Allison Grayson Scott : Entre quatre mains

Chapitre 1

Nous sommes le 24 mars 2001 au 101 West 12th Street Ground Floor à New York City. Plus précisément, mes parents et moi sommes à « Maternity Village » car c'est ici, aux États-Unis, que je suis née sous le signe du bélier.

Ma mère me raconte souvent ce moment qu'elle qualifie de magique voir même innommable, c'est ce qu'elle raconte à toute la fratrie pour parler de leur naissance d'ailleurs. Je pense que si elle fait cela c'est qu'elle s'est toujours débrouillée pour ne faire aucune différence, pour nous montrer que son amour est partagé équitablement entre mes trois grands frères et moi-même sans oublier mon père.

Chaque fois qu'elle m'en parle, elle me le raconte de la même façon, avec cette lueur de fierté et ses petites perles salées qui menacent de se déposer sur ses joues.

- Ce jour-là, ton père était à New York pour régler certaines...choses, me disait-elle dans un ton prudent, comme-si elle cherchait à me protéger des activités malsaines de mon père, ce qui a le don de me faire sourire.

Ma mère du haut de ses 1m65 est une femme rayonnante pleine de vie, d'empathie, de générosité le parfait contraire de mon paternel. En effet, ce dernier est plutôt un personnage froid, antipathique et détaché de tous sentiments et je crois que notre famille est un parfait cliché plein de stéréotypes. Mes frères ont hérité de mon père ce fameux caractère mais ressemble beaucoup à ma mère physiquement. Quant à moi, je vous laisse deviner que je suis à l'opposé de ces trois gaillards.

Mes parents se sont rencontrés lors d'un gala de charité alors que ma mère était serveuse, vous me direz que mon père n'a pas trop sa place dans ce style d'endroit mais en réalité, il fait des dons chaque année pour des associations d'aide aux enfants et ce depuis son plus jeune âge, d'après ce que j'ai entendu en écoutant à la porte lors de la fameuse « discussion entre hommes » qu'il a eu avec Cayden, Travis et Elias, mes trois frères aux yeux ébènes et à la carrure imposante, c'est une tradition dans la famille. Il a aussi évoqué leurs différents trafics que ce soit dans l'armement ou encore dans la drogue. Tout cela je l'ai appris au moment où je venais d'entamer ma dernière année de primaire dans l'école de mon village qui se situe en Sicile.

Je me suis demandé comment ma maman avait pu tomber sous le charme de mon père. Si on regarde son physique, il a tout pour plaire, enfin du point de vue des filles du collège où j'étais. Un homme grand au regard sombre contrastant avec l'azure de ses yeux, à la grandeur d'un bassin profond à la piscine municipale et une carrure un peu plus imposante que celle de mes grands-frères qui eux sont plus fins. Mais ses activités sont le contraire de ce qu'elle défend, des valeurs qu'elle a, mon paternel est un meurtrier, un homme qui tue sans pitié, un bourreau qui torture hommes et femmes quand il le juge nécessaire.

- Ton père est la plus belle chose qui me soit arrivée mais il est aussi la cause de mes tourments, je suis tombée amoureuse de l'homme avant d'accepter le mafieux. Tu sais, ma puce, l'amour est un sentiment complexe, indescriptible et inattendu...je te souhaite de trouver ton Jack, ma mère me lance cela avec des étoiles dans les yeux quand elle prononce le nom de mon père, afin de répondre à la question qui me hantait tant lors de mes douze ans.

À l'heure d'aujourd'hui je le sais, elle a raison, les mamans ont toujours raison ça c'est bien vrai. En revanche je ne pensais tout de même pas qu'une histoire d'amour telle que celle-ci m'arriverait.

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Tout a commencé à ma rentrée au lycée. Mes frères et moi n'avons jamais partagé le même établissement scolaire car celle qui m'a donné la vie voulait à tout prix me préserver du monde dans lequel mon père nous a immergé. Mes frères sont toujours allés dans une école quelque peu particulière d'un point de vue externe, là-bas on les entraînait à devenir de futurs leaders de la mafia ou des tueurs à gage et autres métiers en lien avec cela.