Obscurus {Aubépine Tome 2}

Chapitre 13

A présent, la neige tombait dru sur le château et dans le parc. Le carrosse bleu pâle des Beauxbâtons avait l'air d'une grosse citrouille givrée, à côté de la cabane de Hagrid qui ressemblait à un pain d'épice recouvert de sucre glacé. Les hublots et les mâts du vaisseau de Durmstrang étaient eux aussi recouverts de givre.

Les élèves de Poudlard profitaient d'une semaine de vacances avant le Bal d'Hiver, et la plupart d'entre eux passaient la majorité de leurs journées à jouer dans la neige ou à des jeux de société et de cartes, profitant de la chaleur des foyers des différentes salles communes.

Les plus studieux faisaient leurs devoirs, le travail ne manquant pas: les professeurs leur avait donné des exercices compliqués et de longues rédactions à faire, sans se soucier de la fièvre festive qui n'incitait pas les plus paresseux à se concentrer sur leurs études. 

Plus par envie de se changer les idées que par réelle motivation, Cassiope avait fait parti de ces élèves qui passaient leur temps à la bibliothèque, à étudier des ouvrages ou à rédiger de complexes explications sur des rouleaux de parchemins. Elle ne s'était accorder qu'une journée de répit, pour se rendre à Pré-Au-Lard en compagnie de Daphné et Theo, maintenant qu'elle avait le droit de se promener librement. 

Severus avait levé en parti sa punition, et la jeune Malfoy se douta que Blaise n'y était pas étranger: il avait sans doute raconté la scène qui s'était passée entre la petite blonde et Harry, et le maitre des potions en avait déduit qu'elle ne risquerait pas de trainer avec les Gryffondors de sitôt. 

Et il n'avait pas foncièrement tort... 

Maintenant qu'elle pouvait se promener comme bon lui semblait, cela pouvait paraitre stupide ne pas aller voir Hermione et Ron, même si elle était en froid avec Harry. Mais la vérité était qu'elle avait peur qu'ils prennent le parti du jeune Potter, ce qui amènerait à une autre dispute... certes, les éviter était assez lâche, mais c'était la seule solution la Serpentard avait trouvé jusqu'à présent.

Elle savait que c'était cruel de sa part de refuser d'être la cavalière d'Harry et d'accepter l'invitation de Blaise juste devant ses yeux; mais elle savait également que sa colère était juste. Aussi la jeune sorcière n'était pas prête d'aller présenter ses excuses au Gryffondor, c'était à lui de faire les siennes ! 

Il ne restait plus que deux jours avant Noël, et au petit-déjeuner, alors qu'elle discutait avec Daphné et Theo de leurs achats à Pré-Au-Lard, Cassiope leva les yeux, surprise. Ces derniers temps, de nombreux colis étaient livrés, et le nombre de chouettes entrant dans la Grande Salle avait doublé, avec tous les costumes et les accessoires que les élèves attendaient pour le Bal d'Hiver. 

Cette fois-ci, un grand paquet passa la porte de la Grande Salle, soutenu par trois chouettes. Elles se dirigèrent vers la table des Serpentards, dirigées par Corvus, le corbeau domestiqué de Cassiope, à coups de croassements graves. Elles déposèrent le colis devant la jeune Malfoy, et Daphné s'exclama avec enthousiasme: 

-Ça doit être ta robe ! 

Elle avait reçu la sienne quelques jours auparavant, une magnifique robe verte, brodée de diamants noirs. Theo, qui avait quant à lui un costume sombre, simple mais élégant, hocha la tête alors que Daphné continua, impatiente: 

-Si c'est ta mère qui l'a choisie, elle doit être splendide ! Viens, allons la voir dans le dortoir !

Cassiope approuva et elles se retrouvèrent quelques minutes plus tard dans leur chambre, Daphné sautillant sur place tandis que la jeune Malfoy déballa le paquet. À peine jetèrent-elle un coup d'oeil à ce qu'il contenait qu'elles lâchèrent en chœur: