" Alors que son corps retomba en poussière, chacune de ses vertèbres tombait dans les différents mondes qu'elle avait créés pour se changer en arbre. Ainsi son corps devint la charpente nécessaire afin de tenir et équilibrer les mondes. Ainsi s'achevait la création de Sochianna (Le livre des dieux, Chapitre 1-La création des mondes) "
La capuche de sa cape rabattue de son chaperon et les cheveux au vent, Calypso jouait pensivement avec les rennes de son cheval gris surnommé par elle-même Vent-du-Nord. Elle coula un regard en douce à la monture trottant à ses côtés, plus petit mais sans aucun doute plus robuste le pauvre équidé mérité bien lui aussi un nom. Pourtant, malgré l'harcèlement continu de Calypso, Kromède refusait toujours de lui en donner un, faisait-il ça pour l'embêter ou bien car il n'y trouvait véritablement aucune utilité ?
L'air sombre et la mine renfrogné, le jeune homme se grattait la barbe naissante de quelques-jours.
Encore avec ses idées noires...
" Vas-tu boire à "en tomber par terre" comme te l'as promis Aldo lorsque-nous seront arrivés au Repos du Niverolle ? demanda Calypso dans l'espoir de le tirer de ses mauvaises pensées.
Le visage du jeune homme s'illumina d'un sourire, ses yeux foncés soudain moins sombres quand il les posa sur la cavalière du tout nouveau nommé, Vent-du Nord.
- Oh non Calypso. Non non non ! Lui peut-être, sûrement même, ajouta-t-il en riant. Moi je ferai attention. J'ai promis à ma mère de ne pas finir comme mon père... Non, je le laisserai se soûler comme il l'entend et je le coucherai pour la nuit."
Il regarda dans la direction d'Aldo guidant la charrette de vivre devant eux mais trop loin pour qu'il puisse entendre. Bríncen chevauchant depuis maintenant plusieurs jours auprès de Victor, Aldo du prendre les rênes des provisions, la place vacante aux côtés de Kromède fut vite prise par Calypso. Si les deux jeunes gens évitaient le sujet d'Hestia, Calypso se surprit plus d'une fois à rire avec son nouveau compagnon de route. Un peu honteuse de se comporter ainsi alors que l'avenir de sa sœur était en jeu, elle essayait de se persuader que mise à part avancer vers Fort-Renard, plus rien ne pouvait être fait immédiatement pour aider la malheureuse prisonnière.
Fort de leur plan d'action, depuis le premier matin suivant le débat de ce qui allait advenir, le petit groupe de Victor maintenait un trot régulier mais contrôlé afin que les vivres ne finissent par terre sur les chemins parfois sinueux et mal délimités. Fréquemment Victor mettait pied à terre permettant aux pauvres chevaux de bats habitués au travail de force dans les champs et non à la vitesse, de se reposer.
Profitants de ces pauses, Bríncen passait tout son temps à parler avec les villageois des circonstances de la mort du dragon afin de s'assurer que tous s'accordaient sur la version des faits qu'il faudrait raconter. Si Lihanne accepta tout de suite le scénario déjà proposé, Paulin quant à lui fut plus récalcitrant mais trop content de ne pas avoir à prendre la décision lui-même, promit d'obéir à Victor si c'était ce qu'il lui demandait. Éric ne répondait que par de simples mouvements de tête tandis que Kean refusa d'abord de mentir pour protéger cette "créature du mal, puis au fur et à mesure des arrêts et de l'insistance de Bríncen de Victor d'Aldo et Lihanne, Kean finit par capituler, exacerbé. "Très bien, manigancez ce que vous voulez, mais vous ne viendrez pas pleurer lorsque nous serons frappés par le malheur !". Il fut alors conclu, sous l'œil soupçonneux de Bríncen, que Kean resterait en retrait et ne prendrait pas la parole une fois arrivé à Fort-Renard.
Ils passèrent plusieurs nuits à la belle étoile et des journées entières à chevaucher avant que le chemin ne commence à se transformer en pente douce puis encore quelques-unes avant de vraiment descendre dans un paysage devenu plus vallonné. L'Ours-Qui-Court et le Daim-Blanc étant les deux seuls villages situés aussi haut dans ce plateau des Grandes-Rocheuses, il aurait été plus que surprenant de croiser d'autres voyageurs. L'absence de passage régulier devait aussi être la cause de l'état des chemins très peu, voir aucunement entretenue. Pendant un repas Calypso surprit d'ailleurs Bríncen porter grief contre que le seigneur local dont le rôle lui incombait, d'après lui, pourtant la tâche de s'occuper des accès sillonnant ses terres. Lihanne et Paulin devaient en effet fréquemment prévenir des nids de poules et autres embûches jonchant le sol susceptible d'endommager les roues de la charrette.
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Le frémissement des feuilles
FantasyLe vent souffle sur Hyria et ses différents pays comme il a toujours soufflé, pourtant pour quiconque sait écouter, le bruissement des arbres semble chuchoté une sinistre mélodie. Deux sœurs se trouvent prises au piège dans un pays intolérant et ré...