Adam est un adversaire de taille. Je le remercie lors de notre salut conventionnel et m'excuse pour sa pommette. Tous deux en sueur, il me tend une bouteille d'eau quand il récupère la sienne. Il s'assit doucement sur le banc et touche sa pommette en affichant une grimace. Mince, j'espère qu'il n'a pas trop mal. La culpabilité me tenant aux tripes, j'utilise la trousse de secours pour nettoyer sa plaie et lui apposer de la glace. Il me remercie d'un hochement de tête, un petit sourire sur les lèvres.
- Désolée...
- Ne t'inquiète pas. Tes célèbres capacités sont donc bien fondées. Tu ne m'as pas loupé. Je suis impressionné. Tu as réussi à me mettre en difficulté alors qu'une seule personne y était parvenue avant toi.
- Merci, tu n'es pas mauvais non plus. Alors comme ça, tu me connais. Le taquinais-je.
- Seulement de réputation... Princesse. Lâche-t-il.Je prends une expression semi-renfrognée lorsqu'il pouffe de rire et lui donne une tape sur l'épaule.
- J'espère que tu as encore mal finalement. Je retire mes excuses !
Au cours de notre discussion, j'apprends qu'il vient de Paris, et qu'il a appris à combattre là-bas. Il est plutôt sympathique. Lorsque vient le moment pour lui de partir, il m'indique qu'il y repart dans quelques jours et que ça lui ferait très plaisir de me revoir si j'y passe. Je lui promets que j'y penserai.
Je pars prendre une douche pour détendre mes muscles douloureux, le combat a été intense et très riche. Je me suis bien amusée et cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été confronté à un tel adversaire.
Je croise Arthur quand je sors des vestiaires et je viens vers lui, un grand sourire affiché sur mon visage.
- Tu m'as ramené une perle. Il s'est bien défendu.
C'est un très bon combattant, le deuxième de Paris d'ailleurs.
- Le deuxième tu dis ? Intéressant. Hâte de rencontrer et de me confronter au premier alors ! J'ajoute ravie.
- Je pense que le combat serait intéressant. Tu jouerais peut-être à armes égales avec Raph.
- Raph ? Tu le connais ?
- Bien sûr, j'ai connu son père, une vieille connaissance... se murmure-t-il à lui-même.Je quitte Arthur sur ces derniers mots en lui faisant un léger câlin. Je lui promets de revenir le voir avant qu'il ne se dessèche et passe les portes de sa salle de sport. Je retourne à la basilique récupérer Horace. Les mêmes gardes m'attendent devant les portes. D'un léger signe de tête, je leur demande de prévenir Horace de mon arrivée et si tout s'est correctement passé.
- Aucun intrus, ni danger me répondirent-ils à l'unisson.
Avant que le garde situé à gauche rentre dans l'église pour partir à la recherche de mon père.
Quelques minutes plus tard, mon père se dirige vers moi, les sourcils froncés, ayant l'air contrarié. Je dirais même que son regard paraît... soucieux ? Le trajet du retour se fit dans le silence, entrecoupé par sa respiration sifflante. Passant l'entrée de sa maison, il se dirige vers son fauteuil et s'y assoit. Je récupère deux verres d'eau, ses médicaments et quelques biscuits. J'attends qu'Horace finisse de prendre ses médicaments avant d'entamer la débriefing de la réunion. Les corporations félines ont pour objectifs de garantir la paix, la stabilité et l'anonymat de notre espèce. Chacun a des droits et des devoirs au sein de notre communauté. Par exemple, on ne doit pas prendre seul, une décision qui impacterait la sécurité des autres: il est du devoir du félidé de protéger le collectif au détriment de l'individu. Il existe l'interdiction formelle de provoquer une guerre contre les humains ou de dévoiler sa nature, sous peine d'emprisonnement voire d'exécution. Chaque réunion, consiste à discuter des problèmes éventuellement rencontrés. La corporation se réunit environ quatre fois par an, tous les trois mois. L'organisation, le bon fonctionnement de la communauté et la protection contre les menaces potentielles font partie intégrante des sujets évoqués lors de ces réunions. Cela permet de réguler les débordements occasionnés lors des trois derniers mois. Malheureusement, ces réunions dévient toujours vers des sujets discordieux: plus politiques qu'autres choses. Les félinés et les pantherinés sont très souvent en conflit, les différentes espèces n'ayant pas le même point de vue. Ce qui exaspère mon père au plus haut point.
Horace me raconte le déroulement de la corporation, hormis quelques désaccords sur des points d'organisation, seul un sujet attire mon attention. Les membres de la réunion ont décidé d'écrire un rapport d'incident et de l'envoyer à la capitale. Un déchu a été aperçu hier soir rôdant en centre-ville, il a déjà fait six morts et trois blessés. Deux pertes sont métamorphes. Mes sourcils se froncent d'eux même. Ce déchu est dangereux. Un déchu est un métamorphe qui a laissé son fauve consumé son humanité. Il devient une vraie bête sauvage, aucun retour en arrière n'est possible. C'est un danger pour la société et pour l'anonymat de notre espèce. La tâche d'éliminer nos membres déchus incombe aux félidés. Mais mon père me lance un regard inquiet et m'indique que je suis en charge de son élimination, avec un autre métamorphe étranger. Je suis comme qui dirait la « nettoyeuse » de Lyon.
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Bonjour à tous et à toute ! J'espère que ce chapitre vous plaira, je commence tout doucement à mettre en place les personnages.
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Félidae
ParanormalDans un monde où les félidés vivent cachés des humains lambdas. Méprisée, dédaignée, et exclus par les siens, Mia, une jeune fauve albinos est mobilisée à la capitale, dans une nouvelle unité, pour une mission de défense nationale. Elle est embarqu...