Albert se trouve seul sur le palier et nous fixe avec des yeux interrogateurs voire totalement interloqué.
- Désolé Albert, j'ai crié parce que j'ai.... cru que c'était...quelqu'un d'autre. Je te présente mon frère Charli.
- Oui on s'est déja croisé tout à l'heure
- ah oui c'est vrai répliquai-je tout en me souvenant de ce fameux discours que mon cher frère m'avait servi pour faire monter le prix de sa collaboration.
Albert qui n'a toujours pas prononcé un seul mot se mit à détailler ma tenue comme si je sortais tout droit d'un asile psychiatrique.
- Pourquoi tu es toute trempée Maïa ?
Ok, encore une mauvaise question. A croire que c'est un don chez lui.
- Heu je...
- Elle est tombée dans la piscine, réplique rapidement Charli.
- Quelle piscine ? demandai-je avant même de réfléchir
Charli me fait les gros yeux tandis que je me mord la langue, honteuse d'avoir parler trop vite.
- Mais oui Maïa, la piscine gonflable qu'on a acheté en attendant d'en construire une vraie. Arrête de me taquiner, tu sais très bien de quoi je parle.
Je sourit discrètement et remercie intérieurement mon frère et son sens aiguisé pour le mensonge.
- Ah ah oui c'est vrai, je ne rate jamais une occasion de t'embêter.
Une lueur de défiance passe dans le regard de notre cher voisin mais très vite il plaque un énorme sourire sur son visage et glousse:
- Je connaissais les bienfaits de la nage en eau froide mais pour le coup tu dois vraiment avoir froid ! Je ne peux à peine enlever mon manteau sans grelotter.
Abi apparaît derrière Albert toute souriante. Elle porte deux cartons remplis de livres de cuisine qui devaient dater de l'époque où ma mère rêvait de devenir chef cuisinière. Elle a dû abandonner ce rêve par manque de temps et de talent.
Ce fut une joie le jour où elle nous a annoncé qu'elle arrêterait d'expérimenter les plats "gastronomiques" : Pour mon père, mon frère et moi, cela signifiait la fin d'une série de mensonges concernant ses fabuleux et si bon plats carbonisés qui finissaient, la plupart du temps, dans le ventre du chien.
- Ah vous êtes là les enfants ! Votre mère se demandait où vous étiez!
Eh merde !
- Allez Al, on doit partir, ton père nous attend dehors. C'était un plaisir de vous rencontrer, Maïa et Charli, j'espère qu'on se reverra bientôt !
- Attendez Madame, je vais vous aider à porter ces cartons.
Je fixe Charli avec de grands yeux accusateurs. Il était censé m'aider moi d'abord !! J'ai absolument besoin de lui pour rentrer et faire face aux parents et je l'ai payé pour ça par ailleurs. C'est vraiment le mauvais moment pour jouer les preux chevalier servant et m'abandonner comme il le fait. J'essaie d'attirer son regard sur moi pour lui faire comprendre le fond de ma pensée mais il l'évite et s'empare du deuxième cartons.
VOUS LISEZ
NOUVEAU DÉPART
Novela JuvenilJe ne sais pas ce qui est pire: Quitter Paris où se trouve toute ma vie ou bien emménager dans un château perdu au fin fond de la Bretagne. Pourtant fuir tout ce qu'il s'est passé là-bas m'est plus que vital: Plus rien ne me retient dans cette vill...