Chapitre sept.

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 Je me sens abandonné. Et parce que mon meilleur ami n'était pas là durant deux jour, il est malade et je conçois parfaitement le fait qu'il doive se soigner, mon impression de rejet vient d'un tout autre problème. Problème portant le nom de Liam. C'est simple, il ne m'a adressé un seul mot, un seul regard Vendredi. Et depuis Jeudi soir, je n'ai reçu aucun message de sa part, même pour m'assommer à coup d'insultes. Je suis presque nostalgique. Je préférais quand il venait me faire la misère, quand il jouait avec mes nerfs ou encore quand il m'embrassait pour voir s'il était apte à me faire tomber. Je lui tire mon chapeau. Il a su me foutre au sol en seulement deux baisers. Et maintenant il s'échappe comme si c'était aussi simple que dire bonjour. Je le déteste. Je veux le tuer. Je veux sentir son cou se broyer sous ma poigne. Je veux le voir saigner et souffrir. Si seulement il en est capable. Pourquoi m'ignore-t-il ? Cette question tourne dans ma tête et ne veut pas en sortir. Ca me ronge l'estomac, parce que je sais que jamais je n'aurais mes réponses. Parce que Liam n'est pas un homme de parole. Parfois, je doute même qu'il soit capable d'avoir des sentiments. Je reste coincer dans un dilemme. Un combat permanent, dans mon être, qui me consume. Il y a cette partie de mon esprit qui me conseille de ne plus lui accorder aucune importance, que de toute manière l'année prochaine nos chemins seront certainement séparés, qu'il ne pourra que me faire souffrir, que ce n'est pas un homme pour moi, que je mérite mieux. Et puis l'autre partie qui me dit que je pourrais peut-être tenter quelque chose avec lui, et essayer de le faire changer par la suite, que la vie est faite d'imprévue et qu'il en est surement la preuve la plus évidente. Je ne sais pas quel chemin prendre. Et il clairement impossible de combiner les deux sans engendrer une explosion destructrice. Liam est à la fois le dragon qui peut raser une ville en entière en crachant du feu et la vague d'eau immense qui vient l'éteindre, mais aussi noyer toute forme de vie. Liam est la mort assurée. La faucheuse moderne. La bombe à retardement. L'apocalypse de mon cœur. Parce que je ne m'en suis rendu compte que trop tard, mais il a su s'initier, machiavéliquement, dans ma poitrine. 


 Dix-neuf heures. Je n'ai plus qu'une heure pour me préparer avant de me rendre à la fête de Niall. J'opte pour une tenue décontractée, habituelle. Je passe une main rapide dans mes cheveux. Le reflet que je vois dans le miroir me satisfait plutôt, mais je sais naturellement que ce n'est qu'une façade. Un masque que je vais porter le temps d'une soirée, de quelques longues heures. Je ne me sens pourtant pas capable de le tenir jusqu'à la fin. Mon corps me crie de tout lâcher. De trouver un prétexte pour ne pas m'y rendre. Maladie peut-être. Ou juste le manque d'envie. A part Louis, Harry et Niall je n'ai aucun ami avec qui rester là-bas. Et je sais qu'eux vont vouloir aller danser, profiter, et tous ce genre de choses qu'on doit normalement faire à une soirée. Je soupire. Même si je déteste ce genre d'endroit je suis contraint de venir. Premièrement parce que je l'ai promis et deuxièmement parce que c'est le seul moyen que j'aurai à ma disposition pour m'approcher de Liam. Évidemment, je suis conscient du fait que plus de la moitié de ses actes seront dirigés par l'alcool et la drogue, mais ça me fera un bien fou de me défouler. Parce que je sais qu'il ne se souviendra de rien. J'enfile ma paire de Doc Martens favorite, ma veste en cuir parsemé çà et là de quelques trous et descends au salon quand la sonnerie de l'entrée retenti. J'ouvre la porte, saisis mes clés, mon portable et rejoins mes amis dehors.


 La ville est toute recouverte de blanc. Ce spectacle m'émerveille. Je préférerai passer ma soirée sur le haut d'un toit, à observer ce cadeau tombé du ciel, plutôt que de me rendre à cette fête. Mais je n'ai pas le choix. Je ne l'ai jamais vraiment eu d'ailleurs. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, nous arrivons à la maison du meilleur ami de Louis, de dehors nous pouvons entendre la musique faire trembler les murs. J'en ai déjà mal à la tête. Il y a plusieurs voitures garées le long de la rue, une bande d'amis fument sur le perron, et je me rends compte que j'ai oublié mon paquet de cigarette sur mon lit. J'aurai presque envie de retourner chez moi pour les prendre, étant donné qu'elles auraient fait office de compagnie durant toute la nuit, mais mes jambes n'ont pas l'air d'accord. Alors je soupire et suis les deux amoureux dans la demeure des Horan. A peine ai-je passé la porte que le besoin de m'enfuir se faire ressentir. Il y a du monde, partout, même dans l'entrée, les corps se serrent et je n'ose pas imaginer à quel point cela doit être pire sur la piste de danse. Si seulement il y en a une de prévue. Nous avançons. Harry mène nos pas, tenant par la main le mécheux. Les lumières sont faibles, je me fais marcher plusieurs fois sur les pieds. Je m'énerve sur les gens mais ils ne m'accordent pas la moindre importance, ils continuent de boire leur verre d'alcool et de rire à gorge déployée. Je les pousse, ils me lancent des regards noirs et c'est tout. Je serre les dents alors que le son de la musique devient plus assommant encore. Je n'ai encore vu aucun visage familier. Je commence à croire que Niall a invité toute la ville, et même des gens qu'il ne connait pas. Ou que vaguement. Je regrette d'être entré, et je ne sais pas comment je vais croiser Liam dans toute cette débauche.

Kiss of the Devil. || Ziam & Larry.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant