L (la fuite)

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Je m'approche de la porte, je pose ma main sur la poignée. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. J'ai peur. Le froid de la poignée se répand dans mon corps et me glace le sang. Cet endroit est trop glauque, trop sombre. Pourquoi m'emmener là. Ça n'a pas de sens. Je ne suis pas le personnage d'un film d'horreur. Je ne me ferais pas avoir bêtement en croyant à un rêve. La solution ne peut pas être si simple. Je suis tiraillée entre ma peur et mon orgueil. Je ne veux pas abandonner et pourtant c'est ce que je fais. La chance ne me sourira peut-être pas mais au moins ma vie sera préservée à coup sur. Au pire Salvotore pourra toujours me retrouver au café.

Mes pas me guident. Ils m'entrainent dans les rues pavées. Je zigzague entre les passants de moins en moins nombreux. Mon souffle se fait vite cours mais je continue de courir. Je veux fuir le plus loin possible de cette porte qui m'inspire une telle peur.

Mes pieds battent le pavé depuis un temps indéterminé. Je sais juste que la lune est à présent haute dans le ciel et que je suis totalement perdue. Il n'y a plus personne dans les rues et les lumières des restaurants s'éteignent petit à petit. Je finis par m'arrêter au-dessus d'un pont. Je pose mes deux mains sur mes genoux et récupère mon souffle depuis bien trop longtemps haché. Ma respiration se fait de plus en plus calme et les battements de mon cœur cessent doucement de retentir dans mes oreilles. Je me laisse tomber comme une loque contre le mur de pierre du pond. Je replie mes jambes contre ma poitrine et des larmes coulent le long de mes joues. Le stresse de cette rue me retombe dessus en un coup.

Je reste longtemps assise là à pleurer. Personne ne passe, personne ne m'aide. Je finis par me relever, mes larmes ayant cessé et mon cul étant douloureux à cause de ce siège des plus inconfortable. Des fourmis parcourent mes pieds endormis tandis que mes jambes me font mal. Je veux devoir retourner à l'auberge, le problème c'est par où dois je aller ? Pour une fois, la technologie me manque. Pouvoir trouver le chemin le plus rapide sans avoir besoin de personne, c'est quand même une aubaine.

Je me décide par continuer tout droit. je devais bien faire un choix. Après tout, si je ne bouge pas, je n'arriverais jamais à l'auberge et je n'ai pas envie d'attendre le matin pour demander à quelqu'un le chemin du retour.

J'avance donc d'un pas traînant dans les rues. pensant reconnaître tel magasin ou tel bâtiment avant de me rendre compte que ce n'est pas du tout là. Mes yeux se ferment de plus en plus souvent et je dois fournir un effort incommensurable pour ne pas tomber de fatigue. J'ai déjà frappé à plusieurs portes, espérant qu'on m'ouvre et qu'on m'accepte pour la nuit mais personne n'a daigné se réveiller pour moi.

Les heures continuent de passer et je ne sais pas par quel miracle, je finis par retomber sur la place. Un sourire me prends quand je vois la fontaine. Je m'approche quand même d'elle vérifier que ce soit bien celle ou je me suis assise pendant une heure pour attendre cet homme que j'ai fini par ne pas suivre.

Que se soit dans les arabesques qui laisse couler l'eau, la dimension ou encore le magasin de bonbons juste en face, tout est là pour me dire que je ne me trompe pas. Je souris encore plus et décide de m'accorder une micro-pose sur le rebord de ma sortie de secours. Je laisse ma tête tomber vers l'arrière, s'offrant à la lune invisible de ce monde et le vent caresser mes cheveux.

Dans un quart d'heure je serais dans mon lit. Mes jambes ne devront plus me porter et mon esprit cogiter.

Je redresse ma tête en me décidant à affronter ce dernier effort.

Quand mes yeux s'ouvrent et tombent sur la silhouette d'un homme, mes sourcils se froncent. Cela fait des heures que je marche et pourtant je n'ai pas croisé un chat.

- A te voilà enfin, ça fait des heures que je te cherche.

Cette voix, je la reconnaîtrais entre mille. C'est celle de Salvotore. Un sourire franc se dessine sur mon visage. Je me lève et m'approche de lui.

Je ne dis rien mais plus je m'approche de lui, plus je sens que quelque chose cloche. C'est bizarre, rien n'est là pour confirmer mon intuition mais mes tripes me crient de fuir.

Soudain un coup de feu retentit. Je n'ai pas le temps de réagir qu'une balle vient se loger dans ma jambe. Un cri m'échappe tandis que je m'effondre au sol.

Des larmes de douleur viennent mouiller mes joues tandis que je compresse ma jambe pour ne pas perdre trop de sang. Je lève mon visage et vois Salvotore. La chaleur de son visage a disparue pour laisser place à un froid glacial pire que le plus froid des hivers.

Mon regard exprime l'incompréhension que me procure cette situation et la douleur qui fuse dans ma jambe.

Entre toutes les émotions plus chaotique les une que les autres qui m'assaillent. La peur vient gagner la partie quand l'homme qui me fait face sort un couteau de sa poche, s'abaisse à mon niveau et le plaque sur ma gorge.

Au moindre mouvement que je fais, je meurs.

- Qui t'as envoyé chercher des informations sur ma sa**** de femme.

Mon corps tremble, mon cœur bat la chamade. J'ai l'impression que la rue silencieuse déborde de bruit. Ma vue se brouille, je suis en pleine crise de panique.

Noyée par la peur, une phrase étouffée de Salvotore, me parvient, je crois qu'il crie qu'il veut que je réponde. La pression du couteau se fait plus forte au point que quelques gouttes de sang perle sur ma gorge. Pourtant je ne sens pas la douleur. Même ma jambe ne me fais plus mal mon esprit est bien trop en désordre mais avant que je ne perd pied totalement, ma tête roule sur les pavés...

Tu t'es fais décapiter.

Tu t'es fais décapiter

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