Chapitre 32

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Harper tenait sa maquette dans l'escalier, appuyant légèrement sur la partie centrale qui bascule, prenant des notes, restant assis à regarder son bricolage, prenant des photographies et une vidéo qu'il commente. Ça pouvait fonctionner, mais il allait alourdir son projet. Assis par terre, le dos contre le mur, il prenait des notes pour de nouvelles commandes afin que son robot sache comment tourner à droite ou à gauche, les degrés pour les virages. Personne ne le dérangeait lorsqu'il était plongé dans ses pensées, afin de ne pas le faire perdre le fil de ses réflexions, sachant qu'il évoluait dans sa propre bulle. Quand il se reconnecte avec la réalité, Harper constate que les lumières sont allumées. Sa tante Abigail est assise en face de lui, lui souriant.

« Tu étais parti loin, dis-moi.

— Oui, je visualisais... ça », dit-il en montrant sa maquette, « et tous les problèmes que je vais devoir résoudre.

— J'ai toujours été fascinée par ta capacité à te couper du monde pour partir dans ton imagination, mon ange. Tu vas bien ? Nous n'avons pas eu le temps de parler ensemble depuis ton arrivée.

— Non, c'est vrai et ça me manque, ce temps que nous passions tous les deux.

— Tu n'es pas trop... déçu d'avoir appris pour mon passé ?

— Tata ! Mais comment veux-tu que je sois déçu ?! Je suis fier de toi. Comme disait Nietzsche, tu es devenue plus forte. Et tu as trouvé Tilly.

— Oui, Tilly, ma lumière.

— Tu sais, j'ai trouvé des photos de toi à l'école et...

— Non, Harper. Cette fille n'existe plus, elle était brisée.

— Elle était jolie, tata. Tu as toujours son beau sourire, malgré la tristesse de sa vie, elle souriait.

— Merci, mon ange.

— Si un jour tu veux en savoir plus sur « après », je peux t'en parler. J'ai arrêté de chercher, mais jusqu'à il y a dix ans, j'ai des informations, je ne les ai pas données à CR.

— Peut-être un jour », dit-elle en se levant, lui tendant la main pour l'aider à se lever, et une fois debout, il la serre dans ses bras pour qu'elle ne lui échappe pas.

« Le méchant n'est plus depuis très longtemps, et pas sans souffrir. Sache que tu n'as pas été oubliée. Je t'aime, tata. Tu mérites de savoir au moins cela.

— Serre-moi fort, mon ange », renifle-t-elle.

« Tu es l'une des femmes les plus fantastiques que je connaisse. Maman m'a tellement parlé de toi, de comment tu étais quand elle t'a rencontrée, de comment tu as changé. Tu es belle, tu es forte, tu as une générosité infinie. Je t'ai toujours aimée pour ce que tu représentes pour moi.

— Ne dis pas de bêtises, je suis celle que Bethany a faite, je suis devenue une version d'elle.

— Je sais, tata. C'est comme si tu étais devenue ma grande sœur. Quand j'étais petit, tu étais toujours là pour moi, tu me berçais le soir, tu me lisais des histoires, tu étais la première à soigner mes bobos quand je tombais.

— Que pouvais-je faire d'autre ? Tu... oui, quelque part tu as raison, tu étais comme un petit frère. Le mythe de Bethany étant ma sœur est devenu une vérité dans mon esprit, dans mon âme. Allez, ramasse ton jouet avant que Tilly ne te gronde », rigole-t-elle.

« Ouais, je vais rapporter ça à la maison et mettre mes notes au propre. On se voit plus tard », dit-il en l'embrassant.

Rentré chez lui, Harper pianote sur son ordinateur, téléchargeant ses photos et sa vidéo dans un nouveau dossier. Il prend des notes pendant que son téléphone vibre. Le prenant, il remarque une dizaine de messages et de messages vocaux. Il s'était tellement enfermé dans sa bulle qu'il n'en avait pas conscience.

Second chances Tome 4/6 : Clara-Rose & HarperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant