Tout ce qu'il faut

Chapitre 9 : Dans le feu

Chapitre 9 : Dans le feu

Place Grimmaud, 3 janvier 1996

"C'est quoi ton problème?" demande Hermione d'un ton exaspéré alors que nous nous glissons dans la chambre que Ron et moi partageons. « Tu es de mauvaise humeur depuis le Nouvel An, Harry... t'inquiètes-tu toujours d'être possédé ? Je pensais qu'on avait déjà traversé ça ? Elle continue, une pointe d'inquiétude se dessinant sur son visage.

"Ce n'est pas ça..." dis-je avec lassitude et m'assieds sur mon lit.

Elle s'assoit à côté de moi, me regarde attentivement. « Est-ce à cause de Sirius ?

Je sais que je ne suis pas le seul à m'être retiré de la compagnie des autres. L'humeur de mon parrain s'est considérablement assombrie ces derniers jours. Je soupçonne que cela a quelque chose à voir avec la date de notre retour à Poudlard qui se rapproche.

Je hausse les épaules. « Ouais, je suppose que oui. je marmonne.

Au moins, mon parrain est en partie la raison de ma morosité. Je suis triste de quitter cet endroit. Pour la première fois, je ne souhaite pas retourner à Poudlard. A cause d'Ombrage, à cause du Ministère. Ils m'ont presque tout pris. Le seul endroit où je me suis jamais senti comme chez moi ne ressemble plus à ça. J'ai perdu le droit de jouer au Quidditch et j'ai même perdu certains de mes amis. Je ne veux pas laisser Sirius derrière moi, et si je n'avais pas DA qui m'attendait à Poudlard - la seule chose qui m'apporte maintenant de la lumière là-dedans - j'aurais quitté l'école et supplié mon parrain de me laisser rester avec lui.

Bien sûr, il y a autre chose qui me dérange aussi.

Ces deux derniers jours, j'ai essayé de comprendre ce qui s'était passé à la bibliothèque dimanche soir avec Regulus. Mais je n'ai aucune idée. Pourquoi avais-je l'impression... d'être attirée par lui ? Et pourquoi je voulais – oh mon dieu, je ne peux même pas croire que je pense à ça – l'embrasser ? J'ai essayé de penser à Cho, à ce qu'elle ressentait dans mes bras, à ce que ça faisait de l'embrasser, mais je ne peux pas. Chaque fois que j'essaye d'évoquer des souvenirs d'elle, de mon premier baiser, je ne peux penser qu'à la bibliothèque d'il y a deux jours.

Hermione me lance un regard compatissant. "Harry..." Elle commence mal à l'aise, et même si mon esprit est ailleurs, j'ai une bonne idée de ce qu'elle est sur le point de dire. "Ce n'est pas à toi de t'occuper de lui. C'est un adulte et tu es un enfant," dit-elle prudemment.

"Oh, tu vois ce que je veux dire, Harry," continue-t-elle avec exaspération après avoir vu mon air renfrogné. Elle sait à quel point je déteste être traitée d'enfant après tout ce que j'ai vécu. Après tout ce que nous avons traversé.

Je secoue la tête en signe de désaccord. « Hermione... je sais que tu ne comprendras peut-être pas, mais il est la seule famille que j'ai. dis-je fermement. "Bien sûr que je m'inquiète pour lui."

Ses yeux s'écarquillent un peu. "Bien sûr," dit-elle rapidement. "Mais ça ne veut pas dire que tu devrais prendre soin de lui. Ça devrait être l'inverse." dit-elle avec un petit sourire.

Je sais qu'elle a raison. Mais je sais aussi que mon parrain n'est pas assez bien pour s'occuper de qui que ce soit d'autre que de lui-même en ce moment. Pas que quelqu'un doive prendre soin de moi. Je suis tout à fait capable de prendre soin de moi.

"Il ira bien," dit Hermione d'un ton rassurant, en serrant doucement ma main. "Je veux dire, au moins il a son frère ici. Je suis sûr que quoi qu'il se passe entre eux, ils finiront par résoudre leurs problèmes."

Apparemment, je ne suis pas le seul à avoir remarqué la situation entre les frères. Je n'ai pas le temps de lui répondre avant que Ron ne fasse irruption dans notre chambre, se plaignant bruyamment de sa mère et de son impatience d'être de retour à Poudlard. Ses yeux s'attardent sur nos mains jointes avant qu'il ne se racle la gorge et nous informe que nous partons dans un instant pour voir son père puis pour un arrêt rapide au Chemin de Traverse.