M (fuite)

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Toujours menacée par le couteau, je me retourne brusquement et cours. Je cours aussi vite que je peux. Une chance pour moi, l'auberge est juste en face. J'entends ses pas derrière moi et plusieurs couteaux m'effleurent. Mon épaule me fait souffrir, ma joue aussi ou une entaille plus profonde que les autres se dessine.

Je pose ma main sur la poignée de l'auberge. Je pousse la porte, le souffle court malgré la courte distance qui sépare les deux endroits.

La réceptionniste n'est pas là, tant pis, je fonce vers ma chambre. L'auberge est déserte. Il n'y a que moi, mon cœur qui bat et ses pas qui me suivent toujours.

Un couteau s'enfonce devant moi. Je hais les escaliers en colimaçon. Je m'abaisse et continue ma course folle. Mon étage se profile à l'horizon et très vite ma porte de chambre est ouverte.

Je prends grand soin de la fermer à clé derrière moi avant de m'effondrer contre. Je prends quelques minutes pour récupérer mon souffle et remettre mes pensées en place.

Quand mon esprit est plus où moins opérationnel à nouveau, je me lève décidée à faire le tour de ma chambre et barricader toutes les entrées et indirectement toute les sorties. Je viens de passer à deux doigts de la mort mais celle-ci rode toujours près de moi. 

Les fenêtres sont bouclées, ma porte est maintenue par le bureau que j'ai déplacé et je me suis dégoté un balai. Dans cette chambre il n'y avait ni couteau, ni arme autre que ce bout de bois qui fera l'affaire, espérons le en cas d'attaque.

Je me mets près de mon lit, près à me cacher en dessous à la moindre tentative d'entrée. Mon coeur ne se calme pas et ma peur s'agrandit à mesure que le temps passe dans ce silence qui semble s'agrandir.

Une heures passe,

Deux heures passe,

Trois,

Quatre,

Cinq,

...

Jusqu'à ce que j'en perde le fil. Je suis toujours sur le qui-vive. J'ai su bander ma blessure à l'épaule avec un bout de tissu mais n'ai pas encore désinfecté mes plaies. J'ai trop peur qu'au moindre mouvement quelqu'un fracasse la porte et me tue.

Lassée par l'attente et la faim qui me gagne peu à peu. Je m'endors.

Une odeur âcre et brûlante titille mes narines et chatouille ma cloison nasale. Pas assez forte pour me tirer du sommeil, je mets mon bras devant mon nez pour ne pas qu'elle me dérange. Mon corps trempé de sueur et ma respiration haletante me font soudain comprendre que quelque chose cloche.

Mes sens soudains en alerte et l'esprit totalement réveillé, j'ouvre mes yeux. Je n'y vois rien. La fumée aussi épaisse que brunâtre ne me permet pas de voir à plus d'un mètre devant moi. Ce même problème bloque peu à peu mes voies respiratoires et me fait tousser. De plus, il fait aussi chaud que dans un four. Aucun doute, l'auberge brûle.

Je me lève, cela me prend plus de temps que prévu, mes muscles ankylosés par la chaleur et les heures d'inaction. Prise soudain d'une quinte de toux, je me plie en deux et me broie la gorge. Plus je tousse, plus mon état empire. Plus je bouge, plus je fatigue. Juste respirer me met mal en point. Péniblement, pourtant, j'essaie d'avancer dans ce brasier vivant. Je dois me sortir de là. Mon aventure ne peut s'arrêter si facilement.

Après avoir heurté plusieurs meubles, être tombée et avoir craché mes poumons, je parviens enfin à poser ma main sur la poignée de la porte. Un sourire de soulagement prend place sur mon visage vite remplacé par la douleur. Je pousse du peu de force qu'il me reste sur la clenche et prie que derrière cette porte se trouve quelqu'un qui pourra me sauver.

Pourtant je ne l'ai jamais su. Le déclic du mécanisme n'a jamais résonner à cause de la poutre que j'avais oublié et qui était sensée me protéger. Quelques secondes plus tard, le feu finit de ronger la poutre au-dessus de moi. Celle-ci s'abat de tout son poids sur ma tête. Sous son poids je m'écroule et du peu de force qu'il me reste, j'aperçois les pieds du fameux Salvotore qui s'approchait de mon corps désormais cadavre. Comment est-il rentré ?

Tu es tombée dans le piège que t'était tendu.

Tu es tombée dans le piège que t'était tendu

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