Je pourrais simplement me dire que c'est une retrouvaille entre amis d'enfances.
Oui je pourrais me dire ça. Mais comment ? Votre ancien "meilleur ami" vous a déjà manipuler au point d'éloigner n'importe qui de votre sphère sociale, en vous faisant culpabiliser de vos actions qu'importe ce que vous faisiez ?
...
Bien évidemment que non.
Et lorsque j'ouvre cette fichue porte de voiture, lorsque je regarde Shūji et son éternel sourire espiègle, je sais que je n'ai rien à faire ici, en face de cette bâtisse aux allures de manoirs enchantées ou le terme plus approprié serait maudits...J'observe quelques gardes, ils possèdent tous une arme et me paraissent complètement flingués mentalement mais honnêtement, si je suis ici c'est peut-être parce que je ne suis pas mieux. Mais moi en attendant je ne tue pas des gens ! Je ne siège pas tout en haut de la hiérarchie du crime organisé et je n'enlève pas des personnes innocentes ! Merde qu'est-ce que je fous ici, sérieusement ?
Je reprends mes esprits lorsque Hanma pose sa main dans le creux de mon dos.
— Me dis pas que tu te dégonfle, ma belle ?
Me souffle t'il dans l'oreille.
Je m'écarte instinctivement.
— Oh ? S'étonne t'il Tu es déjà revenue sous le contrôle de Kisaki ? Son sourire hypocrite rend sa provocation encore plus terrible à mes yeux.Je lui jette un regard sombre et meurtrier avant de pousser la grande porte en bois.
Il ricane dans mon dos de manière glauque avant d'entamer mes pas.
J'ai du mal à le suivre ce gars. Il est complètement fou, peut-être même que Shūji...enfin Hanma est plus fou que Tetta ? Non.
Ça c'est impossible.Je souris à cette pensée. Tetta est fou, probablement plus fou que n'importe quel monstre existant sur cette planète et pourtant je n'arrive pas à réprimer cette mystérieuse boule d'excitation qui se forme dans mon ventre à la simple idée que nous allons nous revoir.
Le manoir est plutôt sobre à l'intérieur.
Un style très minimaliste et peu conventionnel si on voit les murs de bibliothèques qui parrainent l'entièreté de toutes les pièces dans lesquels nous sommes allés à présent.
Hanma reste silencieux, son regard serait presque livide, ses traits durs et tirés par une intense sévérité. Une aura émane de lui, et elle est vraiment effrayante.
Si à l'extérieur de cet endroit, il y avait bon nombre de gardes, à l'intérieur c'est plutôt paradoxal, je ne vois personne.Hanma s'arrête devant une porte où il est inscrit dans le bois sombre du chêne « Kisaki Tetta », il toque et me contraint à attendre en dehors de la pièce, il claque ensuite la porte juste en face de moi.
Je commence à me balancer sur mes deux jambes. Il n'y a même pas deux jours, ma vie était plutôt banale. J'avais mes habitudes et mes routines quotidiennes. Je ne m'entendais pas avec la majorité du personnel de mon service mais j'avais une bonne réputation. Les frères Haitani ne m'accordaient plus d'attention mais j'éprouvais pour eux un amour inconditionnel. Et en quelques misérables heures, que suis-je devenue ? Kisaki a toujours préparé des plans pour chacun d'entre nous. Et j'ai continué d'espérer qu'il m'avait simplement écarté de tout ça, de ses horribles secrets qu'il dissimulait derrière son visage impassible. Mais, tout n'était qu'illusion.
Le cliquetis de la porte se fait entendre et ma respiration s'accélère dangereusement. Hanma sort de la pièce brutalement me bousculant presque. Il semble furieux.
La porte reste ouverte, j'y comprends une vague invitation à pénétrer dans la pièce et le style de décoration est cette fois ci plus riches.
Il fait nuit dehors.
La lueur fantomatique de la Lune se répercute dans l'habitacle et la baie vitré ne laisse pas de place aux doutes.
Devant moi, à seulement quelques mètres, dos à moi, Kisaki Tetta.
Il a beaucoup changé.
J'étais un peu plus grande que lui au collège, je suis étonnée de voir qu'il a du prendre de bon centimètres. Sa nouvelle coiffure, paraît méprisante je trouve que c'est un dégradé étrange...Mais ce qui est irréprochable et parfait est son smoking, des couleurs mates et neutre le compose. Dans sa main il tient théâtralement un verre de whisky, je ne savais pas qu'il avait un penchant pour l'alcool. Ce côté de sa personnalité que je découvre me répugne un peu. Un silence mortuaire est présent depuis de longues minutes.
Le seul bruit, brisant partiellement le silence, est lorsqu'il ingurgite le contenu de son verre.
Je suis presque tenté de me faire entendre par un soupire las ou encore un raclement de gorge, cependant l'atmosphère lourde m'en empêche.
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The Soapwort.
FanfictionObsession, tel est le mot qui caractérisait leur relation. Personne ne savait ce qu'il avait dans la tête. Mais ce qui était sûr, c'est que Kisaki Tetta avait un plan pour chacun de nous. Et que certains d'entre eux, étaient plus que macabres. Quel...