~ CHAPITRE 9 ~

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Après une dernière vérification, je repars en direction de la salle de sport, continuant à pied, il me faut une vingtaine de minutes pour l'atteindre. La façade bleu clair des Arcanes, me rappelle étrangement les yeux du fauve de mon rêve. Je secoue légèrement la tête et passe la porte. Les effluves de sueur me parviennent comme une odeur familière. Je laisse échapper un ronronnement de contentement. Plusieurs têtes se sont tournées vers moi dès mon entrée et me suivent jusqu'à ce que je trouve Arthur, pépé comme j'aime l'appeler. Ce bon vieux colosse d'une cinquantaine d'années est encore bien en forme pour son âge. Un grand sourire s'étire sur son visage lorsqu'il m'aperçoit. Je saute dans ses bras toute heureuse de le retrouver.

- Alors comme ça ma petite guerrière daigne enfin revenir me voir, me balance-t-il faussement vexé.

Je lui fis une petite moue, et m'excuse platement avant de lui donner un léger coup dans l'estomac qu'il parvient à stopper à temps.

- Vicieuse en plus d'être aux abonnées absentes. Rétorque-t-il.
- Sans rancune pépé !

Cet homme m'a tout appris de l'art du combat, passant par le judo, le taekwondo, la boxe et la capoeira. Il m'a aussi enseigné le maniement des armes. Il possède un stand de tir en plus de sa salle de sport. Ce sont tous deux des lieux exclusivement métamorphes et réservés aux militaires.
Je lui dois énormément, il m'a pris sous son aile quand je me suis retrouvée, à quinze ans, au centre éducatif fermé « la Mazille » pendant trois années. C'est un établissement prévu pour l'accueil de mineurs. J'ai été condamné pour violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner, soit un homicide involontaire. J'ai protégé un petit métamorphe qui se faisait agresser par un groupe de jeunes adultes. On s'est bagarré et je les ai tous mis au tapis, seulement l'un deux avait pris de la drogue et est décédé sous mes coups. J'ai rencontré Arthur à la Mazille, il y était surveillant et après avoir entendu mon histoire, il m'a pris sous son aile. Il a fait de moi la combattante aguerrie que je suis: crainte de tous, et imbattue depuis maintenant quelques années. Il a su développer mes capacités à leurs maximums et m'apprendre à développer et à aiguiser mes sens. A mes 18 ans, on m'a laissé le choix: la prison ou l'armée. J'ai décidé de m'engager. J'y ai passé sept ans avant de devenir à nouveau libre. Pendant ma formation militaire, j'ai battu à main nue des instructeurs, et je suis devenue la tueuse de déchus la plus reconnue de France, ce qui a forgé ma réputation d'arme létale.

Je reluque sa moustache grise qui n'était pas présente la dernière fois et tire dessus avec un air contrarié.

- C'est quoi ça pépé, tu te la joues à la John Gilbert. Me marrais-je.
- Très drôle, va t'échauffer avant que je ne m'occupe de toi. J'ai un nouvel adversaire à te présenter.

Un nouvel adversaire ? Ça éveille ma curiosité, s'il me dit ça, c'est que ce fameux adversaire doit être à la hauteur. Je sens qu'on va bien s'amuser. Il me fait faire quelques exercices pour réveiller mes muscles engourdis et puis me demande de taper dans un sac de frappe. Ils sont conçus pour résister à la force féline. Une fois prête, je le vois sourire sournoisement et appeler un certain Adam. Fidèle à moi-même, j'adopte une posture décontractée et analyse l'homme qui s'avance vers nous. Adam s'approche d'une démarche très souple, typiquement féline. Ses pas ne produisent aucun bruit, seules les personnes expérimentées y arrivent. Sous son air de beau gosse, il dégage une aura de puissance contenue. Intéressant. D'une imposante carrure musclée, une crinière touffue d'un blond sableux orne sa tête, ses yeux marron chocolat me fixent tandis qu'un sourire s'affiche sur ses lèvres. Méfiance. Je renifle discrètement, ma bête étant elle-aussi curieuse vis-à-vis de cet inconnu. Sa voix est légèrement rauque lorsqu'il se présente à moi en me tendant sa main. Je la prends et la serre tout en jaugeant sa poigne. Il n'a rien à m'envier au vu de la légère brûlure que cela me crée. Un fin sourire se dessine sur mon visage. Très intéressant ! Arthur qui a suivi cet échange silencieux nous indique de monter sur le ring.

- Tu es sûre de toi princesse ?
- Princesse ? Sérieusement ? Tu n'as pas trouvé mieux ?
- C'est tout ce que tu m'inspires pour le moment, princesse. Rétorque-t-il.
- Alors monte sur le ring beau gosse ! J'ajoute avec un discret clin d'œil.

Il m'adresse un sourire carnassier pendant que ses yeux jaugent mes mouvements. Il plie la main. J'eus la drôle d'impression de voir un chat fléchir les griffes. On se tourne autour, évaluant les possibles capacités de l'autre. Il amorce une feinte sur la droite, mais lance sa jambe gauche dans mon abdomen. J'esquive de justesse et contre-attaque en bloquant sa jambe droite encore en l'air et je cherche à crocheter sa jambe gauche pour l'amener au sol. Ayant anticipé mon mouvement, il saute brusquement et récupère sa jambe. On s'éloigne l'un de l'autre, en continuant à se tourner autour. D'un accord tacite, on se rue vers l'autre en s'échangeant des coups. Je parviens à l'atteindre à la pommette qui craque sous l'impact : on entend très clairement le bruit de l'os qui cède sous la peau. Merde, j'y suis allée trop fort. Pensant qu'Adam va stopper le combat, je suis impressionnée lorsque, passant outre la douleur, il m'attrape la taille et tente de me plaquer à terre. Mais, étant plus rapide, je pivote d'un tour complet et plante mon coude dans son thorax ce qui le fait reculer, sonné. Arthur déclare le combat terminé, après encore une dizaine de minutes et une multitude de coups échangés.

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Bonjour à tous et à toute. J'espère que ce chapitre vous plaira ! Que pensez-vous d'Adam ? Il reviendra prochainement.
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