Tout ce qu'il faut

Chapitre 40 : Mémoire

Chapitre 40 : Mémoire

Place Grimmaud, 2 novembre 1997

Cela fait un mois, et il n'y a rien; pas de visions, pas de découvertes sur les Horcruxes. Rien.

Nos journées se sont déroulées avec la même routine : petit-déjeuner, duel et entraînement de sorts – Hermione insiste sur le fait que je dois m'entraîner avec mon bras gauche, car même un mois plus tard, mon bras droit commence toujours à me faire mal dans un entraînement de duel – et après le déjeuner, il y a recherche et planification ; plus de planification que de recherche, car je doute qu'il y ait un livre dans la bibliothèque noire que nous n'ayons pas encore lu. Puis, tous les soirs après le dîner, Regulus et moi pratiquons l'occlumencie.

Et après cela... Regulus garde ses distances. Ce qui est quelque peu décevant. Ce n'est pas que je m'attends à ce que nous sautions dans des câlins longs et intenses, puisque nous sommes tous les deux complètement épuisés après l'entraînement. Je sais que nous devrions nous concentrer sur la découverte des Horcruxes, mais – et s'il n'y aura jamais de temps ? Et si nous mourons en essayant de gagner Voldemort et que nos derniers mois sont passés à être complètement obsédés par la mission ? Et si nous ne trouvions rien dans l'esprit de Voldemort ? Si nous ne parvenons pas à trouver les Horcruxes ?

Et si Voldemort accomplit la prophétie et me tue ? Serait-il alors indestructible ? La prophétie disait qu'il n'y en avait qu'un seul avec le pouvoir de "vaincre le Seigneur des Ténèbres", n'est-ce pas ?

Je laissai échapper un soupir las et fixai mes pieds nus contre le bois, gardés au chaud par un charme, avant de rapprocher mes genoux de ma poitrine.

J'ai essayé d'ouvrir la connexion, et je n'ai réussi qu'à obtenir de brefs aperçus de villages et de montagnes inconnus. Voldemort doit être à la recherche de Grindelwald, et de tout ce que Grindelwald a. Et s'il a la baguette, et si Voldemort le trouve ? Quoi alors ? Avons-nous même une chance si Voldemort a une baguette imbattable ?

Je me sens frustré, j'ai l'impression que j'ai besoin de faire quelque chose, d'aller quelque part. Combattre. Être assis ici, à Grimmaurd, toute la journée, chaque jour – même si c'est plus sûr qu'ailleurs – a commencé à m'atteindre. Cela a commencé à nous toucher tous; cela ressemble à des moments en dehors de notre emploi du temps, soit nous nous disputons, soit nous gardons nos distances.

Ron a pris la fâcheuse habitude d'allumer et d'éteindre son Deluminator, chaque fois qu'il en a envie, ce qui nous exaspère. Ron a même avoué qu'il s'était attendu à ce que Regulus et moi réussissions plus tôt – quelque chose qui avait conduit à une dispute âpre entre Ron, Hermione et moi.

Hermione, d'un autre côté, s'est chamaillée avec tout le monde, même Regulus. Elle a passé de nombreuses nuits à la bibliothèque, incapable de croire qu'il n'y a rien dans les livres qui puisse nous aider.

Et Regulus... il est resté silencieux. Nous observant, et quand il ne l'est pas, son esprit a été quelque part au loin. Toujour penser.

Il a été difficile de sortir de la maison, car il y a constamment deux mangemorts qui patrouillent dans les rues. Nous n'avons pas de Portoloin ; aucune garantie pour s'échapper par une salle anti-transplanage. C'est trop risqué de s'aventurer à l'extérieur uniquement dans l'espoir d'espionner les gens, puisque Voldemort et ses partisans ont désormais tout le pouvoir du ministère. Et la possibilité d'un autre piège est trop probable.

Personne de l'Ordre n'a essayé de nous contacter, et nous sommes tous d'accord que ce n'est pas mal, mais pas nécessairement une bonne chose non plus. On ne peut plus faire confiance au Prophète, mais le journal n'a mentionné aucun membre de l'Ordre au cours des derniers mois. Je ne peux qu'espérer qu'ils sont tous sains et saufs.