𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓 : 𝐅𝐞𝐮 𝐝𝐞 𝐣𝐨𝐢𝐞.

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SYRAH.

Deux longues semaines interminables venaient de lentement s'écouler depuis la dernière visite que j'ai reçue.

Mes nuits étaient devenues insupportables dû à la douleur si forte que les médicaments n'avaient plus aucuns effets sur moi.

Les points sur ma cheville avaient même fini par prendre leur indépendance la force de me crisper de douleur.

Le résultat : j'ai dû repasser sur le billard et regarder le début de ma rééducation.

Aujourd'hui, mon chirurgien doit passer pour contrôler et me dire si je peux officiellement commencer cette foutue rééducation et par la même occasion, prendre une putain de douche.

Je dois sentir la déchèterie.

Je m'ennuie terriblement ici, n'ayant que la télé pour subvenir à mon ennui mortel. Je me suis même retrouvé à regarder la télé-réalité et à suivre chaque histoire de couple, chaque drama comme si ma vie en dépendait alors qu'on en a tous rien à foutre de leurs embrouilles scénarisées.

C'est pitoyable, elle sait ?

Je crois que tout le monde sait à quel point c'est pitoyable.

Mon père, lui, a dû retourner travailler depuis la semaine dernière alors il n'a pas trop le temps de venir me voir.

Quant à Aliona et Max, ils sont en vacances dans leur famille respective, rendant mes journées encore plus longues et ennuyantes.

Quelqu'un toque à la porte, me faisant sortir de mes pensées dans lesquelles je m'étais vaguement perdue.

- Entrez ! M'exclamais-je tentant de me faire entendre.

Mon chirurgien passe le pas de la porte suivi de ces foutus internes qui sont ici pour apprendre.

- Bonjour mademoiselle Evans, comment te sens-tu aujourd'hui ?

- Comme une personne qui s'ennuie à en mourir et qui a terriblement besoin de se laver.

Ses internes et lui-même pouffent de rire à l'entente de la réplication.

- Grey, tu peux nous présenter le cas d'aujourd'hui s'il te plaît ?

Le retour du charabia des médecins, épisode 657.

- Mademoiselle Syrah Evans, 19 ans, ici depuis presque trois semaines a été amenée suite à un accident sur la voie publique. Elle est arrivée aux urgences en ayant le pronostic vital engagé, un déplacement du coccyx, une fracture ouverte du tibia-péroné et une luxation du genou.
Deux opérations ont eu lieu ; la première pour tenter de sauver sa jambe qui a été un véritable succès et la seconde pour remettre les points de son tibia qui ont sautés. Son pronostic vital n'est plus engagé depuis 14 jours maintenant, elle est en bonne santé et en attente de sa rééducation.

Comme un automatisme, mon cerveau se met dans une bulle à chaque fois que j'entends les médecins expliquer mon cas. Ce cas, cet accident qui aurait pu me coûter la vie.

- Très bien, merci. Aujourd'hui je viens également Pte voir pour t'annoncer que tu vas pouvoir commencer cette fameuse rééducation que tu attends tant. Une infirmière passera te voir dans la journée pour t'aider à prendre une douche et quant au kinésithérapeute, il passera demain matin pour t'expliquer plusieurs choses à propos de ta convalescence.

Mes lèvres forment un O avant d'afficher un sourire des plus sincères depuis que je suis arrivée ici. Les mots ne me viennent pas, je suis littéralement bouche bée. Mon sourire embaume tellement la pièce que mon chirurgien et ses internes sourient à leur tour.

𝐄𝐅𝐅𝐄𝐓 𝐏𝐀𝐏𝐈𝐋𝐋𝐎𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant