuse de la situation, affichant un sourire en coin, provocateur. Il me désigne d'un geste rapide du menton.
- Je ne l'imaginais pas comme ça votre orpheline.pouffe-t-il gardant son petit air satisfait et suffisant.
Je me redresse sur ma chaise, piquée à vif par le ton qu'il vient d'employer.
- Oh! m'exclamé je d'un ton ironique sans pouvoir me retenir cette fois. L'orpheline aimerait donc savoir comment tu l'imaginais ? Quelque chose te dérange ?
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Âmes-Jumelles ~ Tome 1 : Alchimie
FanficSexy, arrogant, égocentrique, insupportable, triste, renfermé, détestable, hautain... Complexe. Autant de mots qui décrivent à la perfection Ruggero Pasquarelli. Et malgré son tempérament exécrable, Karol est irrésistiblement attirée par cet homme...