Chapitre 20

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Max


« J'ai besoin de faire quelques vérifications sur une dénommée Sophie Martel. Tout ce que vous pouvez trouver. Je vous envoie les informations que j'ai. J'ai besoin d'une recherche complète sur elle. Merci. »

Je suis resté derrière la porte, sans bruit, à écouter mon père parler au téléphone, puis je me retire sans faire de bruit.

J'attends quelques minutes avant d'appeler le cabinet d'enquêteur avec qui nous faisons habituellement affaire.

« Oui, Max Beaumont. Oui, bonjour. Vous venez d'avoir mon père concernant une vérification sur une employée, Sophie Martel. Pourrez-vous me mettre en Cci de vos recherches. Je dois m'absenter dans les prochains jours et je voudrais avoir les résultats de mon côté. Parfait, merci. Bonne journée à vous aussi.

Une chose de faite.

Rapidement, je descends à l'étage des bureaux des analystes, à la recherche d'un bureau où installer Sophie. Je suis content que mon père ait pris sur lui de créer un poste. La dépense l'horripile un peu, je le sais, mais la capacité d'analyse de Sophie est un bon investissement, il le sait.

Ayant repéré un bureau de disponible, je me dirige vers les bureaux des Ressources Humaines afin de faire préparer un contrat standard d'analyste junior. Je passe ensuite au service TI pour qu'ils installent un poste, les écrans, et créer un profil avec ses accès pour le lendemain. Remonté aux Ressources Humaines, le contrat m'attend. À peine entre les mains, je descends à la cafétéria.

Je me mets en ligne, derrière des employés venus satisfaire leur gourmandise.

« Monsieur Beaumont. Que puis-je vous servir ?

— Un thé, s'il vous plaît », dis-je en souriant.

Je m'assois à une table et j'attends que les derniers employés passent avant de lui faire signe de me rejoindre.

« Bien. Tu sais que tu es douée, très même.

— Je te l'ai dit dès le premier jour.

— Bien que le terme utilisé alors était, si je me souviens bien, « je suis bonne ». Ce que je confirme en tout point.

— Max ! » dit-elle en rougissant, regardant autour d'elle.

« Voici donc ton contrat.

— Pas « nouveau » contrat ?

— L'autre n'existe pas, personne ne l'a jamais vu. Ton contrat en tant qu'analyste, tes conditions de travail, ton salaire. Lis-le et signe aux endroits indiqués. Tu commences dès demain. »

Taquin, je sors le stylo Mont-Blanc marqué de ses dents de ma poche et lui tends.

Sophie s'en empare en souriant, tourne les pages sans les lire et signe là où il faut.

« Tu ne le lis pas.

— J'ai confiance en toi, pas besoin de le lire. Je sais que tu t'occuperas bien de moi.

— Concernant les clauses de « l'autre » contrat », dis-je en mimant des guillemets, « comme je te l'ai déjà dit, l'appartement est à toi. J'estime que tu l'as mérité.

— Et concernant, l'autre clause ? »

Un silence s'installe entre nous.


Sophie


« Je t'aime Max. C'est irrationnel vu que l'on ne se connaît pas vraiment. Le sexe entre nous est phénoménal, mais une relation n'est pas basée que là-dessus. Tu as, tu es avec Socha. C'est une femme merveilleuse, et je ne permettrais pas qu'elle souffre à cause de nous. Je sais que nous pouvons être raisonnable et que nous c'est la meilleure, non la seule décision à prendre. Dès à présent, nous ne pouvons avoir qu'une relation professionnelle. Ce sera frustrant, pour toi comme pour moi, j'en suis certaine. Je devine ce que tu vas me dire et non, nous ne pouvons pas être amis. Être amis sous-entend que nous nous verrons en dehors des heures de bureau, lors de souper, de 5 à 7. Ce genre de sorties, c'est trop dangereux pour nous deux. L'un de nous, ou nous deux ne résistera pas à la tentation de simplement toucher l'autre, pour ressentir ce que nous ressentons. Je t'aime Max, je ne le dirais jamais assez. C'est probablement la dernière fois que je le dis à voix haute, mais je le penserais probablement plusieurs fois par jour quand je te croiserais.

— Sophie. Comme ton prénom te décrit si bien, tu es la sagesse incarnée. Je t'aime aussi. J'aime ce que nous avons vécu, l'intensité de notre courte relation. Mais je me range à tes côtés. Pour quoi que ce soit, je suis là pour toi. En tant qu'ami, employeur, ex, tu pourras toujours compter sur moi, aussi n'hésite jamais à venir me demander quoi que ce soit. Promis ?

— Promis. Merci d'être entré dans ma vie. Tu es...

— Importante pour moi », complétais-je. « Bien. Demain, tu monteras au 15e étage, ton bureau t'attendra. Tu auras une formation, qu'il faut que j'aille organiser. Tu sais où me trouver, tu as mon numéro de téléphone, j'aimerais... Non, tu as raison.

— À propos ?

— Être un ami. Ça va être dur de ne pas pouvoir passer du temps avec toi.

— On va y arriver », dis-je en croisant mes doigts aux siens.

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Myka

Me, my Boss and the othersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant