Chapitre 27

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Clara-Rose observait Julia, la voyant tournoyer, repousser, frapper avec ses paumes. Elle était magnifique, loin de la colocataire qu'elle avait connue au début. Clara-Rose avait toujours aimé regarder sa mère s'entraîner sur le mannequin, trouvant une certaine beauté dans ses mouvements. En passant ses mains autour de la partie centrale du mannequin, Julia assène un coup de genou au centre, puis recule et donne un coup de pied en criant « This is L.A. », avant d'éclater de rire. Elle ne peut s'empêcher de faire le pitre, de s'amuser.

« J'aurais aimé jouer dans 300 », dit-elle en frappant à nouveau. « C'est un beau film, le graphisme est magnifique. »

« C'est vrai », reconnaît Abigail en faisant pivoter le mannequin, dont un des montants heurte le bras de Julia. « Reste toujours concentrée. Utilise ta vision périphérique plutôt que de te focaliser uniquement sur un point. »

« Salut ! Me voilà ! » les interrompt Clara-Rose.

« Salut, chérie, tu as passé une bonne journée au travail ? » demande Julia en prenant une voix de femme dévouée.

« Pas de "chérie" avec ma puce, toi ! » rigole Abigail.

« Voyons, madame, nous partageons la même couche depuis des mois. Est-il réellement inconvenant de lui donner un gentil surnom ? »

« Va prendre une douche, tu sens la transpiration, chérie », rigole Clara-Rose.

« M'accompagnerez-vous, ma mie ? » sourit Julia.

« Je vais te décerner un diplôme de la persévérance », affirme Abigail en passant son bras autour l'épaule de sa fille. « Tu vas bien ?

— Oui, maman, ma session est presque finie, je vais voir Harper, tout va bien. Tu sais que je t'aime, maman », demande-t-elle en se plaçant devant elle, la surprenant.

« Oui, bien sûr », répond Abigail en regardant sa fille, curieuse.

« Ne l'oublie pas. Si je me pose des questions, c'est parce que je t'aime plus que tout. Ne sois pas triste ou fâchée.

— Pourquoi dis-tu cela, CR ? »

Lorsque le téléphone d'Abigail sonne, Clara-Rose s'éloigne, une main sur le cœur en murmurant « Je t'aime ». Bethany n'avait pas perdu de temps.

« Hey, Beth ! Pourquoi tu ne... Ah... Je comprends. Je crois qu'il est temps, oui. »

Raccrochant, Abigail s'assied sur le canapé, pleurant doucement, seule.

« Ça va, maman ? » demande Clara-Rose, qui était restée au pied des marches de l'escalier, cachée à la vue de sa mère, triste de la voir pleurer.

« Viens, ma chérie, assieds-toi à côté de moi. Beth m'a dit que tu te posais des questions. Je m'excuse de ne pas tout t'avoir raconté, c'est juste que j'ai effacé tout ça parce que c'est une histoire triste. Veux-tu vraiment savoir ou me fais-tu confiance ?

— Tu veux bien me dire ton nom, mon nom, maman ?

— Cartwright, je m'appelle Abigail Cartwright, je suis née en Angleterre. Bethany et Kara m'ont sauvé la vie alors que j'étais en France, en me fournissant une nouvelle identité pour que je puisse vivre ici.

— D'accord, maman. Ça me suffit. Je t'aime », dit-elle en la serrant contre elle. « Ça doit faire longtemps que l'on ne t'a pas appelée par ton vrai nom, ça doit être bizarre, non ?

— Je porte le nom de Mary Abigail Stone depuis plus longtemps que mon véritable nom, ma chérie. Je ne suis pas une criminelle recherchée ou quoi que ce soit. Je suis ta mère, Bethany est la femme qui m'a sauvé la vie, que j'appelle ma sœur et que j'aime.

Second chances Tome 4/6 : Clara-Rose & HarperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant