Le soleil passe à travers les grandes baies vitrées, qui donnent sur l'atelier de peinture.
Les quelques rayons se chargent de l'aveugler, tandis qu'il avance comme un ectoplasme dans l'entièreté de la bâtisse. Dans sa barbe de trois jours, il grommelle quelques phrases sans réel sens, tandis qu'il constate des taches supplémentaires sur sa chemise, qui est bonne à mettre en machine depuis la veille. Ou l'avant-veille peut-être.
Izuku perd la notion du temps dans ces moments-là. C'est comme si les aiguilles des horloges ne tournaient plus dans le bon sens, que tout n'était que mirages et hallucinations.
La distinction entre la réalité et ses songes, ne devient plus qu'une mince ligne qu'il peut aisément traverser dans un sens ou dans l'autre, sans jamais pour autant deviner dans lequel de ces deux mondes il se situe. Sans doute le prix de ses angoisses, qui reprennent le dessus un peu trop à son goût et dont il tente autant que possible de se détacher.
Seulement, rien n'a plus de sens, tandis que son âme se débat difficilement dans ce bourbier dans lequel il s'enfonce progressivement. L'artiste se sent prisonnier, encore et toujours. La même spirale infernale, qui ne cesse de se refermer sur son corps pâle et détruit par l'existence.
Pourtant, Midoriya s'imaginait que les choses prenaient une tournure différente. En fait, il s'y est raccroché à cette pensée. Comme si elle seule était en mesure de le sauver, de l'arracher à cet univers morbide et si effrayant, qui constitue son quotidien.
Ces quatre dernières semaines, tout a prit une saveur plus douce et agréable. Il en a même sourit à quelques instants, se persuadant que la voie d'une guérison méritée se trouvait enfin là.
Parce qu'il en a désespérément besoin. Il a besoin de savoir que tout est devant lui, et qu'il n'a pas prit la mauvaise décision en confiant tout ses effroyables secrets à Katsuki. Qu'il a fait le bon choix en lui faisant confiance, et que ce n'est pas un de ces enfoirés qui viendront le lyncher sur la place publique dès qu'il aura le dos tourné.
Malgré ses craintes, il tente de percevoir la gentillesse dont est pourvu son collègue, qui s'applique à recevoir ses angoisses continuellement. À plusieurs reprises, ils se sont retrouvés dans sa maison, la même où il divague à la manière d'un mort-vivant, pour partager un bon repas et quelques souvenirs.
De cette manière, ils ont tout deux commencés à se découvrir sous un jour inédit, instaurant une relation qui leur paraissait au départ tout bonnement impossible. Relevant pratiquement de l'absurde finalement. Mais cela s'apparentait à une parenthèse plutôt agréable, qui laisse la porte ouverte sur un monde bien meilleur et surtout d'une nouveauté déconcertante.
À travers ces échanges, Izuku a découvert un Katsuki qui peut se montrer très sensible et préoccupé par le sort d'autrui, ainsi que d'autres aspects de sa personnalité. Ils ont longuement échangé en dehors de leurs heures de travail, discutant de leurs passions respectives, de ce qui les a mené jusqu'ici mais aussi de leurs toutes premières œuvres. Les carnages qu'ils ont pu effectuer, les quelques ratés qui ponctuent leur carrière ici et là. Et puis leurs rêves, ce qu'ils aspirent à faire au courant de leur existence.
Izuku ignore s'il peut considérer qu'ils sont devenus amis, et si cette entente se poursuivra une fois leur collaboration terminée. Et de toute manière, lorsqu'il fait le bilan de tout ceci ainsi que de ses projets futurs, il ignore ce qu'il adviendra de sa propre destinée, une fois leur but atteint et l'œuvre de la soirée de charité achevée.
Lorsque la question de l'avenir s'est présentée à lui, Izuku a eu énormément de mal à y répondre. C'était comme un coup de poignard dans le thorax, ou dans l'abdomen. Peut-être les deux en même temps.
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Our demons [KatsuDeku]
FanfictionSe noyant au centre de cette notoriété grandissante, et d'une envie de toujours prouver au monde le résultat de ses années d'acharnement, Izuku Midoriya garde la tête haute. Lorsqu'il est retenu pour représenter la communauté artistique lors de la...