Criminel de pensée

4

   Rindo se redressa vivement, essoufflé. Il soupira de plaisir avant de sourire. Ses mains glissèrent sur le torse de Kazutora, qui était allongé au sol sous lui, et il continua de faire mouvoir son bassin sur le sien. Kazutora agrippa ses cuisses, enfonçant ses ongles dans sa peau moite, il donna de puissants coups de hanches au jeune homme et gémit davantage. Rindo le fixa avec intensité, pour continuer de voir la magnifique expression de plaisir qui tordait son visage, et leva ses bras pour commencer à toucher son propre corps, sans cesser de faire danser son bassin sur celui de son ami.
   Il caressa son torse avec sensualité, ses mains passèrent sur son ventre, sa poitrine, elles longèrent les lignes de sa silhouette cambrée, avant de lentement remonter jusque dans ses cheveux. Rindo sourit un peu plus en voyant que Kazutora était de plus en plus excité, il enfouit ses mains dans ses cheveux et les secoua légèrement, avant de lever complètement ses bras et de s'étirer en prenant une expression de plaisir.
   Kazutora lui donna des coups de hanches encore plus fort, s'en était presque violent mais Rindo adorait ça et il savait parfaitement ce qu'il faisait. Son corps tremblait de plaisir, il atteignait de nouveau l'extase et il ne cessait d'onduler sur Kazutora, accompagné de délicieux gémissement. Il finit par s'appuyer sur la poitrine de son ami et accéléra la cadence lorsqu'il sentit son point le plus sensible être stimulé. Kazutora n'eut pas besoin de s'acharner sur sa prostate pour le faire jouir, Rindo était déjà bien trop excité et sensible, seuls quelques derniers coups de bassin lui suffirent pour atteindre l'orgasme.
   — Continue, gémit le jeune homme en levant son visage vers le plafond. O-oui ! O-oh !
   Kazutora martela son bassin de coups pour prolonger leur orgasme, faisant presque crier Rindo de plaisir, plus il se paralysa, essoufflé, et se retira de lui pour enlever son préservatif plein.
   — T'es super excité dis donc, constata-t-il d'une voix essoufflée.
   — Toi aussi, répliqua Rindo en reprenant sa respiration. Mais ça fait longtemps qu'on a rien fait ensemble, il faut rattraper le temps perdu.
   — On est bien parti pour, dit Kazutora en jetant son préservatif sur le petit tas de ceux qu'ils avaient déjà utilisés.
   — J'avais presque oublié à quel point c'était bien de le faire avec toi, dit Rindo alors que son ami le soulevait et le plaquait sur les dalles noires du sol.
   — Je vais te raviver des souvenirs, t'inquiète pas.
   — Ravive moi tous les souvenirs que j'ai, vas-y je suis chaud là.
   — T'es même brûlant, et c'est terriblement excitant.
   Kazutora se plaça entre les jambes du jeune homme et parsema de baisers l'intérieur de ses cuisses. Il suça légèrement sa peau pour y laisser des traces violettes et ainsi marquer son passage, puis il remonta jusqu'à son entrejambe. Mais il l'évita soigneusement, ce qui ne fit que provoquer un peu plus Rindo, et vint parsemer de baiser le bas de son ventre. Sentir ses lèvres caresser sa peau humide fit naître des papillons dans son ventre, chaque coup de langue lui donnait des vagues de chaleur, et Kazutora avait même commencé à effleurer sa taille des doigts pour le stimuler davantage. Il releva lentement les yeux vers Rindo pour lui jeter un regard de braise, ce qui eut pour effet de faire s'arrêter le cœur du jeune homme. Rindo se sentait complètement électrisé par ce simple regard, les yeux d'or se son ami étaient bien trop envoûtants, pleins de luxure et cette façon qu'il avait de le regarder... Ça pourrait suffire au jeune homme pour avoir un orgasme.
Kazutora remarqua rapidement qu'il faisait beaucoup d'effet à Rindo. Un sourire terriblement envoûtant étira ses lèvres, il lécha lentement sa peau en remontant progressivement vers sa poitrine, sa langue caressa ses abdominaux, puis elle vint titiller ses bouts de chair avec provocation.
— Arrête, je suis sensible, gémit Rindo en tremblant de plaisir.
Kazutora ne l'écouta pas. Il mordilla doucement sa poitrine avant de commencer à la suçoter, l'une de ses mains attrapa l'un des paquets de préservatifs qui traînaient au sol, près de la tête de Rindo, il l'ouvrit et enfila la protection, puis il posa ses mains sous le bas des fesses du jeune homme pour le caresser.
— Arrête, gémit de nouveau Rindo. Je vais pas tenir si tu continues...
— T'es super sensible dis donc, dit Kazutora en embrassant avec envie son cou.
— Après un certain nombre d'orgasme c'est normal que je devienne aussi sensible...
Kazutora ria légèrement, puis il se redressa et fondit sur les lèvres de Rindo, au moment même où il le faisait sien. Le jeune homme gémit de surprise et passa ses mains derrière sa nuque pour approfondir leur baiser. Il leva ses jambes et les enroula autour de la taille de son ami, ses lèvres s'entrouvrirent d'elles-mêmes pour laisser la langue de son ami venir jouer avec la sienne, il ferma étroitement les yeux en respirant de plus en plus difficilement, et Kazutora finit par complètement s'allonger sur lui.
Leur corps ne faisaient plus qu'un, ils étaient tellement collés l'un à l'autre, tellement serrés que c'était comme s'ils essayaient de fusionner. Leur température était bien trop élevée, ils bouillonnaient et transpiraient à grosses gouttes, et de la buée couvrait les grandes vitres de la salle. Même s'ils étaient juste au bord du bassin, et qu'une flaque d'eau s'était formée sur les dalles du sol, ils n'étaient pas rafraîchis pour autant, au contraire, ils brûlaient davantage.
Rindo ne risquait pas de tenir longtemps dans cet état, Kazutora l'avait trop malmené, il l'avait pris dans tellement de positions, sur le sol ou même dans l'eau, qu'à présent le seuil de sensibilité du jeune homme était au plus haut. Il n'avait même pas besoin de faire quoique ce soit, Kazutora le connaissait déjà par cœur et savait exactement quoi faire pour lui donner du plaisir, Rindo pouvait très bien rester immobile et le laisser faire tout ce qu'il voulait.
C'était rare qu'il soit soumis de cette façon, mais avec lui c'était ce qu'il aimait le plus, et il demandait lui-même à son partenaire d'être brutal. Lorsqu'ils partageaient leur nuit, Rindo et Kazutora laissaient leurs habitudes de côtés pour s'adonner à de nouvelles expériences, ils se connaissaient suffisamment pour pouvoir essayer de nouvelles choses ensemble et pour se faire confiance, et c'était toujours des moments incroyables. Le seul inconvénient... c'était qu'ils avaient beaucoup de mal à s'arrêter, et que Rindo avait beaucoup, beaucoup, de mal à marcher le lendemain...
Mais qu'est-ce que c'était à côté du nombre d'orgasme que lui offrait son ami ? Rien du tout, alors ça n'avait pas d'importance.
   — Vas-y plus fort, gémit Rindo en griffant le dos de son ami.
   Kazutora le serra un peu plus contre lui, il approfondit ses mouvements de bassin et Rindo se cambra de plaisir.
   — E-encore, cria-t-il d'une voix aiguë.
   — T-tu veux que je te fasse mal, s'exclama Kazutora en s'exécutant.
   — Je veux qu-que tu me prennes v... Oh !
   — Que je te prenne quoi ?!
   — Hmm... v-violemment, gémit Rindo, au bord des larmes de plaisir.
   Kazutora lâcha alors le jeune homme. Il s'appuya sur ses mains pour se redresser au-dessus de lui et commença alors à lui donner de violent coups de bassin, tout en accélérant la cadence pour ne pas lui laisser le temps de retrouver ses esprits. Rindo gémissait de plus en plus fort, il ne parvenait plus à se retenir, son plaisir était trop intense. Il s'accrocha aux poignets de son ami et se cambrant encore plus, il leva les yeux vers Kazutora pour le regarder pendant son orgasme, et sentit alors son plaisir atteindre son apogée.
— Putain Kazu..., gémit Rindo après s'être une nouvelle fois vidé.
— J'en peux plus, dit Kazutora en se laissant tomber près de lui.
— Il faut qu'on fasse une pause là, on va devenir accro...
— Je le suis déjà.
— ... Moi aussi en fait. Pourquoi est-ce qu'on a arrêté de le faire sérieux ?
— On a pas arrêté, on avait juste des emplois du temps décalés, dit Kazutora en posant sa main sur son cœur. Ah et j'ai fait un séjour en prison aussi. Avoue que je t'ai manqué.
— Oh c'est bon...
— Dis le.
— Non.
— J'ai besoin d'attention et de me sentir aimer, allez dis le !
— ... Me faire soulever par toi m'a manqué.
Kazutora attrapa soudain le jeune homme et le jeta sans aucune douceur dans l'eau. Rindo poussa un cri de surprise, il eut à peine le temps d'essayer de s'accrocher à quelque chose qu'il se retrouva la tête sous l'eau, en train de couler lamentablement. Son corps heurta doucement le sol carrelé, de l'eau s'engouffra dans sa gorge alors que ses yeux se fermaient, et il se débattit à l'aveuglette dans l'eau. Des bras passèrent sous ses jambes et dans son dos, il sentit un corps venir près de lui, et on le remonta soudain à la surface.
— Ben alors tu sais pas nager Rin, se moqua Kazutora en le serrant contre lui.
Rindo recracha de l'eau au visage de son ami pour se venger et toussa bruyamment.
— J'ai frôlé la mort par ta faute, s'exclama-t-il en grimaçant de douleur.
— La mort carrément.
— Tu l'aurais eu sur ta conscience. Ran t'aurais tué.
— Ça me dérangerait pas, dit Kazutora avec sérieux. Et au moins on serait ensemble en enfer.
— On s'amuserait trop bien en vrai, dit Rindo en passant son bras valide autour des épaules de son ami.
— C'est vrai, on pourrait trop faire chier le monde, dit Kazutora en commençant à s'avancer dans le bassin pour faire une ballade. Ça serait trop fun avec Hitler et Staline.
— C'est clair, on vivrait notre meilleur vie.
— Oui mais ton Zuzu il va te manquer...
— C'est ridicule comme surnom Zuzu.
— Moi je trouve ça chou.
— C'est un criminel, tu vas pas l'appeler Zuzu. C'est comme si tu disais Shushu à Hanma, c'est trop bizarre.
— Oui mais Mikey il dit bien Kennychou. Il dit aussi Seichou, et c'est mignon. Donc Zuzu aussi c'est mignon.
— Oui bah en attendant le Zuzu il m'a mis le râteau de ma vie.
— J'espère que j'ai réussi à te le faire oublier !
— T'as réussi jusqu'à ce que tu parles de lui, répliqua Rindo en haussant les sourcils.
— Oh... mais tu sais, je pense vraiment qu'il t'aime, il a dû se passer quelque chose pour qu'il agisse comme ça. Personne n'ignorerait une bombe comme toi sans raison.
— Si, parce qu'il y a bien mieux autour. Je suis sûr que Sanzu aime Mikey ou Keisuke. Ou pire, Ran ?! Lui pour le coup c'est vraiment une bombe.
— Sanzu est pas amoureux d'eux du tout, et puis je te signale que Mikey est déjà à fond sur son Kennychou. Et si Ran est une bombe, t'en es forcément une aussi.
— Je suis rien à côté de lui.
— Si, t'es un missile.
Rindo jeta de l'eau au visage de son ami.
— Pfff t'es con.
— Je pense que t'as juste pas conscience de ton potentiel de séduction. Sanzu n'est pas du tout indifférent à ton charme, si t'ouvrais les yeux tu le verrais.
— Il ne m'aime juste pas.
— Rends-le jaloux et tu verras qu'il t'aime.
— C'est impossible de le rendre jaloux, j'ai déjà essayé et il s'en...
Rindo tourna vivement la tête vers son ami et le regard avec des yeux brillants.
— Si on sort ensemble il sera jaloux !
— Oula non, dit aussitôt Kazutora.
— Mais s'il te plaît. Juste pour essayer.
— Déjà je suis pas une roue de secours, donc je vais pas sortir avec toi juste pour rendre jaloux un mec. J'ai pas beaucoup de fierté mais j'aimerais bien garder celle qu'il me reste. Et ensuite, ce genre de chose finit toujours mal.
— Pourquoi ?
— Dans les films, ceux qui font ça finissent toujours par tomber amoureux l'un de l'autre.
— ... Et alors ?
— Et alors, nous c'est les Akashi qui nous intéresse, dit Kazutora avec un regard entendu.
— Ben si ça se trouve je suis poly-amoureux et je peux aimer deux hommes à la fois.
— Aimer une personne c'est déjà beaucoup pour toi, répliqua son ami en riant.
— Toi je pourrais t'aimer pourtant.
— T'essayes de me faire passer un message ?
— ... Je dis juste qu'ensemble on serait trop bien, ça serait fun, répondit Rindo en détournant le regard.
— Qu'est-ce qui te faire dire ça ?
— Ben... on s'entend super bien, on s'amuse bien, on forme un très bon duo pour le travail, quand on couche ensemble c'est toujours incroyable, on se connaît déjà par cœur, et t'es mon style alors...
— T'as pas tort. Mais je veux pas être le second choix parce que t'as pas pu avoir Sanzu.
— Mais tu le serais pas justement.
— J'aurais du mal à y croire, t'aimes trop Sanzu pour ça.
Rindo releva les yeux vers son ami et le regarda longuement.
— Quoi, demanda son ami en le remarquant.
— J'ai jamais couché avec toi parce que j'avais pas Sanzu tu sais. J'ai jamais pensé que t'étais ma roue de secours.
Kazutora regarda avec surprise le jeune homme, puis un sourire se dessina sur son visage.
— Mais oui, je le sais ça Rin, dit-il en embrassant sa joue. Tu couches avec moi parce que je suis incroyable au lit !
— M-mais non ! Enfin oui mais c'est pas que ça !
— Ah bon ? T'es amoureux de moi ?
— Toi t'es amoureux de moi ?
— Je t'ai posé la question en premier.
— Je suis amoureux de Sanzu.
— Si ça se trouve t'es poly-amoureux et t'étais en train de me faire ton coming-out.
— ... Tu me trouves attirant, demanda Rindo avec un sourire en coin.
— Non t'es super repoussant, dit Kazutora en lâchant soudain Rindo.
Le jeune homme coula de nouveau sous l'eau et but une fois de plus la tasse. Le jeune homme se débattit dans l'eau et réussit à remonter à la surface.
— Toi je te hais, s'exclama-t-il en secouant la tête pour enlever ses cheveux qui s'étaient collés à son visage.
— Tu sais que t'es hyper sexy quand tu sors de l'eau, répondit Kazutora en le prenant par la taille.
— Je suis toujours sexy, dit Rindo en le laissant faire.
— Oui mais surtout quand t'es nu dans un bain, répliqua Kazutora en embrassant le creux de son cou.
— Tu me dragues ?
— J'oserais pas, affirma Kazutora en le serrant un peu plus contre lui. T'as déjà invité Sanzu à prendre un bain avec toi ?
— Non jamais, tu penses que si je l'invite et que je me déshabille devant lui, il va de nouveau me regarder ?
— N'importe qui te regarderait dans ce cas là. Mais pourquoi tu ne vas pas juste lui parler pour lui dire que tu l'aimes ?
— Et me prendre le deuxième râteau du siècle ? Ça va pas ?
— Rin, tu peux pas le fuir, c'est stupide comme histoire. Vous vous tournez autour depuis des années et d'un coup, vous allez ne plus vous parler sans même savoir pourquoi ?
Rindo haussa les épaules. C'était vrai que c'était idiot, mais... si les choses ne fonctionnaient pas avec Sanzu, il ne fallait pas forcer les choses. Il avait compris, Sanzu ne s'intéressait pas à lui, il ne l'aimait pas, et c'était comme ça. Il ne pouvait rien y faire, Rindo ne pouvait pas le forcer non plus... mais il aurait préféré que Sanzu lui dise immédiatement. Et qu'il ne fasse rien avec lui aussi... Rindo avait juste l'impression d'avoir été utilisé.
Sanzu lui avait dit qu'il ne voulait pas juste l'avoir dans son lit... pour au final coucher avec lui et l'ignorer juste après. Il n'y avait rien de plus à dire, Sanzu l'avait utilisé puis jeté, et mieux valait arrêter le désastre là. Rindo était suffisamment blessé comme ça.
— Kazu, j'ai plus envie de parler de lui, dit simplement Rindo. J'ai juste envie de l'oublier et de faire comme s'il s'était rien passé avec lui. S'il te plaît.
Kazutora ne répondit pas. Il enlaça simplement le jeune homme et l'étreignit tendrement.
— J'ai l'impression qu'il s'est foutu de moi, murmura Rindo en le laissant faire.
— Il te ferait jamais ça, assura Kazutora en caressant ses cheveux.
— Alors pourquoi il m'ignore ?
— Tu veux que je lui demande pour toi ?
— Je préférais que tu me gardes dans tes bras.
— Ça ne ferait pas avancer les choses...
— Mais ça me fait aller bien, dit Rindo en sentant des larmes couler sur ses joues. Je me sens bien comme ça...
— Rin..., murmura Kazutora avec tristesse. Tu vas pas pleurer pour ça, hé Sanzu mérite même pas que tu pleures pour lui.
— Il en a rien à faire de moi alors que ça fait des années que je pense qu'à lui, dit Rindo en fondant en larmes.
— Non Rin pleure pas s'il te plaît, je veux pas te voir comme ça... je suis sûr qu'il y a une explication à tout ça, ça va s'arranger t'inquiète pas...
— Je pleure pour un mec qui a la même apparence qu'une dragibus, dit Rindo en essuyant ses larmes. Comment j'ai fait pour en arriver là...
— Mais oui, c'est qu'une tagada, tu vas pas pleurer pour une tagada enfin ! T'es plus fort que ça !
— Je l-l'aime vraiment, dit Rindo en reniflant. Pourquoi il m'aime pas lui ? Je suis pas assez bien c'est ça ? T-tu penses qu'il a déjà quelqu'un de mieux ?
— Bien sûr que non, t'es le mieux pour lui ! Rin, je t'interdis de pleurer pour une tagada qui a la même tête qu'un axolotl, déclara Kazutora en caressant ses joues pour essuyer ses larmes. Alors tu arrêtes te pleurer, tu vas aller dormir, et demain tu vas aller parler à Sanzu. Et je te préviens que si tu le fais pas, c'est moi qui le ferais.
— J'ai essayé de lui parler et il m'a fui alors-
— Chut c'est moi qui décide, coupa Kazutora. Viens avec moi.
Rindo laissa son ami prendre sa main et le conduire hors du bain. Kazutora essuya son corps avec une serviette, puis il enfila son kimono et partit chercher une serviette propre pour Rindo, ainsi qu'un second kimono. Rindo tenait à peine debout, ses jambes tremblaient et il ressentait une vive douleur dans les hanches. Mais il fit de son mieux pour contourner le bassin et récupérer les préservatifs usagés pour les jeter à la poubelle.
Kazutora revint lui donner ce qu'il avait apporté, Rindo s'essuya rapidement et enfila son kimono, puis il suivit son ami dans le couloir.
— Et on va où ?
— Dans ta chambre, tu dois te reposer, dit simplement Kazutora en le conduisant dans l'ascenseur.
— La nuit est en train de se finir, ça ne sert plus à rien de dormir. Et puis je suis pas fatigué, j'ai juste envie de m'occuper l'esprit. Et j'ai pas envie d'être seul.
— Je vais te faire des câlins t'inquiète pas, dit Kazutora alors qu'ils arrivaient à l'étage des résidences.
Rindo baissa les yeux en rougissant.
— Tu dois te reposer toi aussi, t'as passé deux jours en prison.
Kazutora ne prit pas la peine de répondre. Il entraîna Rindo dans sa chambre, puis il ferma soigneusement la porte et le conduisit devant son lit.
— Tu vas faire quoi, demanda Rindo en voyant Kazutora s'approcher de lui.
— Pour l'instant je vais juste de remettre ta perfusion, mais si tu veux demain, quand on se sera reposer, je pourrais te prendre autant de fois que tu veux. Mais là je pense qu'il faut que tes hanches se reposent.
Rindo ria légèrement.
— Ok, dit-il en laissant Kazutora rebrancher sa perfusion.
— Tu veux dormir comme ça ?
— Oui, ça me dérange pas, dit Rindo en s'allongeant.
Kazutora vint s'allonger à ses côtés et le silence tomba. Le jeune homme le laissa faire et leva les yeux sur son plafond. Il était fatigué, il avait eu une journée mouvementée et nuit très intense, alors physiquement, il avait besoin de repos. Mais mentalement, c'était tout le contraire. Il n'avait pas envie de dormir, son cerveau tournait trop pour ça, il ne pouvait pas s'empêcher de penser à tout un tas de chose. À la mort qu'il avait frôlé, aux enquêteurs, à Chifuyu, à Shinichiro, à Emma et le savon qu'elle lui avait passé, à Sanzu...
   Et puis, la présence de son ami près de lui était déstabilisante, elle empêchait son excitation de redescendre complètement...
   Rindo tourna la tête vers Kazutora et vit que lui aussi fixait le plafond.
   — T'es fatigué, demanda-t-il au bout d'un moment.
   — Pas trop et toi ?
   — Non.
   Kazutora tourna à son tour son visage vers lui. Les deux jeunes hommes se dévisagèrent longuement, avant que Rindo ne reprennent la parole.
   — On le refait ?
   — J'attendais que tu demandes, dit Kazutora en venant aussitôt sur lui.
   Rindo sourit et dénoua leur kimono pour les ouvrir.
   — Je suis tout à toi.