V - L'enlèvement

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Spencer

Ce show avait été un véritable désastre.

Non seulement la gifle que m'avait donnée cette intrigante inconnue marquait toujours ma joue, mais en plus, elle s'était enfuie sans que je puisse rien faire.

Mon corps n'était que rage et frustration, et Garrett s'en amusait.

– Je ne savais pas qu'il te suffisait de deux minutes pour tirer ton coup, tu es précoce on dirait.

Le rire qui secouait ses épaules depuis les cinq dernières minutes était presque aussi humiliant que la situation en elle-même. Je n'arrivais pas à y croire.

– Ou bien serait-ce simplement que le grand Spencer Vasquez a perdu de ses charmes ? me questionna-t-il toujours aussi hilare.

Je grognais de frustration sans pour autant rentrer dans son jeu, si je le faisais, il serait inarrêtable.

– Oh non, je sais ! s'exclama-t-il alors qu'une autre de ses idées farfelues avait encore traversé son esprit.

- Ça suffit ! sifflais-je d'une voix imposante.

Devant mon autorité que ma colère avait exacerbée, il la ferma enfin, ce qui n'empêcha pas ses épaules de continuer de se secouer sous ses rires silencieux.

Cette nana me rendait fou même lorsqu'elle était loin de moi, et je réfléchissais déjà à la manière dont j'allais me venger de cette humiliation.

Ilona

Le lendemain, 21h, Target

Je verrouillais soigneusement la porte de la boutique de vêtements où je travaillais en tant que vendeuse. Située à l'intérieur du grand magasin Target de Cleveland, c'était mon deuxième emploi. Mes journées débutaient en début d'après-midi, pour l'ouverture après la pause déjeuner, et se terminaient en alternance avec ma collègue lors de la fermeture en soirée.

Ce soir, c'était mon tour de prendre la relève. Après avoir gentiment guidé une cliente vers la sortie, j'abaissais les volets, activais l'alarme et verrouillais la porte. Enfin, je pouvais quitter le magasin.

Je parcourais toujours la ville à pied, profitant de ces moments rares et précieux comme une parenthèse de liberté dans ma routine effrénée. Ces longues marches m'accordait le temps que je ne trouvais nul part ailleurs, de penser. Lors des mauvais jours, il m'arrivait de faire le trajet en courant pour me défouler mais aujourd'hui je me contenterais d'une marche tranquille hisstoire de soulager ma jambe. Dans tous les cas, j'appréciais de varier mes itinéraires, évitant ainsi de suivre le même chemin deux fois de suite. C'était une mesure de sécurité pour moi et pour Alia.

On pourrait se demander pourquoi je prenais autant de précautions alors que cinq ans s'étaient écoulés sans que rien ne se produise. Cependant, comme il me le répétait souvent, "tout arrive quand on s'y attend le moins" alors je restais prudente.

J'étais à mi-chemin de mon trajet, prenant cette fois-ci le temps de marcher pour soulager ma jambe endolorie par les heures passées en talons la veille. La nuit avait enveloppé les rues de Cleveland, et je m'engageais dans une petite rue sombre dépourvue d'éclairage public. Une autre personne était présente, se guidant à l'aide de la lumière de son téléphone. Malheureusement, le mien ne possédait pas cette fonction.

Soudain, cette personne disparut, comme avalée par les ténèbres. Si j'avais été quelqu'un d'autre, la curiosité m'aurait peut-être poussée à vérifier, mais ma méfiance l'emportait toujours. Je sentais le danger s'approcher plutôt que l'excitation de l'inconnu.

BratvaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant