Second chances Tome 4/6 : Clara-Rose & Harper

Chapitre 19

La météo ne jouait pas en leur faveur. Clara-Rose regardait les prévisions et la tempête de neige qui s'abattait sur la côte Est n'annonçait rien de bon. Il était évident que Harper ne pourrait pas prendre l'avion pour les rejoindre. Cela l'ennuyait, mais Harper ne pouvait rien y faire, la météo s'acharnait depuis trois jours déjà. Son vol avait été constamment repoussé, mais à deux jours de Noël, il était temps de se rendre à l'évidence. Cette année, il serait seul. Elle termina de faire sa valise, jetant un coup d'œil du côté de Julia qui n'avait pas encore préparé la sienne. Elle prit ses clés et son sac à main, s'apprêtant à partir, lorsque la porte s'ouvrit sur son amie, visiblement moins souriante que d'habitude.

« Alors, qu'est-ce que tu fous ? Ta valise ne va pas se faire toute seule ! » dit-elle en prenant un accent qui avait l'habitude de faire rire Julia, mais pas cette fois.

« C'est bon pour moi, je reste ici pendant les vacances. Mes parents sont en Europe. »

Clara-Rose resta silencieuse pendant deux secondes, imaginant son amie seule pour les fêtes.

« Alors, qu'est-ce que tu fous ? Ta valise ne va pas se faire toute seule ! » répéta-t-elle avec le même accent. « Ma mère arrive, dépêche-toi, tu viens chez moi.

— Hein ? » demanda Julia, surprise.

« Un couple de lesbiennes, ça t'effraie ? Tu veux rencontrer Mary Stone, Elektra ? Doctor Who ? Je te laisse... vingt secondes, et je m'en vais.

— Tu es sérieuse ? » demanda Julia en sortant une petite valise de son placard.

« Quinze secondes.

— J'arrive ! » s'écria-t-elle en prenant n'importe quoi à la hâte, le jetant dans sa valise et y ajoutant sa trousse de toilette. « Je suis prête !

— Tu as eu chaud ! » sourit Clara-Rose.

« Merci CR, c'est gentil de m'inviter », s'exclama Julia en la serrant dans ses bras.

« Ne te fais pas de fausses joies, nous n'habitons ni à Hollywood ni dans un manoir.

— Ah bon ? » s'étonna Julia.

« Tu verras. C'est un quartier tranquille, pas de paparazzi, mon oncle habite là, mes tantes aussi. La moitié du quartier nous appartient, en quelque sorte.

— C'est bien. Tu sais, pour moi, Hollywood, le glamour et tout ça, c'est complètement surfait, ma chérie », répondit-elle d'un ton léger, en jouant avec ses cheveux.

« On y va », dit Clara-Rose en fermant la porte, s'accrochant au bras de Julia. « Bon, laisse-moi t'expliquer, mes mères sont simples. L'argent ne leur a pas monté à la tête, alors reste naturelle, enfin, pas trop, tu vois ce que je veux dire ?

— Je ferai un effort pour garder mes vêtements sur moi, promis », plaisanta Julia.

« Elles sont accessibles et ouvertes d'esprit, donc sois cool.

— Je vais dormir chez Mary Stone, je vais dormir chez Mary Stone », chanta-t-elle en se déhanchant avant de trébucher et faillir se tordre la cheville. « OK, je me calme », dit-elle en reprenant le bras de Clara-Rose. « Toi, tu es une véritable amie. Quand je serai une star mondiale, tu seras toujours mon amie, je te le promets.

— Je sais, j'ai cet effet-là », rit Clara-Rose en descendant du bâtiment, se dirigeant vers le parking où se trouvait le SUV Audi d'Abigail. « Bonjour maman. Je te présente Julia, ma colocataire et accessoirement ma meilleure amie. Elle est toute seule pour les fêtes, je l'ai invitée chez nous.

— Aucun problème », sourit Abigail en embrassant sa fille, devant une Julia muette et tétanisée.

« Madame Stone, je suis honorée de vous serrer la main », déclara Julia.