The p̶e̶r̶f̶e̶c̶t̶ wedding

Chapitre 7

Le reste de mon après-midi passe au ralenti. Je suis en colère contre lui, mais surtout contre moi. Je ne peux pas me permettre de le laisser m'approcher de si près comme il l'a fait parce que je sais que je risquerai de finir par faire une bêtise. Et si cela se produit, je m'en voudrai à vie de lui avoir montré qu'il pouvait encore avoir de l'effet sur moi et que s'il le voulait, il pourrait prendre l'ascendant sur moi.

Je refuse qu'il puisse posséder un tel pouvoir sur moi, et même si cela était le cas, je ferais tout pour qu'il ne s'en rende jamais compte. Il est parti et m'a fait beaucoup de mal donc même si certaines zones d'ombres doivent encore être éclaircies et j'espère qu'elles le seront pendant cette fameuse conversation il ne faut pas que ça aille plus loin que ça. Une conversation, c'est tout ce dont j'ai besoin pour tourner la page et repartir à zéro.

Il est presque dix-neuf heures lorsque mon rendez-vous s'achève, je vérifie mon agenda et constate avec soulagement que c'était bel et bien mon dernier rendez-vous. J'en profite pour regarder ce que j'ai de prévue pour la journée de demain et me rend compte qu'à vingt heures il y a le pot de départ du bras droit de la directrice de notre entreprise. Angel, un Mexicain très sympa, le genre de personne qui égaille votre journée en un sourire ou juste avec une petite blague, mais aussi quelqu'un de très rigoureux dans son travail. Il a toujours été adorable avec moi, je ne peux pas me permettre de zapper son pot de départ pour aller discuter des zones d'ombre de mon passée avec Valentin.

Je finirai sûrement après dix-huit heures donc je n'aurai que peu de temps pour rentrer me changer. Soit je reporte, soit je lui propose que l'on se voie après le pot de départ. Aller, c'est comme avec un pansement, il faut l'arracher vite et d'un coup sec ! Je cherche dans ma boîte mail le message que j'avais envoyé à Julia, car je me souviens que dans sa réponse elle avait mit Valentin en copie. Une fois que je l'ai trouver, je cherche comment formuler mon message.

Pourquoi est ce que je me prends la tête au juste ? Je dois juste me contenter d'aller à l'essentiel, court et direct.

J'ai un imprévu pour demain soir, je ne pourrais pas venir après le travail, mais on peut aller discuter après. 22 heures ?

Hannah Garcia

Sa réponse arrive quelques minutes plus tard alors que je finis de ranger mes affaires et m'apprête à partir :

Donne-moi ton numéro, ce sera plus simple que de discuter par mail.

Valentin Rossini

Mon numéro ? Il est gonflé celui-là ! J'ai à peine le temps de commencer à rédiger une réponse qu'un deuxième mail arrive :

Je ne ferai pas n'importe quoi avec, c'est juste pour s'organiser, ne fait pas l'enfant.

Valentin Rossini

Ah, parce que c'est moi qui fais l'enfant ? Très bien. Je lui envoie mon numéro et quitte le bureau énervé par son culot. Depuis qu'il est revenu, il pense fixer les règles et pouvoir décider de tout, mais je suis encore maîtresse de ma vie et des décisions que je prends. Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche alors que j'entre dans la bouche de métro, pas d'autre choix le bus arrivait dans trop longtemps pour que j'attende. C'est l'heure des sorties de bureaux donc le métro est vite plein et je ne peux pas sortir mon téléphone pour répondre alors que je le sens vibrer une deuxième fois. Tant pis, je regarderai ça chez moi.

Une demi-heure plus tard, quand je rentre, je suis directement accueillie par une délicieuse odeur de nourriture, ça sent le fromage et j'adore ça ! Connaissant Cass ça sera forcément bon en plus puisque c'est une véritable cordon bleu ! On déguste donc le fabuleux plat qu'elle a préparé autour d'un verre de vin et devant un film. Petit à petit, elle se détend et rit même de temps à autre, c'est léger, mais c'est déjà une amélioration. Elle guérit peu à peu et c'est tout ce que je lui souhaite. Elle finit par s'endormir et je remarque que Roxy à ses côtés dort aussi. Je recouvre d'une couverture mon amie et range tout en essayant de ne pas la réveiller.