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Contrairement à hier, je n'ai clairement pas envie d'aller en cours, hier soir, Tetta m'a déposé chez moi et mon père en a profité pour m'insulter et critiquer mes relations douteuses avec la plupart de mes amis, comme les Haitani. Évidemment je n'ai pas répliqué, j'ai simplement fermé ma bouche et il m'a laissé monter en direction de ma chambre. Il a murmurer dans sa barbe à quel point j'étais comme ma « salope de mère ». J'étais tellement furieuse. Il me compare sans cesse à une femme qui m'a abandonné à la naissance ! J'ai osé répliquer, et depuis j'ai quelques contusions au niveaux de mes jambes. Ce n'était pas la première fois que mon père décide de recourir à la violence pour « m'éduquer ». Et malgré tout les efforts que je produis, j'ai encore la douloureuse impression qu'il a encore ses mains sur moi, il m'explose le crâne avec une spatule et la douleur est presque minime par rapport à la peur que je ressens face à ses souvenirs. Et si j'en étais morte ?

Mais les doutes ne réparent rien, depuis j'ai promis de simplement oublier.

Et bien sûr, je n'ai pas mangé depuis ce soir là. J'ai faim et je n'ai pas d'argents, ni l'envie de poursuivre ma scolarité ni même la détermination pour accroître mon cercle sociale. En autre, je suis foutue. Et je finirai comme ma mère.
J'entre dans une aire de jeu, évidemment vide puisque tout les saints d'esprits sont entrain de poursuivre leurs parfaites vies.
Je me pose sur l'énorme cage écureuil qui est en forme de cercle et observe les nuages et son ciel bleu. Une légère brise matinale m'enrobe et je me sens tout de suite plus détendu. Je reste longtemps dans cette position, à détailler le ciel ou à simplement profiter de l'instant. Lorsque je rentrerai rien ne sera comparable à ce que je vis actuellement. Actuellement, je suis posé et toute frustration a quitter mon corps. Ce soir...Est-ce que je vais rentrer ce soir ?

— Éden ? Qu'est-ce que tu branle ici ?
S'exclame une voix que je ne connais trop bien.

Je me redresse lentement.

— Ran. Quel plaisir.
Énonçais je en masquant ma peine par une voix plus attractive.

Il s'avance lentement toujours accompagné de son laquais de frère, Rindo. Il arbore toujours un sourire paresseux...Comment fait-il pour être aussi détendu. Avec ses tresses là...

— Tu es sensé être au collège.
Remarque Rindo en m'observant durement.
Il y a eu une époque où moi et le second frère étions proches. Mais cette époque s'est révolue quand Kisaki a jugé ma relation avec lui, « embêtante ».
— Excellente déduction mon brave, mais vous aussi, excepté que vous êtes au lycée...
Dis-je en sautant de la cage.

Maintenant en face à face avec ces deux-là, je remarque à quel point je fais pâle figure à côté d'eux.
Mon visage se décompose et je ne peux m'empêcher de faire une grimace.

— Rindo... Depuis quand as-tu autant grandi ? Et toi Ran, être un lampadaire ne te suffisait pas ? Tu vise la grue maintenant ? Me moquais-Je gentiment.

Ran ricane doucement, Rindo lui reste indescriptible.

— Tu sais, il y a des gens qui évoluent et d'autres qui restent à la place de moucheron. Méfie toi à ce que je ne t'écrase pas. Me menace le plus grand.

Je le regarde, joueuse et suis heureuse de savoir que ma relation avec Ran reste la même malgré le temps qui s'écoule, malgré les erreurs que j'ai maladroitement commise envers eux.
Mais ce qu'il m'a dit m'a un peu vexée. Il est vrai que je n'évolue pas. Je reste au stade de ratée.

— Pourquoi tu n'es pas en cours ? Exige Rindo.

Son regard est sévère et sa voix ferme. Face à ça, Ran ne répondit rien.
Je soupire longuement. Je ne dois rien à personne, ma vie, c'est ma vie. Et mes choix. Même si ils sont quelques peu douteux parfois, ne dépendent que de moi, et à temps partiel, de mon géniteur.

The Soapwort.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant