✨Chapitre 11 : L'enlèvement✨

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Al croyait que c'était moi qui lui avait fait du mal ? 

N'avait-il donc pas vu Max s'élancer vers lui ? 

J'étais persuadée que même si le perfide spectre était invisible, son corps avait été révélé par la neige qui tombait à flot ce jour-là. Comment Al pouvait penser une seule seconde que j'avais été capable de m'en prendre à lui ? Au-delà de l'ignobilité de l'acte, je n'avais aucune raison pouvant motiver le geste.


- Après ce que tu m'avais fait, je voulais savoir qui tu étais, pourquoi tu avais agi comme ça. Alors j'ai tapé ton nom sur Google sans vraiment espérer trouver quoi que ce soit. Et là Bingo ! Je suis tombé non pas sur un mais sur des dizaines d'articles qui parlaient de toi et d'une affaire qui remonte à quelques mois. C'est pour ça que tu as déménagé n'est ce pas ? Tu voulais fuir les conséquences de ce que tu avais commis ?



Une larme avait commencé à perler au coin de mon œil et Al, face à mon silence sans fin, continua son discours.



- T'es totalement cinglé ! Je ne veux plus que tu reviennes chez moi ou que tu t'approches de moi, c'est compris ? Tu devrais consulter ...



Je n'attendis pas la suite de ses insultes pour sortir promptement de la chambre, dévaler les escaliers et fuir le plus rapidement possible, le plus loin possible. C'est ce que je sais faire de mieux : trouver un échappatoire.



Aller consulter ? Comme si je n'avais pas essayé ! Je changeais de psy comme de chaussettes. Tous s'accordaient à dire que rien de changerais si je n'étais pas moi-même prête au changement. Comment osait- ils insinuer que je ne voulais pas améliorer ma situation ? Je souffrais, je souffrais tellement que ça en devenait plus qu'insoutenable. Je n'étais pas masochiste : me complaire dans la douleur ne faisait pas partie de mes projets. Alors comment pouvait-il insinuer que je refusait le changement ? Mes séances se présentaient comme de long monologues réalisés face à d'épais murs en béton armé. Ainsi, ces psychologues avaient défilé par dizaines devant ma porte.


 Peut-être étais-je mauvaise langue en disant qu'ils ne m'avaient rien apporté ? Car la baisse de mes économies s'était nettement fait sentir à partir de cette période. Parler pour ne rien dire, sourire "sincèrement ", trouver des échappatoires... autant de facultés qui s'étaient développées à cette époque et qui étaient, à présent, mes bouées de secours, mes outils de survie.



Je ne savais pas pourquoi j'avais ressenti le besoin de reposer tous mes espoirs de rédemption sur les épaules de Al. Sans doute que son manque de connaissance à mon égard était à mes yeux un gage d'impartialité ? Quoiqu'il en soit il avait pris mes dernières étincelles d'espoir pour ensuite les écraser, les piétiner et les enterrer profondément sous terre.



Et à ce moment-là, je me sentais vide et seule ...terriblement seule.



Je m'élançais aussi vite que mes pieds le pouvaient à travers la campagne désolée qui séparait la maison des LeBouleau et la mienne. Je ne regardais pas où j'allais. La destination m'importait peu. Courir me donnait l'impression de quitter l'instant présent, d'être dans une sorte de réalité alternative où mes problèmes n'avaient pas accès.

NOUVEAU DÉPARTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant