Obscurus {Aubépine Tome 2}

Chapitre 1: début de la cinquième année

La voix de Freddy Mercury résonnait dans les oreilles de Cassiope alors que son regard rêveur se perdait vers les moulures délicates décorant le plafond au dessus de son lit. "Walkman" à la main, sorte de boite à musique que Sirius lui avait offert avec quelques "cassettes" de groupes de musique moldus, la jeune Malfoy se laissait porter par les notes et les paroles du groupe Queen, qu'elle avait immédiatement adoré dès la première écoute. Elle affectionnait également d'autres chanteurs moldus, comme Elton Jones ou encore Madonna, les groupes Led Zeppelin, AC/DC et Pink Floyd et Charles Aznavour, sans doute à cause des lointaines origines françaises de la famille Black. 

Une famille dont aujourd'hui, il ne restait plus que des ruines... à son arrivée, le 12 Square Grimmaurd était dans un sale état: laissée à l'abandon depuis des années, la demeure était délabrée, poussiéreuse, envahie par les nuisibles. Et ce n'était pas Kreattur, l'elfe au service de la famille Black, qui était enclin à faire le ménage: fidèle à sa défunte maitresse, Walburga, la mère de Sirius, il devait obéissance à ce dernier mais exécutait ses ordres de bien mauvaise grâce, marmonnant insultes et malédiction à l'intention des membres de l'Ordre. 

Voilà désormais plus d'un mois que l'Ordre du Phénix avait fait de la demeure des Black son quartier général: le directeur Dumbledore avait protégé la demeure avec une myriade de sortilèges, devenant le Gardien du Secret de la maison pour s'assurer que Voldemort et ses Mangemorts ne puissent pas trouver leur cachette. Pour ne pas qu'ils la trouvent... 

Cassiope soupira et se redressa, observant son reflet dans le grand miroir à pied installé juste en face de son lit: elle dégagea quelques mèches brunes de son visage, constatant avec une pointe de tristesse qu'elle ressemblait de plus en plus à sa mère... devra-t-elle, toute sa vie, constater cette ressemblance avec cette même peine, celle d'avoir été jetée de sa propre famille, de son propre foyer, d'avoir été trahie par ses parents ? 

Son coeur se serra alors qu'elle se leva, déposant le walkman à côté d'une grande pile de livres, témoin de ses insomnies fréquentes et de ses longues heures d'ennuis. Pour Dumbledore, il était hors de question qu'elle ne quitte le 12 Square Grimmaurd, aussi c'était enfermée que la jeune sorcière avait passé son été, à nettoyer et à ruminer à propos de tout ce qui s'était passé durant sa quatrième année. Sirius tenta de lui changer les idées, notamment en lui racontant ses anecdotes de sa scolarité à Poudlard et lui faisant découvrir certaines inventions moldus et leur culture que sa famille avait toujours méprisé. Le fugitif avait également tenté de faire venir Harry le plus tôt possible au quartier général, mais sur ce point, le directeur Dumbledore avait été ferme: c'était hors de question. 

Harry, le pauvre... il était chez son horrible famille, les Dursley, et devait être sur le point de faire une crise de nerfs... elle n'avait même pas le droit de lui parler de ce qui se passait ici dans ses lettres ! Dumbledore tenait à tout prix à le garder à l'écart, mais connaissant l'intrépide Gryffondor, cela ne risquait pas de durer longtemps... 

Un sourire se dessina sur le visage de la jeune Malfoy en songeant au fils Potter: comme il lui manquait ! Comme ses lettres ne contenaient rien d'autres que des nouvelles vagues et qu'elle ne supportait pas de lui faire tant de cachotteries pour d'obscures raisons que seul Dumbledore connaissait, elle avait fini par cesser de lui écrire, se disant qu'il ne servait à rien de lui donner de faux espoirs à chaque lettre apportée par Hedwige, contrairement à Ron Weasley et Hermione Granger, qui, après avoir tenté par tous les moyens de faire changer d'avis au vieux sorcier, avaient juré de garder le silence et se contentaient de lui écrire des banalités. 

Les deux Gryffondors étaient arrivés une semaine après la Serpentard au quartier général avec la famille Weasley. Les enfants Weasley, ainsi qu'Hermione et Cassiope, avaient passé des heures à nettoyer la demeure, et ce n'était guère de tout repos ! Quand, le soir, après une journée où les tâches ménagères pullulaient, la petite blonde parvenait à enfin trouver un instant de répit, elle s'enfermait dans sa chambre, préférant le silence et la solitude aux rires et aux conversations des occupants de la maison. Il fallait dire qu'elle n'avait pas grand chose en commun avec eux...