Calypso fut agréablement surprise que la suite du voyage se déroulât sans encombre, et même plutôt sous le signe de la bonne humeur. Du moins autant qu'il semblait possible dans un pareil contexte. Un peu comme si la douce brise, bien qu'un peu fraîche, les caressant pendant les journées suivantes du matin au soir apaisait leurs maux physiques autant que ceux de leur esprit. Son père d'abord ne leur imposait plus un rythme aussi rapide et effréné qu'avant, se contentant de maintenir un trot régulier sans plus passer au galop. Le couple Périssey semblait plus que jamais soudé, une certaine jeunesse revenue dans leurs yeux ainsi que dans leurs gestes plus précis et directs. Calypso fut ravie de constater que Paulin se soit rallié à la cause de sa femme la soutenant ouvertement et sans remords. Lihanne affichait son plus beau sourire et ne faisait montre de plus aucune hésitation quant au sujet de leur voyage, criant presque haut et fort qu'ils allaient permettent à Hestia de rester en paix à l'Ours-Qui-Court et d'insuffler une nouvelle ère de paix et de réconciliation avec les personnes du Don. En réalité, si sûr d'elle-même, Lihanne se montrait beaucoup trop insistante quand elle parlait du sujet avec Calypso. Celle-ci se retenant bien de lui dire, se retrouvait alors bien désemparée et obligée d'acquiescer. Mais bon sang de bois, elle n'était plus une enfant stupide et savait très bien que ce ne serait pas si facile quoi qu'en dise l'amie de ses parents. La jeune fille fuyait alors régulièrement rejoindre un tout nouveau Kromède, devenue soudainement un véritable parangon de l'optimisme et un indéniable soutient solide comme un roc sur lequel elle pouvait se reposer à tout moment. Fidèle à lui-même, le jeune homme continuait de se gratter la barbe tout en continuant d'esquiver le sujet de sa sœur et du but de leur voyage. En revanche, il se révéla être un fidèle atout contre les idées noires de Calypso, se tenant à chaque moment difficile à ses côtés, prêt à lui prendre la main pendant de longues minutes sans rien dire et à lui sourire avec une véritable bienveillance. De son côté, pour saluer ses efforts, elle faisait mine de ne pas voir les hochements désapprobateurs de tête que Kromède n'arrivait manifestement pas à cacher lorsque Lihanne s'exclamait trop fort. Elle s'autorisait même quelques fois à sourire lorsque celui-ci se sentait, prit d'un sentiment d'allégresse et hors de vue de quiconque, de lui baiser la main en riant. Calypso n'aurait pourtant jamais parié dessus mais même Bríncen se dévoila finalement presque supportable, lâchant finalement Kromède du regard une fois qu'il eut compris que celui-ci n'allait pas détaler comme un lapin a la première occasion. Peut-être était-ce dû à Aldo, qui on se pas par quel miracle, avait réussi à dérider l'homme passant maintenant le plus clair de son temps avec lui. Kromède, l'ayant délaissé pour Calypso au plus grand désespoir d'Aldo, celui-ci ne manquait pas de le rappeler à chaque fois qu'il le pouvait. Il ne gardait aucunement rancune envers son jeune ami, lui flanquant de virils claques sur le dos avec des regards en coin et des sourires entendus dès que Calypso consentait à bien vouloir lui laisser un peu de place auprès de Kromède. Néanmoins, Aldo ne perdit pas de temps pour affubler de sobriquets ridicules son nouveau compagnon de route, Bríncen, lâchant alors du mou avec son « petit lapin » se retenant bien de tout commentaire pour ne pas attirer de nouveau son attention sur lui.
Alors que les jeunes gens pensaient continuer toute leur vie à chevaucher du matin au soir sillonnant des chemins les éloignant des hameaux et des villages néanmoins moins en moins parsemés, Victor annonça finalement qu'ils feraient finalement halte très bientôt au Repos du Niverolle afin de faire le plein de vivre. Si Aldo sauta littéralement de joie sur sa selle, Victor prit un air grave qui plissa toutes les rides de son front :
« - Il nous faudra faire usage de prudence et preuve de vigilance, le seigneur Ullrick doit maintenant être au courant de notre situation... Notre messager aurait dû arriver après notre passage au Repos du Niverolle, mais après le départ de Kean et Eric nous avons pris bien des détours pour éviter de croiser qui que ce soit... Je crains qu'il ne soit déjà arrivé nous précédents de quelques jours...
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Le frémissement des feuilles
FantezieLe vent souffle sur Hyria et ses différents pays comme il a toujours soufflé, pourtant pour quiconque sait écouter, le bruissement des arbres semble chuchoté une sinistre mélodie. Deux sœurs se trouvent prises au piège dans un pays intolérant et ré...