Ambre faisait de son mieux pour ne pas s'écrouler en larmes, elle transpirait dans son corset et il lui semblait qu'elle avait encore moins d'air que d'habitude.
Dans cette salle immense, elle avait l'impression d'être un cafard qui tentait de se confondre parmi les dorures.La Reine avait commencé le travail de son accouchement il y avait maintenant une heure, et elle faisait partie des nobles privilégié à assister à sa naissance alors même que Louis était toujours absent. Un privilège qu'elle avait reçu ce matin par lettre, un privilège qui n'était rien d'autre qu'un ordre.
Elle détestait tout et tout le monde : le soleil qui brûlait sa peau depuis la fenêtre, les nobles qui s'enthousiasmaient du moment, la Reine, et Louis qui n'était même pas capable de montrer un semblant de décence en se prouvant capable d'être présent à un accouchement dont il était responsable.
Et puis par-dessus Ambre se détestait de s'être fourrée dans tout un tas de problèmes qu'elle n'avait même plus la force de compter.Ses valises étaient prêtes, le carrosse l'attendait dehors avec Victoire, elle n'avait pas prévu d'être là. Mais on l'avait inscrite sur cette liste de choix. Elle, et la Montespan.
Ambre était au second rang, mais la Montespan n'avait pas autant de subtilité : elle se tenait en face de la Reine, au premier rang. Son regard rusé fixait la Reine avec amusement quand elle ne piaillait pas avec les autres courtisanes.Les cris s'intensifiaient et les émotions d'Ambre n'allaient pas en s'améliorant. Chaque cris résonnait profondément en Ambre, chaque sons pénétrait ses os et circulait dans ses veines : la douleur sera t-elle la même pour elle aussi ?
Finalement la porte s'ouvrît en un fracas, Louis rentra, lui et son ego.
Elle s'abaissa en une révérence comme les autres, les yeux fixés au sol, il ignora les courtisans.Il se jeta sur les docteurs et s'entretenu avec eux gravement.
La Reine parut soulagée en le voyant, ses cris baissèrent en intensité, et Ambre sentit son corps se détendre légèrement.
Mais le calme fut de courte durée, les cris augmentèrent brusquement peu de temps après.« C'est le moment » assura le médecin.
Le stress de Louis était perceptible. Ses yeux parcouraient la salle avec inquiétude, et elle le vit rajuster ses manches plusieurs fois, un toc qu'il avait dès que la situation semblait lui échapper légèrement.
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La Marquise du Soleil
Historical FictionNous avons tous une idée du XVIIe siècle. Certains pensent aux robes, aux froufrous et à la richesse, d'autres songent aux injustices de cette époque, l'hygiène et les guerres. Mais quand on y est et qu'on doit faire face à tous cela, c'est autre c...