Chapitre 3

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La nuit était tombée depuis bien longtemps quand Cassiope se fit brutalement réveillée par sa mère, qui paraissait très nerveuse.

-Cassiope, lève-toi, nous devons sortir d'ici ! 

Emergeant péniblement, la petite blonde cligna plusieurs fois des yeux, perdue. Mais elle comprit la gravité de la situation quand elle vit les ombres des explosions sur les toiles de la tente et entendit des exclamations moqueuses, des explosions de rire, et des vociférations d'ivrogne.

Attrapant sa baguette et une veste polaire, la jeune Malfoy rejoignit Narcissa, qui donnait d'un ton tremblant des ordres aux elfes de maison. En voyant sa fille arriver, elle lui lança d'un ton autoritaire:

-Ton frère est déjà parti dans les bois, je veux que tu le rejoignes au plus vite et que vous restiez en sécurité !

-Maman, qu'est-ce qui se passe ? Demanda Cassiope, effrayée par l'inquiétude qui se peignait sur les traits d'ordinaire chaleureux de la matriarche Malfoy. 

-File ! Lui donna pour toute réponse cette dernière, avant de se diriger vers une autre pièce. 

La petite blonde obéit et sortit de la tente, se rendant compte de toute l'ampleur de l'affolement qui avait gagné le camping: on n'entendait plus de chansons, mais des hurlements et des pas précipités.

Une puissante lumière verte illumina la scène. Une foule serrée de sorciers, avançant d'un même pas, la baguette magique pointée en l'air, traversait lentement le pré. Leurs têtes étaient recouvertes de cagoules, et un frisson traversa la colonne vertébrale de Cassiope, apeurée par ce qui lui semblait être des fantômes sans visages. Loin au-dessus d'eux, flottant dans l'air, quatre silhouettes se débattaient, ballottées en tous sens dans des positions grotesques. 

On aurait dit que les sorciers masqués étaient des marionnettistes et les deux silhouettes suspendues au-dessus de leurs têtes de simples pantins animés par des fils invisibles qu'actionnaient les baguettes magiques. Deux des silhouettes étaient toutes petites. D'autres sorciers se joignaient à la troupe masquée, montrant du doigt avec de grands éclats de rire les quatre corps qui flottaient dans les airs. Des tentes s'effondraient sur le chemin de la foule en marche qui ne cessait de grossir à mesure qu'elle avançait. 

Une ou deux fois, la petite blonde vit un sorcier cagoulé détruire d'un coup de baguette magique une tente qui se trouvait sur son passage. Plusieurs d'entre elles prirent feu et les hurlements augmentèrent d'intensité. 

Une foule immense courrait vers les bois pour y trouver refuge, fuyant les perturbateurs. Cassiope s'y mêla, observant des sorciers du Ministère tenter d'arrêter la foule cagoulée, en vain: les silhouettes suspendues étaient de parfaits otages, et rien ne semblaient arrêter les sorciers semant le chaos. Cherchant Draco, la jeune fille rejoint les bois et constata que les lanternes colorées qui avaient éclairé le chemin du stade étaient à présent éteintes. Des silhouettes sombres trébuchaient parmi les arbres; des enfants pleuraient; des cris angoissés, des voix paniquées retentissaient autour d'eux dans l'air froid de la nuit. 

Cassiope se sentait poussée en tous sens par des gens dont elle n'arrivait pas à voir le visage, et se sentit subitement emportée par un mouvement de foule qui l'entraina à l'ouest du bois. Après quelques minutes, elle parvint à se dégager et s'éloigna de la foule qui l'étouffait, se retrouvant seule parmi les arbres, dans l'obscurité. 

Elle entendait au loin les spectateurs qui s'étaient rassemblés, et vit des lueurs paraissant bien faibles face aux explosions et aux flammes lancées depuis la prairie qui ressemblait désormais à des ruines. 

La jeune fille sortit à son tour sa baguette pour lancer un Lumos, qui éclaira les bois autour d'elle. Elle tourna sur elle-même, habitée par une angoisse sourde. Elle se trouvait seule, non loin d'une bande de fous détruisant tout sur son passage... si ça se trouve, certains d'entre eux se trouvaient dans le bois ! 

Obscurus {Aubépine Tome 2}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant