H (café)

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Je demande au chauffeur de bien vouloir me déposer au café. Je ne pourrais pas dormir sans avoir mangé ou en tout cas pas d'un sommeil réparateur, ça ne me servira donc à rien. Autant manger quitte à passer la nuit dehors après avoir fui.

Je regarde le paysage défiler sans le voir. La nuit tombe doucement sur le village et l'étrange animal bat les pavés de ses sabots avant d'être brusquement arrêté par le cocher. Nous voilà arrivés. Je le paye puis descend.

La calèche disparaît dans les rues tandis que je prends le temps de me concentrer et de canaliser le reste de mon énergie dans mes jambes pour pouvoir marcher.

Je prends la rue qui me mènera au café, la calèche n'a pas pu rentrer dans la rue, trop étroite par rapport à la calèche. Je m'écroule sur une chaise à l'extérieur. Je n'ai de un pas le courage d'aller jusqu'à l'intérieur du café. De deux, la température est agréable et la légère brise qui souffle pourra revigorer mes muscles.

Je ne prends pas la peine de regarder le menu de toute façon je n'y comprendrais rien. J'attends juste l'arrivée de la serveuse avec impatience. Elle ne tarde d'ailleurs pas à arriver. Enfin plutôt il ne tarde pas à arriver car au contraire de l'autre fois c'est un homme qui vient prendre ma commande. Je lui demande de me mettre le plat le plus consistant et la même boisson que hier. Il courbe l'échine, son calepin en main et retourne dans le café passer ma commande au chef.

J'attends à moitié morte sur ma chaise que le serveur arrive avec mon plat. Ma boisson est arrivée il y a quelques minutes et le verre est déjà vide. Je sens d'ailleurs une légère lueur d'énergie émerger, j'ai bien fait de prendre ça. Les gens qui sont assis aux autres tables me dévisagent. Certains chuchotent même en me regardant. J'avoue que mon physique ne doit pas être à mon avantage. Légèrement fatiguée mais totalement affamée, je dois avoir l'air d'une folle, avachie sur ma chaise.

Mon plat n'est toujours pas en vue et mon ventre recommence à gargouiller. Je recommande donc la même boisson et demande où ils en sont. Mon plat est censé arriver dans une dizaine de minutes. C'est donc impatiente que j'attends en sirotant ma boisson.

Wroqerind Buns, voilà ce que le serveur m'apporte pile dix minutes plus tard. Comment je sais que ça s'appelle comme ça ? J'ai entendu le serveur le dire en le déposant. Qu'est ce que c'est ? Aucune idée, je sais juste que mon estomac est content à l'idée de manger cet espèce d'hamburger géant avec moulte couleurs à l'intérieur.

Je croque dedans et le dévore à pleine dent, je ne saurais pas dire si c'est bon. Je pourrais juste vous dire que c'est tellement lourd que malgré ma faim d'ogre, je n'en vient pas à bout.

Je me laisse aller sur la chaise et observe les alentours. La lumière du café s'ajoute à celle de petits insectes semblables à des lucioles. Ils virevoltent dans les airs apportant leurs lumières aux passants. La café se remplit petit à petit et toutes les tables de dehors sont bientôt prises. Autour de moi des odeurs et des couleurs plus différentes les unes que les autres, du passage et de paroles.

Le serveur vient chercher mon assiette pour la rapporter en cuisine. Un autre serveur s'approche accompagné d'un calepin.

- Voulez vous un dessert ou un final sweet ? me demande-t-il

Pour ne pas me compliquer la vie, j'opte pour un final sweet. Aucune idée de ce que c'est par contre. Un fois parti après avoir fait l'habituelle courbette, je me remets à ma contemplation des lieux. La rue pavée est délimitée par d'étroits bâtiments qui donnent une allure d'oppression. Le café est le bâtiment le plus en retrait à cause de la terrasse. La rigole est au milieu de la rue comme au moyen âge mais à son contraire, les bâtiments ne sont pas en brique. Ils sont faits d'un matériau que je ne connais pas mais qui donne un aspect lisse et fait ressortir les couleurs.

Le serveur dépose devant moi un tasse noir très simple. Je me penche pour regarder ce qu'il y a à l'intérieur. Maintenant que je n'ai plus aussi faim, ce n'est pas mon estomac qui va se jeter dessus. J'observe le liquide à l'aspect compact qui laisse échapper des bulles qui ne cessent d'éclater. La blancheur détonne dans la tasse et le parfum qui s'en échappe n'est pas des plus agréables.

Je prend le risque de la porte à mes lèvres. Au contraire de l'image, le liquide coule doucement de ma bouche et pas en un énorme paquet comme l'impression que ça donne. L'amertume de la boisson fait que mon organisme ne prend même pas la peine de l'ingérer, je la recrache tout de suite. C'est brûlant et amère, bref imbuvable. Je repose la tasse, m'essuie la bouche et remarque que quelqu'un s'approche. L'homme a un sourire amusé aux lèvres, signe qu'il n'a pas raté une seconde de la scène. Il s'avance jusqu'à se trouver devant la chaise en face de moi. Son costume très distingué et ses cheveux parfaitement coiffés donnent l'impression que c'est quelqu'un de très important.

- Puis-je m'asseoir ? demande-t-il en pointant la chaise face à moi.

J'opine de la tête, les joues rouge tomate, trop gênée qu'il m'ait vu dans cette situation.

La tête toujours baissée, l'homme appelle le serveur lui demande deux boissons aux noms imprononçables et me regarde. Je fini par relever la tête sous la pression de ses yeux électriques. Son air amusé a disparu pour laisser place à une tristesse infinie. Seul son sourire est resté.

Le serveur dépose les boissons et s'en va sans interrompre le silence qui nous lie. L'homme finit par prendre la parole.

- C'est toi qui cherche des informations sur ma femme ? me demande-t-il gentiment.

- Votre femme ? répondis-je totalement perdue.

- Oui, Hayliel ýme...

Mes yeux s'agrandissent, cet homme est le mari de la femme de ma quête. Je ne m'en serais jamais doutée. A noter, il n'y aucun sarcasme dans cette phrase, je vous le jure. Et dans cela non plus, je préfère préciser.

Je ne sais pas pourquoi mais cette information procure en moi une drôle d'émotion. Comme ci le fait qu'il était l'homme de Hayliel faisait de lui un méchant. Je me braque donc, sans raison apparente. Étonnée moi-même de mon comportement.

- Oui, c'est bien moi. dis je le ton plus froid que ce que je n'aurais voulu.

- J'ai quelques informations qui pourraient t'intéresser mais je ne pense pas que cet endroit soit le mieux placé pour en parler...

Je trempe mes lèvres dans la boisson que le serveur a apporté et rassurée par le délicieux goût qu'elle possède, je la sirote en attendant de voir ce qu'il a d'autre à me dire.

- Si tu savais comme elle me manque. Finit-il par me dire, les larmes aux yeux.

Totalement désarmée par cette inondation de tristesse que sont ses yeux. Je me laisse attendrie par cette vision.

Il s'essuie les yeux. Pour reprendre.

- Alors, je sais que je parais un peu brusque mais es tu d'accord pour que je t'explique notre triste histoire ?

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Passeras tu outre le sentiment d'insécurité que tu prodigues cet homme en te laissant bercer par ta curiosité ? Si oui rends toi au point I et accepte l'offre de l'homme. Si non, rends toi au point J et refuse son offre.

Dead OperationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant