Je suis terrifiée, mes membres de toutes parts se sont raidis sous l'effet du stress qui le submerge en ce moment même. Brook, de son regard sévère, ne me lâche pas des yeux. Raphaëlle de son côté, toujours carré dans son beau fauteuil, me soutient d'un geste dur de m'installer sur ses genoux. Le problème, c'est que mon corps est dans l'impossibilité d'avancer voir même de bouger.
C'est alors que mes tympans perçoivent un claquement de langue franc qui provient derrière moi montrant un signe évident d'impatience à l'égard de mon corps qui reste immobile. Mes pieds quittent tout à coup le sol qui me retient prisonnière depuis tout à l'heure et mon ventre, dont une boule d'anxiété s'est formée à l'intérieur, se retrouve à plat sur les genoux de la jeune femme aux origines russes.
-Bien moy angel, je vois que tu peine toujours à suivre les ordres, gronde, avec son accent russe légèrement plus prononcé de par une certaine forme de colère qui s'est installée, la brune qui se trouve assise confortablement dans son fauteuil.
Mes pupilles bleues aperçoivent le corps parfaitement sculpté de Brook dès lors que cette dernière s'accroupit devant moi pour sceller mes mains ensemble à l'intérieur de la sienne.
-On va régler ça, me dit-elle une fois que nos paires d'iris se retrouvent en face.
Puis, sans que je ne puisse rétorquer quoi que ce soit le jupon de ma robe se soulève et mon sous-vêtements glisse le long de mes jambes. Prenant mon courage à deux mains face à cette humiliation certaines je trouve de quoi rétorquer en adoptant une stratégie qui, je le pense, est vaine.
-Stop…j'ai compris c'est bon! Laissez-moi maintenant !
Le regard de Brook s'assombrit devant le ton colérique que je prends et je descelle par la voix de sa compagne que c'est de même pour Raphaëlle.
-Tu en auras dix..c'est déjà peu, je veux que tu comptes si tu en loupe un je recommence à zéro, compris Allison ?
La voix de ma tortionnaire se fait sans appel. Je regarde autour de moi, mais rien, rien ne me laisse penser qu'il y a un moyen d'échapper à ce qu'il va suivre. Après un temps visiblement interminable pour mes deux bourreaux qui me le signalent par des raclements de gorge, ma tête effectue un mouvement de bascule léger afin de lui signaler que j'avais très bien compris.
-Avec des mots kitten, siffle Brook sans lâcher mon visage, déjà décomposée, des yeux.
-Oui..j'ai compris, dis-je en capitulant après avoir tenté de leur résister pendant plusieurs minutes à me terrer dans un silence de cathédrale.
Un bruit, une sensation..c'était le premier coup que la main de Raphaëlle m'a donné. Mes yeux se sont fermés. Déboussolée j'en oublie de compter ce que me rappelle Brook et sa voix sombre.
D'une voix faible je répond alors :
-Un..
La seconde parvient quelques secondes après et je la compte encouragée ou plutôt menacée par la voix profonde de Raphaëlle. Au bout de la cinquième, ma vision se brouille de perles salées qui dévalent par la suite mes pommettes rebondies avant de venir s'écraser sur le sol pour rejoindre les précédentes. Désormais, ma voix compte machinalement, je réponds d'une voix toujours plus tremblante et rythmée par le son de mes pleurs.
La douleur sur mes fesses est si intense que la dernière ne se fait pas sentir, je parviens seulement à attendre le claquement de la paume de la brune au chignon contre ma peau rougie par ses coups consécutifs.
Tout à coup, des pouces essuient les larmes abondantes qui dégoulinent le long de mon visage qui a perdu sa lumière habituelle. Mon esprit est déjà parti ailleurs, c'est alors que Raphaëlle me porte et gravit les marches de bois sombres.
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Allison Grayson Scott : Entre quatre mains
RomanceAppartenir est un verbe qui peut signifier être la propriété de quelqu'un, comme une maison par exemple. Il peut également se définir par le fait de dépendre d'une personne, lui être entièrement dévoué(e) et soumis(e) . Si je considère ses définitio...