SHADE, TOME 1 - Cœurs Ecorchés

Nouvelle piste

Après avoir passé plus d'une heure à l'université, les gars étaient revenus au poste. Ils avaient rapporté toutes les affaires de Sofia qu'ils avaient récupérées de sa chambre d'étudiante. Butch posa un carton rempli de divers objets sur mon bureau.

— C'est tout ce qu'on a pu trouver chez elle, indiqua mon collègue. Il y a son ordinateur portable, son agenda, mais il manque son téléphone portable.

— Est-ce que cela a été stipulé dans le rapport de Leah qu'elle avait retrouvé un téléphone ? demanda Richard qui avait profité du retour des collègues pour revenir.

— Je ne sais pas, elle m'a juste informée de l'heure de la mort et du calibre de balle, mais je n'ai rien d'autre, répondis-je à mon tour.

Je jetai un œil au carton de notre victime. Son agenda en main, je commençai à en parcourir les pages. Il y avait des heures de cours, ses rendez-vous chez le coiffeur, ses horaires de travail, ses heures de visite à l'hôpital où était pris en charge son petit frère. Une vie bien remplie, elle n'avait visiblement pas le temps de penser à elle. Cependant, un nom sur une date remontant à trois semaines en arrière attira mon attention : Aaron Connors. Ce nom n'était dans aucune déclaration, ni celle de ses parents ni celle de sa colocataire de chambre, mais il m'était familier. Je cliquai sur un fichier sur mon ordinateur, où plusieurs enquêtes étaient en attente, et un sous-dossier attira mon attention : Connors. Je l'ouvris, et me rendis compte que j'avais devant moi tout un organigramme de la Brigade des Stupéfiants, sur Joe Connors, mafieux le plus réputé de New York, grand baron de la drogue qui maintenait à flot son petit trafic grâce à des escortes girls qu'il payait pour livrer leur came à des clients lors de leurs rendez-vous privés. Aaron était donc son fils. Sofia serait-elle tombée dans cet engrenage ?

— Aaron Connors, reprit Richard qui avait lu par-dessus mon épaule. Son père n'a jamais été arrêté, car ces filles ne l'ont jamais dénoncé. Pourtant, la liste de ses affaires privées est longue : trafic de stupéfiants, détournement de fonds, trafic d'organes, même les stups n'ont jamais réussi à le coincer !

— Tu penses que le fils aurait pu reprendre le flambeau de son père et enrôler Sofia ?

— Si elle avait besoin d'argent pour payer ses études et faire soigner son frère, possible, mais Hartner lui payait déjà ses cours.

Je continuai à feuilleter son agenda, une semaine après le jour du rendez-vous avec Aaron, une deuxième date était fixée avec lui, une soirée dans une communauté de l'université, trois jours plus tard, un rendez-vous à la bibliothèque, et le week-end suivant, une soirée au cinéma, où sur cette dernière date, il y avait un cœur inscrit en rouge.

— Oh, je pense avoir trouvé notre lien, indiquai-je à mes hommes. Sofia était amoureuse d'Aaron, ils avaient commencé à se voir trois semaines avant son meurtre.

— Tu penses qu'il aurait pu la tuer ? demanda Estanco.

Continuant la recherche sur son carnet, un morceau de papier plié en quatre s'échappa d'entre deux pages et tomba au sol. Butch le ramassa et l'ouvrit :

« Si quelque chose devient public, je vous tuerai », indiquait le papier.

— C'est clairement une menace, déclara Richard.

— Je vais m'avancer, mais la personne qui a écrit ça est sûrement le tueur ! plaisanta Butch.

— Tu as trouvé ça tout seul ? le taquinai-je à mon tour. Il nous faut plus d'informations sur cet Aaron.