Chapitre 2

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L'ambiance est plutôt lourde, dans la petite pièce qui accueille les deux jeunes hommes.

Un silence dérangeant, porteur de toute la tension présente entre ces collaborateurs, plane dans l'entièreté de l'espace. C'en est à un tel point, qu'ils pourraient presque entendre une mouche voler, si t'en est que l'un de ces insectes osait s'aventurer entre ces murs. 

Seul les griffonnements de la pointe des crayons de papiers, tantôt des mines grasses, tantôt des plus sèches, afin de donner de la profondeur à leur croquis, viennent troubler ce climat plutôt glacial. 

Parce que s'ils font abstraction de cette collaboration imprévue, et qui n'a pas l'air de plaire réellement ou de se passer correctement, ils ont tout de même été sélectionnés pour une tâche bien précise. 

Produire une œuvre monumentale, pièce maîtresse de l'exposition de ce fameux soir. Œuvre qui sera ensuite vendue, au terme de cette soirée, lors d'une vente aux enchères. La totalité de la somme récupérée, est ensuite reversée à l'association choisie par le comité du musée, lors de l'organisation de cet évènement. 

Plusieurs milliers de dollars ont déjà pu être ainsi récoltés, pour diverses causes, développant ainsi de nombreuses institutions sur tout le territoire japonais. Le record de la plus grosse vente, lors de la soirée annuelle du musée de Musutafu, remonte a déjà huit ans en arrière. 

Détenu par un artiste tombé ensuite en désuétude, qui a su réunir par son art, la modique somme d'un million cinq cent cinquante milles dollars. 

« - Tu crois pas qu'on devrait parler un peu ? »

Izuku se redresse sur son assise, encore et toujours excédé de devoir supporter un tel phénomène. Être obligé de travailler avec quelqu'un, il l'entend, et aurait pu à la rigueur le tolérer. Mais ce grossier personnage, qui semble manquer d'humanité et de capacité à faire usage de la politesse... Comment le comité a-t-il pu ne serait-ce qu'envisager confier une telle responsabilité à ce garçon ? 

Aux yeux du jeune homme, Katsuki est loin d'être la parfaite représentation de ce que souhaite véhiculer les hauts placés de ce musée. 

D'ailleurs, lui qui s'était un peu renseigné concernant les autres noms potentiels qui aurait pu se voir confier cette tâche d'une grande envergure, n'avait vu le nom du blond apparaître nul part.

Il a bien tenté de tirer les vers du nez de Kirishima, juste histoire de savoir comment une telle chose avait pu être possible, mais s'est heurté à un mur. 

Celui-ci, bien que très proche de Midoriya, ne pouvait décemment pas mettre son poste en péril pour venir lui refourguer quelques infos en vrac. 

Alors, désormais, il se contente d'encaisser la nouvelle tous les jours. De se taire autant que possible, afin de limiter les échanges entre eux, espérant qu'à force Katsuki se lassera et finira par lui foutre la paix. 

« - Allez Izuku. T'avais pourtant la réputation de quelqu'un qui a la langue bien pendue. »

Le sculpteur s'approche de lui, alors qu'il travaillait de son côté de l'immense table, étalant de toute part des monticules de feuilles. Tentant quelques petites choses à l'aquarelle, des effets de matières avec de la gouache, ou encore des esquisses au fusains, ces essais ont visiblement commencé à le lasser. 

Sa veste en cuir, brodée de divers écussons de groupes de musiques, repose négligemment sur une des chaises. Son débardeur noir, un peu grand, laisse visible son dos large ainsi que ses biceps. À la grande surprise d'Izuku, le « rockeur » a chaussé une paire de lunette à grosse monture, sans doute pour éviter de se fatiguer. Cela n'est guère étonnant, lorsqu'ils constatent la quantité astronomique de travail qui leur reste encore sur les bras. 

Our demons [KatsuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant