Our demons [KatsuDeku]

Chapitre 3

Il reconnaît volontiers qu'il s'y est très mal prit.

En fait, si son ego a parlé au début, en le confortant dans l'idée qu'il avait mené l'échange de la meilleure manière qui soit, les évènements lui ont légèrement prouvés qu'il avait visiblement eu tord. D'accord, être cassant à ce point...Ce n'était peut-être pas ce qu'il a fait de plus judicieux jusqu'à présent. Mais il ne s'est pas imaginé une seule seconde, que cela prendrait une telle tournure.

Katsuki a eu bien des scénarios en tête, suite à cet échange mouvementé.

Izuku aurait probablement pu lui coller son poing en pleine tête, lui causant un très joli hématome. Qui ne serait pas passé inaperçu très longtemps auprès de la presse soit dit en passant, rajoutant un peu de piquant à sa carrière, qui regorge déjà d'actes peu glorieux. Même si, avec du recul, cela aurait pu être une très mauvaise publicité dont Izuku n'a pas réellement besoin, s'il en juge par l'état de nerfs dans lequel se trouve déjà l'artiste. Leur collaboration ayant déjà été annoncée à tout va, ils croulent sous les demandes d'interview. Et les paparazzis qui sont continuellement sur leur dos, auraient été ravi de voir une confrontation physique orner leurs fichus papiers, et magazines tous plus merdiques les uns que les autres.

Alors, sans aller jusque là, le jeune homme aurait aussi pu l'insulter de tous les noms possibles et inimaginables, avant de s'en prendre à la totalité de son arbre généalogique, jusqu'à se sentir calmé. Ça aurait pu être un scénario envisageable, et que le blond aurait encaissé sans trop de difficultés. Après tout, il a passé plus de la moitié de sa vie à entendre un répertoire très varié d'injures à son égard. Ça n'aurait eu qu'un attrait étrangement habituel, et il s'en serait tiré sans une seule égratignure. Sauf peut-être à son égo...Mais là encore, rien qui ne soit trop ingérable.

Seulement, au beau milieu de tous ces scénarios, il n'avait pas envisagé qu'Izuku fuirait.

Oui oui, une absence. Le garçon est devenu tout simplement un ectoplasme, un fantôme qui n'a plus du tout donné signe de vie. Et ce, durant ces quinze derniers jours.

Au départ, Katsuki s'est imaginé qu'il était juste en train de bouder dans son coin. Ce qui n'aurait pas été si étonnant sincèrement. Vu la douceur et la gentillesse des quelques mots qu'il lui a adressé juste avant son départ, n'importe qui aurait pu avoir besoin de prendre un peu de distance, afin de se laisser le temps de digérer.

Ou juste d'intégrer que ces altercations pouvaient potentiellement devenir récurrentes. L'artiste se doute sans trop de peine, que l'esprit d'Izuku lui renvoie une image peu flatteuse de leur collaboration, et lui laisse également supposer qu'il devra supporter de nombreuses autres prises de becs similaires... L'opinion que beaucoup de personnes possèdent à son sujet, n'aide pas sincèrement l'explosif dans ce cas de figure.

Après de multiples messages, appels qui ont terminés sur la boîte vocales de la part de Katsuki, et de multiples excuses justifiant son absence, de la part de personnes très proches d'Izuku tels que son agent, ou des connaissances communes (mais jamais de l'artiste en lui-même), l'attente a été insupportable.

Sans chercher plus loin, le blond s'est rapproché de la seule personne capable de l'aider dans cette situation. Parce qu'il se doute qu'un problème plane derrière tout ceci, et même s'il ne veut pas l'avouer à voix haute, il craint le courroux de la vieille Chiyo, si elle apprenait leur retard évident dans la production de l'œuvre.

Et le voici là, à tambouriner derrière une porte peinte dans un ton bleu qui lui agresse la rétine de bon matin, tandis qu'il n'a même pas prit une tasse de café au saut du lit.

Katsuki a été assez surprit de devoir se rendre aussi loin, avant de finalement comprendre qu'il est dans la résidence secondaire du garçon. Une genre de grande bicoque en bois, bien préservée et qui donne des allures de grands ateliers de peintre.