Me, my Boss and the others

Chapitre 12

Sophie

Je me réveille ankylosée au milieu de la nuit. J'ai dormi à même le sol, l'appartement semble vide. Il est parti. Il a tout de même laissé sa veste sur moi, pour me tenir au chaud. Je sens son odeur musquée ainsi qu'une note de noix de coco.

Mon téléphone indique qu'un message est arrivé pendant que je récupérais avec cette séance de sexe indescriptible.

⎝Je serais en voyage d'affaires le reste de la semaine.

À plus.⎞

« Quel romantique ! » dis-je à voix haute. « Pas de bisous, de je t'aime ou autre, il tire sa crampe et se barre, me laissant dormir sur le plancher comme une conne !

Je ne peux pas vraiment comparer, mon expérience en matière de couple se monte à un gros quatre conquêtes. Vu mon passif, nouer des relations n'était pas évident. J'ai eu mon premier petit ami à sept ans. C'était mon voisin de la chambre d'en face au foyer. Nous nous sommes quittés au bout de quelques jours, après qu'il fut placé en famille d'accueil. C'est lui qui m'a donné mon premier bisou d'amoureux... sur la joue. Mon deuxième petit ami était le fils de la famille d'accueil qui m'avait accueilli. J'avais douze ans. C'est avec lui que j'ai pratiqué mes premières embrassades, baveuses surtout. Entre nous cela a duré quelques mois, jusqu'au jour où je l'ai trouvé dans ma chambre en train d'essayer mes robes. Sa mère, trouvant que je pervertissais son petit garçon, avait fait en sorte que je retourne au foyer. C'était mes premiers émois, mes premiers papillons. À seize ans j'ai été invitée à la fête d'anniversaire d'une copine d'école. Des gars avaient apporté de l'alcool en douce. Après deux ou plutôt quatre verres, je me suis retrouvé à peloter ma copine dans sa chambre. Ce soir-là, j'ai fait un doublé. Première expérience sexuelle et première expérience lesbienne. On s'est plu toutes les deux et on est resté ensemble jusqu'à mon départ pour l'université. Je n'avais pas encore eu d'expérience avec un homme. Ma chatte n'avait pas encore goûté à une queue et ça ne me manquait pas plus que ça.

La dernière a duré un moment. J'ai déniché un « fuckfriend » à l'université. L'entente parfaite. On couche quand on veut pour satisfaire nos besoins primaires et larguer la pression, sans prise de tête, l'important étant les études. Nous avons donc baisé à de multiples reprises pendant plus d'un an avant que je le largue quand il préférait baiser plutôt que de me laisser étudier. Je n'en suis pas fière, je l'aimais bien, mais j'avais mes diplômes comme objectifs.

Je ne suis donc pas la plus expérimentée en matière de relations de couple ni de drague. Mais si je compare mes expériences sexuelles précédentes avec ce que j'ai ressenti avec Max, je pense que j'ai manqué quelque chose ces dernières années. Soit mes partenaires étaient vraiment nuls, soit Max vient d'un autre monde, car ce n'est pas humain de me faire ressentir tant de choses.

Je regarde l'heure et décide que de toute façon il est trop tard pour me rendormir. Je regarde mon appartement vide, silencieux. Ella et ses menus me manquent. Alice la colleuse me manque. Katia, j'en suis moins sûre. La baignoire de ma salle de bain ne connaîtra jamais ses touffes de cheveux. Quant à Tristan... brrrrr je frissonne en voyant mon reflet spectral contre la baie vitrée. Il faut que je m'habitue à ma nouvelle vie.

Je sors de la douche et me regarde dans le miroir. Je me sens si différente. Personne ne m'a fait l'amour comme lui. Je gémis en passant mes doigts sur mes seins, mon ventre, mon intimité. Je n'aspire qu'à une chose, qu'il me prenne à nouveau. Je veux revivre cette intensité. Je n'éprouve pas vraiment de besoin d'avoir quelqu'un dans ma vie. J'ai vécu seule une grande partie de ma courte vie, alors oui peut-être qu'il me manque des outils côté sociabilité et que je suis brisée émotionnellement. Être entourée d'Ella, d'Alice et de Katia me suffit. Même le vampire comble quelque chose, je crois. Je n'avais pas besoin de plus... jusqu'à lui. Il m'a retourné la tête et les entrailles. Maintenant je suis foutue.