Chapitre 12 : Sommeil en Eaux Troubles

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Il aurait dû s'en douter.

Néanmoins, sa confusion fut extrême lorsqu'elle lui dit :

-Bonne nuit.

Il lui fallut un certain temps pour lui répondre.

-Bonne nuit...

Comment diable pouvait-il donc dormir !?

Allongé sur le dos, les mains agrippées à ses couvertures, le Marquis sentait que cette nuit allait être une catastrophe ! Non seulement il avait dû passer par le balcon comme un voleur, dans sa propre demeure, mais en plus il devait ne pas faire de bruit pour éviter d'alerter Herald qui montait la garde dans le couloir !

Avec un profond soupir, il tenta de bouger. Pour se retrouvait à toucher le bras de mademoiselle Liliane. Bon sang ! Il devait éviter à tout prix le contact ! Mais comment !? Ah... S'il croisait les bras derrière la tête, ça pouvait marcher, non ?

Oui, dans cette position, ce serait bon.

Il ne pourrait pas la toucher par accident. Dans la pénombre de la nuit. Dans le lit de Liliane. Sous ses draps. Alors qu'elle portait une chemise de nuit blanche contenant à peine son décolleté... Il ferma les yeux, les mâchoires serrées.

Le mieux était de dormir au plus tôt.

-Monsieur... chuchota-t-elle. À quoi ça sert si vous restez dans votre coin ?

Tendu comme une corde d'arc, Logan mit quelques secondes à répondre :

-Vous me demandez de coucher avec vous, c'est chose faite, non ?

-Dans le but d'accroitre notre contact physique, pour que vous puissiez rester vous-même plus longtemps. C'est une expérience.

Lorsqu'elle bougea dans les draps, il se refusa à regarder dans sa direction. Le plafond, c'était bien. C'était très bien, le plafond.

-Je croyais que c'était par les baisers que vous pouviez repousser les effets de la malédiction, grâce au souffle de vie que nous échangions.

-Oui. Mais je m'inquiète pour votre séjour à la capitale, aussi je cherche une autre solution pour vous aider. Alors, venez ici.

-Je vous remercie, mademoiselle Liliane, mais je suis très bien où je suis.

-D'accord.

Un froissement de draps plus tard, sa tête se posait sur son biceps, son corps se plaquait contre le sien. Heu... il prit une brusque et profonde inspiration. Contrôle. Maitrise. Plafond.

-Je sais que c'est désagréable pour vous, murmura-t-elle dans le creux de son oreille. Mais je fais cela pour vous aider.

Désagréable ? Il expira lentement.

C'était tout sauf désagréable ! Son corps charnu contre le sien était chaud, tendre et tentant. Sa cuisse passée par-dessus les siennes menaçait de le rendre roide, tandis que la main délicate de la damoiselle se posait sur son cœur, comme pour entrer en contact direct avec sa malédiction.

Non.

La seule chose de désagréable, dans cette histoire, c'était le contrôle absolu dont il devait faire preuve ! Et il était censé passer la nuit ainsi !? Avec une telle tentation inatteignable plaquée contre lui !? Par tous les seins... heu, saints ! Qu'avait-il donc fait pour mériter un tel sort !?

La Malédiction de MacklarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant