chapitre 10

288 16 7
                                    

Après ce moment convivial, presque tendre en compagnie des deux brunes qui soufflent le chaud et le froid dans mon esprit, ces dernières m’ont demandé d’enfiler des chaussures. Chose que j'ai faite après avoir posé un tas de questions restées malheureusement sans réponse.

Nous y voilà, j'étais dans cette berline noire entre Brook, main posée sur ma cuisse accompagné d'une pression possessive, et Raphaëlle dont le regard transperce mon âme à chaque fois que nos pupilles se rencontrent. Les vitres teintées m'empêchent de voir où nous allons. Cette situation, aussi excitante soit elle, me stresse et ma jambe tremble nerveusement.

-Du calme kitten, on est bientôt arriver, me rassure la brune à la mèche couleur sang d'un ton doux avec une pointe de fermeté qui laisse ma jambe se canaliser sous les caresses qu'elle vient exercer pour accompagner ses dires.

Quant à Raphaëlle, son silence reste étrange à mon sens, d’habitude, elle accompagne toujours l'américaine pour appuyer ses dires mais là elle n’en fait rien, chose qui m'inquiète au lieu de me réjouir.

Une heure plus tard, nous y voilà, Raphaëlle descend en première et me détache. Sa main se tend vers moi, je la saisis avec douceur et timidité mais m'en sert tout de même pour m’extraire de l’habitacle. C'est à cet instant précis, que je découvre un petit village ancien, aux bâtisses de pierres, la chaleur est écrasante mais la brise fraîche du vent qui s'abat sur mon visage est apaisante.

Mes yeux bleus sensibles à la luminosité féroce se retrouvent protéger dès que la russe décide de glisser, sur le bout de mon nez, une paire de lunettes de soleil de forme ronde.

-Il est hors de question de les abîmer, n'est-ce pas moy angel ? Me murmure-t-elle d'une voix presque sensuelle, du moins assez pour que mon ventre se tordre puis que mes joues prennent une teinte rosée.

-Merci…, lui dis-je dans un souffle après avoir pressé mes dents sur ma lèvre inférieure en réaction à cet acte protecteur et qui aurait été mignon si on oubliait tout de cette femme et de la situation dans laquelle je suis.

La russe s'est contenté de sourire, avec sincérité puis Brook me prend la main, ses deux doigts crochent mon menton de façon à ce que je tourne mon visage dans sa direction. Dès lors que nos regards, au travers de nos lunettes, se croisent, elle articule d'une voix autoritaire..

-N’essaye pas de fuir kitten, la conséquence serait…peu agréable…

La façon dont cette dernière prononce les dernières syllabes de cette phrase, enlève toute volonté de prendre mes jambes à mon cou, et la main de Raphaëlle qui presse ma hanche comme si elle avait deviné mes pensées, me laisse la bouche sèche.

-Compris ? Me demande fortement la russe

Je me contente d'abord d'un hochement de tête mais les pressions sur ma hanche et mon menton me font dire ces quelques mots..

-Oui.. j'ai compris..

-Parfait, dis simplement Brook d'une voix pleine de joie

Décidément elles ont des troubles de l'humeur, pensais je

C'est donc sur cette menace explicite et l'humeur joyeuse de Brook que nous commençons à visiter l'archipel. C'est si beau que je souris à pleine dents et dès que je les regarde leurs regards où il y a une lueur de bonheur sont déjà sur moi.

Arrivée devant un magasin de vêtements, Raphaëlle me pousse à l'intérieur. Une femme très élégante, aux longues jambes dénudées grâce à une jupe droite qui marque une taille fine à en faire jalouser plus d'une, nous accueille. Je remarque que son regard glisse avec séduction sur les deux brunes et décide de m'ignorer volontairement. Les deux jeunes femmes, elles n'ont pas l'air de s'en soucier, et un sentiment de soulagement encore inconnu m’envahit à ce moment précis.

Allison Grayson Scott : Entre quatre mains  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant