𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟗 : 𝐒𝐮𝐧𝐬𝐞𝐭 𝐥𝐨𝐯𝐞𝐫.

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SYRAH.

Aace avait passé la matinée loin de moi et n'était revenu qu'en début d'après-midi. Je ne sais pas ce qu'il est allé faire et je m'en contre fiche, qu'il fasse un peu ce qu'il veut.

Nous étions dans la voiture depuis une bonne heure en direction de l'aérodrome pour rentrer en Italie. Le silence était pesant, seul le bruit des roues contre le goudron de l'autoroute s'entendait.

Mon regard fixait un point imaginaire à travers le pare brise, repensant à ce qu'il s'était passé ces derniers jours.

C'était la première fois que je faisais une crise d'angoisse aussi forte, au point où je me sentais partir. La technique que mon garde du corps a eu pour me calmer, a plutôt bien fonctionné mais une question me taraude ; comment est-ce qu'il l'a appris ?

Et puis, lui. Un jour j'idéalise son comportement parce qu'il est gentil avec moi puis un autre jour, il change du tout au tout avec moi et il devient méchant et détestable.

Tu recherches sans arrêt de l'attention.

Je suis terriblement épuisée de vivre dans son monde. Je veux retrouver le mien, retrouver mes amis, ma vie d'avant et qu'il n'en fasse plus jamais partie.

Quand nous arrivons près de l'aérodrome, la voiture trembla sous les graviers écrasés par les roues. Jared nous suit de près accompagné d'Ezra du côté passager, super.

Je me souviens de certaines phrases dites par Jared et elle-même. Je ne m'étais pas posé plus de questions, mais maintenant elles font le tour de mon cerveau.

Jared avait parlé d'une période de quatre années et j'avais brutalement coupé Ezra avant notre altercation. Je ne sais pas de quoi il s'agit, mais je compte bien donner tout ce que j'ai en ma possession pour le savoir.

Le bruit d'une portière qui claque me fait sortir de mes pensées et remarque que tout le monde est près du jet, les bras croisés en m'attendant.

Je sens mes joues devenir rouge écarlate et sors de l'habitacle avec la plus grande des discrétions.

Aace entre dans le jet alors que Jared et Ezra sont en train de discuter à l'entrée. Je suis bien contente qu'elle ne vienne pas avec nous, je l'aurais probablement balancé à l'extérieur. Bye.

Je grimpe les quelques marches et entre à mon tour dans cet avion. Cette fois-ci, les murs sont de couleur noire aux détails boisés. Le décoration est simple, sobre mais efficace et mes yeux s'illuminent en voyant tout ça.

En vingt et une année de vie, je n'ai jamais pris l'avion, je n'avais jamais goutté à la richesse comme je le vis depuis que je suis aux côtés de mon garde du corps. Pour lui, c'est sa vie de tous les jours et je me demande si il ne se lasse pas de vivre cette vie, est-ce qu'on peut se lasser d'être riche un jour ?

Mon regard tombe sur Aace assit sur un fauteuil en cuir beige, pianotant sur son téléphone. Ses sourcils sont froncés et sa jambe bouge nerveusement en dessous de la petite table faite de marbre.

Je prends place à l'opposé de lui, plus vers l'arrière du jet. Je ne veux pas discuter avec lui, je ne veux pas entendre le son de sa voix insupportable. Je veux juste me reposer pendant ces 17h30 de vol. J'aurais au moins le temps de rattraper la totalité de mon sommeil perdu.

Jared monta à son tour et la porte se ferma derrière lui. Il s'essaya près de son ami et je souffle de soulagement qu'il ne soit pas venu près de moi.

Je ferme très fort les yeux en sentant l'avion quitter le sol. Mon cœur me crie qu'il aurait aimé qu'Aace vienne me rassurer et ma conscience m'ordonne de grandement la fermer.

𝐄𝐅𝐅𝐄𝐓 𝐏𝐀𝐏𝐈𝐋𝐋𝐎𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant