Chapitre 9

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Max


Je suis courbaturé. Mon corps me fait la gueule ce matin. Je suis rentré me changer et me doucher, mais j'arriverai en retard ce matin. Chaque mouvement est une douleur, une douleur qui s'appelle Sophie. Je sais que mon corps est repu de sexe, même si je ne m'en souviens pas de tout. La sensation de vide par contre, elle, je la reconnais. J'avais déjà ressenti ça lorsque j'étais jeune et que je découvrais la masturbation et que je voulais vérifier le nombre de fois que je pouvais le faire. Ce sentiment d'être complètement vidé, les tempes pulsantes comme si je venais de courir un marathon avant de monter sur un ring contre un champion de MMA.

Je m'installe derrière mon bureau et souffle un peu. Je suis complètement brûlé. Je me note une liste de choses à faire pour ne rien oublier, mon cerveau vacillant entre éveil et sommeil.

1- Finir les entretiens d'embauche pour le nouvel analyste

2- Appeler le concierge de mes appartements pour préparer l'appartement pour Sophie.

Le simple fait d'écrire son nom me fait mal.

3- Préparer son nouvel emploi

Elle ne va pas apprécier, mais c'est le mieux que je puisse faire pour l'instant.

N'étant pas en état de penser rationnellement, je conclus rapidement les derniers entretiens. Un CV correspondait hier, autant le passer en deuxième entrevue. Je me traîne, un café à la main.

J'ai la sensation d'avoir été vampirisé de toute énergie.

Mon cerveau fait immédiatement le lien au mot vampire. Sophie.

Je sens mon corps qui l'appelle.

Je m'affale dans mon canapé et m'accorde quelques minutes. Un message texte retentit, me sortant de ma torpeur.

Sophie

⎛Avez-vous abusé de moi hier soir ?⎠

⎛Non⎠, répondis-je en souriant, heureux d'avoir de ses nouvelles.

Mon téléphone sonne, Sophie apparaît à l'écran.

« Ce n'est pas l'impression que j'ai de cette nuit.

— Et quelle nuit ! » dis-je bien que je n'en garde que peu de souvenirs.

« Mais arrêtez ! Qu'avez-vous fait ?

— Nous avons conclu un marché. Vous avez accepté mon offre, et la nuit dernière a été un peu la signature du contrat et le premier acompte.

— J'ai dit... oui ?

— Je suis peiné que vous ne vous souveniez de rien ». Je me suis pourtant donné à fond, enfin difficile à dire, je ne me souviens de rien non plus. « C'est dur pour mon ego. Quoi qu'il en soit, l'appartement vous attend. Allez au 42 rue Montréal, le concierge vous attend pour vous faire visiter », dis-je en raccrochant.

Bon, reste à prévenir le concierge.

Je regarde l'heure régulièrement sur mon téléphone, la journée passe, mais rien : pas de message texte, pas d'appel manqué. Le concierge m'a pourtant bien confirmé qu'elle est venue ce matin.

Elle m'ignore ?

Je me masse les tempes, je n'ai qu'une hâte, c'est de rentrer chez moi pour dormir.

Mon téléphone me ramène sur terre.

« Bonsoir, Monsieur, c'est Sophie Martel. »

Enfin.

« Bonsoir. L'appartement vous plaît-il ?

— Beaucoup, Monsieur. Pour ce prix c'est... fantastique.

— Toujours d'accord pour notre... entente ?

— Pour 1500, oui Monsieur.

— Nous avons révisé ce prix, vous avez oublié ? Hier soir, nous nous sommes entendus pour 1400.

— 1400 ? Mais c'est...

— Et avec la nuit que nous avons passée ensemble, je vous le laisse pour 1200.

— 1200 ?

— Ça en valait le coup. Il y a longtemps que l'on ne m'avait pas vidé comme vous l'avez fait hier.

— Vidé ? Êtes-vous obligé d'être aussi... cru ? »

Je m'amuse de la choquer. Petite effarouchée.

« Bien, Madame Martel. Je vous attends demain matin à huit heures dans le hall de la compagnie, il est temps de se mettre au travail. Vous avez beaucoup trop d'énergie, autant l'utiliser judicieusement », conclus-je en raccrochant, avec un sourire en imaginant sa colère.

Me, my Boss and the othersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant