Le nom d'une lyre

Chapitre 5

Erwan était de retour à Mondstadt à la suite d'Albedo. Le noiraud n'opposait aucune résistance particulière à l'alchimiste et le suivait docilement. A vrai dire, l'adolescent était plongé dans ses pensées. Albedo était dans le même état d'esprit. Ce dernier avait déjà entendu parler de cet étranger, mais pas par n'importe qui : de la bouche de la maîtresse suppléante de l'Ordre pour un sujet qui n'avait rien de la rigolade.

Albedo mena Ewan au bureau de Jean et quand celle-ci les aperçut, elle parut surprise.

- Je ne m'attendais pas à vous revoir de si tôt tous les deux. Surtout pas ensemble.

Erwan haussa des épaules et l'alchimiste croisa les bras.

- Il est arrivé à Dosdragon pile au moment où l'imposteur est venu.

- Je n'ai pas à me justifier, je me demandais pourquoi Rubedo était ici, c'est tout.

Albedo resta neutre tandis que l'adolescent pris une expression sérieuse.

- Il faut se méfier de lui, marmonna-t-il. Rubedo se montre rarement, et à chaque fois c'était juste pour nous surveiller. Il devrait être là bas, mais bon.

Jean se leva et tendit à Erwan un cadre.

- Nous verrons ça plus tard.

Le jeune homme se saisit de l'objet en fronçant des sourcils.

- Erwan, dis moi, faisait tu partit de la rébellion de Mondstadt ? Cette même rébellion d'il y a deux milles deux cents ans ?

Le regard de l'adolescent avait soudainement perdu toute cette innocence qui brillait au fond de ses yeux jusqu'ici; L'air autour de lui était devenu plus lourd.

- Êtes vous en train de dire que...

Erwan regarda le cadre entre ses main, tremblantes. Jean était désormais sûre qu'elle avait vu juste, seulement...

- Êtes vous en train de dire que je suis mort il y a deux milles deux cents ans ?

Albedo fronça des sourcils et la Maitresse suppléante recula d'un pas. Elle ne s'était pas trompée mais le fait qu'il soit mort ne lui avait même pas traversé l'esprit.

- Je crois que je vais retourner à mes recherches, annonça Albedo.

Il regarda Erwan dans les yeux avec son éternel neutralité.

- Si tu à la moindre information sur l'imposteur, dis le à Jean ou au voyageur.

Sur ces mots, il s'en alla, sans tenir compte du regard vide de son interlocuteur. Celui-ci jeta un nouveau coup d'œil au cadre.

- Je suis désolé Erwan, je ne savais pas que...

- Ne vous excusez pas. Les autres m'avaient bien prévenu que mon époque était révolue. Seulement, je ne m'imaginait pas qu'il y avait un tel décalage.

Erwan leva les yeux du carde pour regarder Jean. Il sourit puis partit sans dire un mot. Encore une fois, la maitresse suppléante se dit que cet adolescent était bien mystérieux. Mais après tout, chacun ses secrets. La seule chose qui lui semblait clocher dans ses paroles était la notion des "autre".

Jean soupira et réfléchit à un moyen de s'occuper d'Erwan sans pour autant être collante.

***

Erwan marchait. Cela faisait déjà quelques minutes qu'il se dirigeait vers l'Antre de Stromterror tout en regardant le cadre que lui avait donné la Maitresse suppléante. Il souriait, mais son regard était triste et ses gestes lents relevaient également le vide qui s'était installé en lui.