The p̶e̶r̶f̶e̶c̶t̶ wedding

Chapitre 9

Heureusement, le lendemain, je n'ai pas rendez-vous avec ceux dont il ne faut pas prononcer le nom. Ma journée se passe à peu près tranquillement même si la soirée d'hier repasse en boucle dans ma tête. Mais ça, c'est avant que je ne me rappelle que demain, on sera samedi ce qui veut dire par conséquent que dimanche, je vais soit devoir subir un repas avec mes parents et jouer à la petite fille modèle comme si notre famille allait bien ou alors rester chez moi dans mon lit à lire ou à regarder Netflix toute la journée en faisant l'autruche devant les appels de mon père.

J'avoue que la deuxième option est plutôt tentante, mais mon père bien que je ne l'apprécie pas et que j'essaye toujours de me positionner contre lui rien que pour l'énerver comme il le fait avec moi, je dois bien avouer qu'il avait raison sur un point en venant me voir. Ça fait un moment que je n'ai pas vu ma mère et comme je ne l'appelle pas forcément aussi souvent que je le devrai, il est peut-être temps que j'aille la voir même si cela veut dire supporter mon père et son besoin obsessionnel de sauver les apparences. Je sais que ça ferait du bien à ma mère, mais est ce que je vais vraiment réussir à résister à la tentation de mettre la honte à mon père devant ses amis ? Probablement pas.

Et c'est comme ça qu'un dimanche matin, je me retrouve dans ma voiture pour rouler vers chez mes parents. J'ai abandonné mon lit en pensant que la santé de ma mère valait bien que je fasse quelques efforts. Il est presque midi quand je passe le portail de la nouvelle maison de mes parents. Elle est plus grande que celle que j'ai connue et un peu plus tape à l'œil. Mon père ne voulait pas faire tache à côté de ses nouveaux amis alors il a pris la plus chère possible parce que oui contrairement à ce que l'on pourrait croire avoir piloté des avions toute sa vie ça paye plutôt bien.

Il a d'ailleurs toujours méprisé mon métier parce que le salaire n'était d'après lui pas suffisant, mais maintenant que j'ai quelques années d'expériences et que l'entreprise où je travaille commence à se faire une réputation qui dépasse les frontières françaises et bien le salaire augmente lui aussi. J'ai eu beaucoup de chance de tomber chez Jour J qui est une entreprise privilégiant le bonheur des gens plutôt que leurs chiffres même si évidemment ça joue un rôle important, on essaye de faire passer les besoins des clients avant le reste. Et tout ça a fini par payer.

- Pile à l'heure comme d'habitude. Tu aurais au moins pu venir un peu en avance pour aider, mais tu ne fais toujours que le strict nécessaire. remarque froidement mon père qui m'ouvre la porte d'entrée.

Je ne relève pas sinon je ne ferai qu'entrer dans son jeu et déclarerai les hostilités avant même que le déjeuner n'ait commencé.

- Ta mère t'attend dans le salon. il ajoute lorsque je pénètre dans l'entrée sans plus attendre son invitation.

Il faisait trop froid dehors pour que j'attende qu'il daigne m'inviter à entrer. Mais lorsque je retire mon long manteau, mon père émet un râle désapprobateur dans mon dos. J'inspire profondément avant de me tourner vers lui pour savoir ce que j'ai encore pu bien faire de mal.

- T'habiller correctement pour une fois ça aurait été trop te demander ?

- Excuse-moi, je ne savais pas qu'on attendait le président ni qu'il y avait un dress code, mais tu as dû oublier de le mettre dans mon carton d'invitation. je réponds en m'enfuyant aussitôt pour qu'il n'ait pas le temps de me répondre.

Ma mère se lève dès qu'elle me voit. Elle n'a pas trop mauvaise mine ce qui me rassure, je lui souris avant de la prendre doucement dans mes bras. Il faut dire que depuis que son cancer colorectal lui a été diagnostiqué il y a 2 ans, je me sens obligée de toujours faire attention aux moindres signes de son comportement pour savoir si elle se sent bien ou non.

- Ho ma chérie, tu m'as manqué !

- Toi aussi maman. je murmure en respirant son odeur de lavande rassurante.