La mort de Chatterton

A ᴘʀᴏᴘᴏs ᴅᴇ Cʜᴀᴛᴛᴇʀᴛᴏɴ

Bien sûr, il y a beaucoup d'autres façon de voir et d'interpréter la courte vie de Thomas Chatterton. Cette nouvelle n'est qu'une proposition de ma part, mais j'espère néanmoins qu'elle vous aura plu !

Comme prévu, je vais maintenant me permettre d'écrire un petit chapitre "bonus" que j'ai nommé "à propos de Chatterton", et qui va me permettre de parler plus librement de cette personne fascinante, de ce que j'ai lu et de ce que je pense. Je n'ai pas de plan rédigé, je vais procéder point par point, en espérant que tout cela soit agréable et compréhensible. Évidemment je précise que la lecture de ce chapitre n'est pas du tout rattaché à la lecture de la nouvelle, elle ne contient pas d'éléments narratifs, seulement des petites théories sympathiques.

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➵ Thomas Chatterton est né le 20 novembre 1752 et mort le 24 août 1770 à l'âge de dix-sept ans. Nous savons très peu de choses sur lui, tout simplement car il n'a pas attiré l'attention de ses contemporains, et donc que sa vie, si courte soit-elle, est passée plutôt inaperçue. On apprendra à l'étudier et à le connaitre mieux après sa mort, et près d'un siècle après, il fera l'objet d'une grande admiration de la part de la société artistique victorienne. Héros romantique, poète raté, monsieur n'importe qui, on le fantasme et on le transforme, mais qui était vraiment Thomas Chatterton ?

Portrait mental

⊳ L'attrait de caractère majeur de Chatterton, celui qui semble être le plus évident est celui que lui-même inscrit dans son fragment de poème "It is my pride". Également, dans l'ouvrage Love and Madness de sir Herbert Croft, où ce dernier (à ce que j'ai compris) est allé à la rencontre de Mary Newton, sœur ainée de Chatterton afin que cette dernière lui parle de son frère, on y décrit Thomas comme un garçon fier et orgueilleux. En effet, nous pouvons prendre l'exemple d'un événement, qui ne peux être avéré mais qui ressort souvent lorsqu'on évoque la "légendaire jeunesse de Chatterton", là où son érudition parait le plus étonnant. Cette événement se passe entre Thomas et un potier, ami de la famille, qui pour faire plaisir à l'enfant lui propose de lui confectionner une boule de terre cuite ou d'argile, sur laquelle il pouvait demander l'inscription qui lui plairait le plus. A cette proposition, le petit Tom aurait répondu "je veux que vous y dessiniez des anges ailés avec des trompettes qui chanteraient mon nom dans le monde entier". Curieuse demande que celle de cet enfant, qui n'est cependant pas moins atypique.

⊳ En effet, il est décrit par de nombreux témoignages et autres biographies comme n'étant pas porté sur la sociabilité, surtout envers les autres enfants. Ayant appris à lire dans les livres d'églises (l'église de St Mary Redcliffe, toute proche de la demeure des Chatterton), il lit alors de plus en plus, des ouvrages de plus en plus complexes, comme ceux que Barrett, docteur proche de la famille, au sujet de l'astrologie et de la médecine, qu'il lui a donné. Et puis plus tard, alors qu'on désespérait qu'il ne sache jamais que lire et faute de communication, soit considéré comme idiot, Thomas commence à écrire des poèmes. Et alors se produit un événement étrange, une transformation. Car la petite enfance de Thomas est tapissée d'étrangeries que la pratique de la poésie apaisent. Moments d'absence, crises de pleurs inexpliquées, la poésie stabilise Thomas et semble faire de sa solitude un moyen de combler une tristesse intérieure. Mais loin de le façonner à l'image des autres enfants, cette pratique lui fait prendre un tournant décisif.

⊳ Chatterton devient Chatterton, poète orgueilleux au talent mystérieux, à l'allure étrange. A huit ans seulement, il passe ses journées à écrire. Il aménage un petit office personnel dans le grenier de la demeure familiale. Pour nourrir son esprit, il s'abreuve de la culture médiévale, présente à Bristol, dans le cimetière, dans l'église, dans les ouvrages qu'il dérobe aux archives, dont la garde est ironiquement à la charge de la famille Chatterton depuis des générations. Facilement intéressé par le monde érudit, il se cultive à une vitesse folle et parvient à maitriser son art, malgré son extrême jeunesse.