- Tu n'aurais jamais dû emménager ici. Tu n'aurai jamais dû rester.
- Tais-toi ! Va-t'en !!
- Tu sais que j'ai raison Maïa, tu le sais depuis le début !
- Tais toi, je t'ai dit ! Tu ne sais rien !
- Toi comme moi, on sait très bien que la venue de Kruger et Pines n'est que le début, tu le sais très bien.
- Tais -toi, je t'en supplie, tais-toi .
- Regarde-toi, assise dans un coin de ta chambre en pleurs, exactement comme avant... C'est pitoyable. Si c'est pour vivre comme ça, autant creuser ta tombe dès maintenant. Tiens d'ailleurs, en parlant de mort, tu te rappelles de celle que tu a causé ? Tu te rappelles de son dernier regard alors même que son corps était en train de se vider de son sang ? Tu te rappelles ?
- FERME TA PUTAIN DE GEULE !!!
Je relevai la tête pour le fixer mais au même il disparu comme un brouillard sorti tout droit de l'obscurité.
Cela faisait deux jours maintenant que je n'avais pas quitté ma chambre. J'avais peur que tous mes démons me rattrapent si je mettais ne serait-ce qu'un orteil hors de ma bulle de défense. J'avais peur que la réalité m'éclate au visage et que je ne puisse rien pouvoir faire pour m'en protéger.
Pourtant je savais que le délai des soixante douze heures serait bientôt dépassé. Encore une règle stupide imposé par ma mère après l'incident. Si je m'enferme dans ma chambre, peu importe la raison, elle me laisse trois jours de répit. Cependant, elle ne manquait jamais de venir me chercher le matin du quatrième jour, de grès ou de force pour que je me sorte de mon désarroi... ou du moins que je fasse semblant de le faire.
Autant dire que si je m'attendais déjà à la voir entrer dans ma chambre le délais passé, je fus totalement surprise de la voir débarquer un jour en avance, brisant effrontément la règle qu'elle avait elle-même fixé.
- Maïa, Mme LeBouleau a appelé. Elle aurait besoin d'un coup de main.
- Je lui avais promis de revenir pour finir les gâteaux de la prérentrée mais je ne me sens pas bien aujourd'hui.
- Maïa, peu importe ton état, si tu t'es engagé à l'aider, tu ne peux pas l'abandonner.
- Oui mais la règle des 72 heures et puis je suis sûr qu'elle n'y verra aucun inconvénient...
- Il n'y a pas de mais qui tienne ni de règle des 72 heures, tu lui as promis Maïa. Et puis ça va te faire du bien de sortir de cette chambre. Allez, va prendre une douche et aère moi cette chambre sans perdre de temps.
L'une des choses que j'ai apprises durant ma longue expérience d'adolescente c'est qu'une fois que l'expression " Il n'y a pas de mais qui tienne" est prononcée, il n'y a plus rien à faire mise à part se résigner. Alors ce fut avec un plaisir flagrant que j'ouvris les fenêtres puis me dirigeais vers mon armoire pour saisir les premiers vêtements qui me tombaient sous la main.
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NOUVEAU DÉPART
Roman pour AdolescentsJe ne sais pas ce qui est pire: Quitter Paris où se trouve toute ma vie ou bien emménager dans un château perdu au fin fond de la Bretagne. Pourtant fuir tout ce qu'il s'est passé là-bas m'est plus que vital: Plus rien ne me retient dans cette vill...