Obscurus {Aubépine Tome 2}

Chapitre 16

L'inaction et l'apitoiement ne plurent guère longtemps à Cassiope. Après quelques jours placés sous une atmosphère morose, à l'image de la météo glaciale et grise, la Serpentard décida qu'il était temps de prendre les choses en main et d'étudier un par un les problèmes qu'elle rencontrait: après une longue journée de cours, elle s'installa près du réconfortant feu de cheminée de la salle commune de sa maison, pensive. 

Ses fiançailles n'étaient, en soit, pas son soucis le plus urgent: elle avait encore un peu plus de trois ans à passer à Poudlard, ce qui était largement suffisant pour convaincre ses parents d'y renoncer. Il fallait sans aucun doute qu'elle discute avec sa mère, ce serait la plus facile à convaincre, et peut-être Lucius, en voyant Narcissa se ranger aux côtés de leur fille, acceptera-t-il à son tour de mettre un terme à cette affligeante histoire de mariage. 

Bien sûr, en attendant, la petite blonde allait devoir partager dîners et réceptions avec son "fiancé"... rien que d'appeler Avery ainsi lui donner envie de vomir, et elle se jura de tout faire pour l'éviter. S'exiler dans la résidence secondaire des Malfoy, durant l'été, lui paraissait être une bonne idée... non, son père pourrait avoir la stupide invité d'y inviter également son ami, et l'idée de passer plusieurs jours dans la même demeure que ce vicieux personnage donnait des frissons désagréables à Cassiope. Peut-être pourrait-elle demander à Daphné ou à Theo de l'accueillir chez eux pendant quelques semaines ? 

Lié à tout cela, il y avait bien évidemment ce qui était arrivé le soir du Bal, avec Harry... en y repensant, Cassiope sentit ses joues chauffer, alors qu'elle plongea sa tête dans un coussin, terriblement gênée, sous les regards interloqués de deux deuxièmes années. Bon sang, dire qu'ils avaient failli s'embrasser ! La jeune sorcière avait encore du mal à y croire: si elle avait encore du mal à mettre des mots sur ses sentiments, elle n'avait plus aucun doute quant à leur existence, et songer que le Gryffondor pourrait en avoir également... ne s'étaient-ils pas simplement emballer, tous les deux ? La frontière était si ténue entre l'amitié et l'amour... 

S'ils avaient échangés ce baiser, Harry l'aurait-il regretté par la suite ? Non, souhaita de tout son coeur la petite blonde, mais une petite voix, cruelle, lui soufflait que s'il était si proche d'elle, c'était uniquement parce que la belle Cho Chang était prise, et qu'il suffirait d'un battement de cils de l'Attrapeuse de Serdaigle pour qu'il lui courre après et la laisse tomber. 

Même si elle n'avait aucune envie d'aborder cet épineux sujet avec le jeune Potter et qu'il était trop préoccupé par le Tournoi pour en faire mention, Cassiope songea qu'il faudra bien qu'ils aient une petite conversation, pour voir où leur relation en était. Mettre les choses au clair une bonne fois pour toute. 

Enfin, il restait toujours le mystère des Obscurials à éclaircir... la légende racontée par Freya avait intrigué la Serpentard: le Draven du mythe devait sans doute être le même Draven qui se retrouvait scellé dans la bague qu'elle portait à son doigt ! Tout concordait: un second fils, auquel on interdisait de pratiquer la magie, pouvait aisément devenir l'hôte d'un Obscurus... et la petite blonde imaginait sans mal le sanguinaire esprit user des pouvoirs destructeurs de son parasite pour combattre de féroces créatures... dont d'autres Obscurus. 

L'année précédente, Cassiope avait vu, lors de son examen de Divination, un combat opposant Draven et Kiyohime. Se pourrait-il qu'il fut envoyé au Japon pour traquer l'Obscurial en fuite ? 

Peu à peu, la jeune Malfoy avait la sensation de réunir les morceaux d'un puzzle, à trouver les indices d'un grand mystère sans pour autant réussir à le résoudre. C'était d'un compliqué... 

Se laissant retomber dans le canapé en cuir sombre en soufflant bruyamment, Cassiope observa les flammes brûlant dans l'âtre, la tête ailleurs, quand elle sentit le coussin à côté d'elle s'affaisser. Surprise, la petite blonde tourna la tête pour se retrouver face à Blaise, qui étudia ses traits d'un air tranquille.