L’odeur forte que dégage le parfum à mes côtés et cette voix où l’animosité résonne me font tourner la tête sur ma droite. Mes yeux bleus se posent ainsi sur une femme, d'une trentaine d'années je dirais, ses cheveux sont blonds mais les racines noires me disent que ce n'est pas sa couleur naturelle tout comme sa poitrine généreuse. Je dois reconnaître que c'est une jolie femme mais son air supérieur lui retire tout charme.
-Vous êtes ? Dis-je en essayant de prendre le même ton qu’elle, détaché et légèrement supérieur mais je doute que cela soit réellement concluant.
Il est hors de question que je la laisse me parler sur un ton comme celui-ci, me dis-je intérieurement.
-Je ne vois pas ce qu'elles trouvent à une…midinette sans expérience comme toi, cache-t-elle de tout son venin.
Décidément cette poupée barbie de fête foraine transpire la haine à mon égard et il semble que ça soit lié à celles qui me retiennent ici.
-Avec moi elles avaient tout ce qu'elles voulaient, rajoute la blonde avec un sous entendu à peine voilé et étrangement une sensation désagréable traverse mon corps, je pense presque jurer qu'il s’agit là de jalousie.
-Je pense qu'elles ont dû vouloir adopter une démarche plus…écologique, le plastique ça polu énormément madame, lui lançais-je agacé par ce comportement.
Mais mes paroles ne semblent pas lui convenir, un éclair de fureur passe dans ses yeux noisettes. Je n'ai pas le temps de réaliser ce qu'il se passe que sa main manucurée se lève afin d'atteindre mon visage, que je protège d'un bras. Cependant, le coup auquel je m'attends ne vient pas, j’ose donc enlever mon bouclier de fortune. Dès que mes yeux s’ouvrent également j’aperçois la main de Brook, dont le regard est devenu noir, serrer celle de la fausse blonde. Raphaëlle se tient devant elle et prononce avec un accent russe fort ces quelques mots:
-Je serais toi j’éviterais d’abîmer ce joli visage au risque que je perce tes yeux un à un.
Malgré que cette menace éclairée ne me soit pas destinée, je ne peux m’empêcher de déglutir péniblement et mes yeux se baissent pour échapper à cette scène. Mais le cri aigue que cette femme lâche me fais vivement lever le menton. C'est à cet instant que mes yeux se posent sur l'américaine brisant la main de celle qui m’a agressé plus tôt.
-Prend cela comme un avertissement Cassy, lâche la femme tout en délaissant le poignet brisé de cette Cassy qui, après un regard de fureur adressé à ma personne, s’en va en courant.
Quand cette dernière quitte le club, quatre pupilles me dévisagent avec inquiétude. La brune à la mèche rouge inspecte mon visage pendant que la russe embrasse mes cheveux d'une douceur feinte car la colère se trouve toujours bien dans ses yeux, dans les tensions de son corps.
-On s'en va. Décrète cette dernière d'une voix catégorique et je n'ai aucune envie de la contrarié, j'obtempère en allant pour glisser du haut tabouret pour toucher le sol mais Brook m'en empêche. Ses mains se placent sous mes cuisses de façon à me porter telle une nouvelle mariée.
Le trajet a été silencieux. Les deux mafieuses se sont enfermées dans une colère traduite en mutisme. De mon côté, j'ai fermé les yeux dès que Raphaëlle caressait mes cheveux ou que sa femme faisait de même au niveau de ma cuisse.
Désormais me voilà de retour dans ma prison dorée dans laquelle je suis guidée.Le pas de la porte passé, je me retourne vers les deux femmes pour les confronter.
-Qui était cette femme ?
-Rien qui ne nécessite une conversation, répond avec une grande froideur l'américaine.
Bras croisés contre ma poitrine je les vois monter deux à deux les marches et disparaître dans leur bureau comme si de rien n'était, comme si elles n’avaient pas une heure plus tôt brisé la main d’une femme insinuant qu'elles avaient eu une bride de romance et que cette dernière avait une forte haine dirigé à mon égard allant jusqu'à essayer de porter atteinte à mon intégrité physique. Cette ignorance m'agace et dans un élan de courage insoupçonné, je monte les marches pour me retrouver au premier étage et entre dans le bureau sans même annoncer ma présence par un mouvement de main résonnant sur la porte.
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Allison Grayson Scott : Entre quatre mains
RomanceAppartenir est un verbe qui peut signifier être la propriété de quelqu'un, comme une maison par exemple. Il peut également se définir par le fait de dépendre d'une personne, lui être entièrement dévoué(e) et soumis(e) . Si je considère ses définitio...