Chapitre 18

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Harper, ayant fini de travailler sur son projet avec son binôme après les cours, traverse le campus en marchant dans la neige poudreuse pour rentrer dans sa chambre. Il s'arrête à la cafétéria, commande un chocolat chaud pour se réchauffer et prend une viennoiserie, secouant la neige de son manteau. Alors qu'il longe le couloir de son étage en prenant une bouchée, il remarque une feuille glissée sous sa porte.

« Fous le camp d'ici, connasse. »

Surpris, il retourne la feuille dans tous les sens à la recherche d'une marque ou de tout indice. Soit quelqu'un cherche réellement à l'insulter en s'adressant à lui au féminin, soit quelqu'un s'est trompé de porte. Il ouvre sa porte, parcourt les deux mètres qui le séparent de la chambre d'Ella et frappe.

« C'est moi, tu es là ?

— Non.

— Wow ! Je devrais me procurer un répondeur de porte, c'est super efficace, dis donc. Je me demande s'il y a un bip pour laisser un message.

— Bip.

— Salut, Ella, c'est moi, ton super pote d'en face. J'avais envie de t'inviter à manger quelque chose dehors. J'ai une subite envie de pizza, mais pas un truc à croûte fine, hein ! Ou un bon burger bien gras, avec plein de bacon.

— Bip.

— Ah merde, mon message est trop long. Bon, je vais faire plus court. Tu veux te bourrer la gueule ? J'ai ce qu'il faut dans ma chambre. Je t'attends, je dois te parler. »

Retournant dans sa chambre et laissant la porte entrouverte, Harper ouvre son ordinateur et se met à travailler sur ses cours. Une demi-heure plus tard, il regarde l'heure et décide d'envoyer une invitation sur le calendrier d'Ella à partir de son ordinateur, pensant que cela la ferait sortir de sa chambre. Mais il n'y a pas de réponse. Ne voulant pas être intrusif, il jette quand même un coup d'œil aux courriels d'Ella et tombe sur des photographies un peu osées, se demandant si c'est vraiment elle qui figure dessus. Les adresses des expéditeurs proviennent d'un cybercafé en ville, et ce sont des adresses anonymes. Ayant des connaissances en deepfake, car il a utilisé des programmes similaires pour préparer des affiches et des photographies de personnes susceptibles de le trahir lorsqu'il gérait son activité parallèle, il analyse les photos de près, pixel par pixel, en jouant avec les contrastes. Il est évident qu'il s'agit d'un montage.

Bordel !

Ouvrant sa porte, Harper se mit à crier dans le couloir, agitant la feuille qu'il avait trouvée sous sa porte, ce qui fit sursauter ceux qui s'y trouvaient.

« Qui est le lâche qui a glissé ça sous ma porte ? Si tu penses que je suis une connasse, viens me le dire en face que je te mette une raclée ! Et si tu t'es trompé de porte et que c'était destiné à ma voisine d'en face, réfléchis bien avant de revenir déposer un autre message. Je te trouverai et tu regretteras d'avoir mis les pieds ici. Ton prochain semestre se passera à l'hôpital, je te le garantis. »

Il avait exprimé sa colère, mais il savait que ce n'était pas la meilleure façon de résoudre le problème. Il fallait prendre des mesures plus appropriées pour faire face à cette situation de harcèlement.

Rentrant dans sa chambre, Harper ferma la porte avec un claquement par frustration. Cependant, il l'entrouvrit légèrement, espérant voir Ella sortir, bien qu'il savait au fond de lui-même qu'elle n'en ferait rien. Il se sentait stupide de n'avoir rien remarqué pendant si longtemps. Il se demandait depuis combien de temps elle était harcelée et culpabilisait de ne pas avoir été là pour elle. La situation le bouleversait profondément, et il était déterminé à trouver un moyen de l'aider à surmonter ce calvaire.

Second chances Tome 4/6 : Clara-Rose & HarperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant