Le lendemain matin
Je me suis réveillée avec une seule idée en tête : ce fameux changement.
Après un petit-déjeuner rapide, je suis retournée dans ma chambre pour me préparer. J'ai tenté de discipliner mes cheveux, j'ai mis du mascara et un peu de gloss, histoire d'avoir l'air un minimum apprêtée. Puis, j'ai attrapé mon téléphone pour envoyer un message à Mira, histoire de vérifier si notre sortie était toujours d'actualité.
— Ouiii, je t'attends en bas ! Allez, dépêche-toi !
— Ok, j'arrive !
Ni une ni deux, j'ai foncé hors de ma chambre, descendant les escaliers à toute vitesse. Pas le temps pour l'ascenseur. Résultat : j'ai failli me casser la gueule deux fois. Mais bon, je suis encore en un seul morceau.
En bas, Mira m'attendait... avec son frère. Comme d'habitude. Pff, il est toujours là, c'est fatigant.
Je l'ai saluée d'une bise et nous avons commencé à marcher vers la voiture de Mateo. Mira avait cette obsession étrange depuis l'enfance : elle voulait absolument que son frère et moi nous marions. Évidemment, elle n'avait jamais abandonné cette idée. La preuve : elle m'a forcée à monter à l'avant, côté passager, pour que je sois assise à côté de lui.
— Je vais te frapper... murmurai-je en la fusillant du regard.
Le trajet se passa dans un silence presque complet... à part Mateo, qui me demanda quelle musique je voulais écouter. J'ai choisi un son de D*mso, qu'il a mis sans discuter. Mais je m'en fichais un peu.
Puis Mira s'est mise à chanter.
Mon Dieu...
Avant même que j'aie le temps de lui demander d'arrêter de massacrer la chanson, Mateo m'a devancée :
— Ferme-la, tu sais pas chanter, petite conne !
J'ai éclaté de rire. En me retournant vers lui, nos regards se sont croisés. Gênée, j'ai immédiatement fixé la fenêtre.
*
Une fois au centre commercial, Mira et moi avons foncé chez Z*ra. Je voulais voir ce que je pouvais acheter pour ce fameux changement.
Et là... coup de foudre.
Une robe noire, légèrement courte, absolument magnifique. Sans réfléchir, je l'ai attrapée et je suis partie l'essayer.
Mira et Mateo m'ont suivie jusqu'aux cabines. Attends... QUOI ?
— Mateo est derrière, il doit être sur son téléphone comme d'habitude... Pouf... murmurai-je, un peu trop bas pour qu'ils m'entendent.
Je me suis changée et, une fois la robe enfilée, je me suis regardée dans le miroir. Elle mettait mes formes en valeur comme jamais. J'ai tiré le rideau pour la montrer à Mira...
... Et Mateo était là.
Il me regarde ?!
Cet idiot a éclaté de rire avant de lâcher :
— T'es vachement moche dans cette robe de pte.*
J'ai froncé les sourcils, prête à répliquer, mais Mateo l'a fait avant moi :
— Pardon ?! Elle est magnifique ! Assume que t'aimes pas admettre qu'elle te plaît ! Tu m'as toujours dit que Tania était canon !
Mateo a détourné le regard, visiblement mal à l'aise. J'étais abasourdie. Mira venait-elle réellement de balancer ça devant moi ?
J'ai décidé de jouer le jeu.
— C'est vrai, Mateo ? Tu me trouves magnifique ?
— Hein ? Euh... Ouais, peut-être... mais prends pas la confiance !
Un sourire amusé s'est dessiné sur mes lèvres. Pour alléger l'atmosphère, rien de mieux que de jouer un peu avec lui.
On s'est dirigés vers la caisse... et là, catastrophe.
Je n'avais pas assez d'argent. Impossible de l'admettre devant eux.Mira étant restée à l'arrière du magasin, elle ne pouvait pas voir ma honte. Juan, lui, s'est approché du terminal de paiement et, sans rien dire, a sorti sa carte.
— Par carte, s'il vous plaît.
— Mateo, tu n'as pas besoin de... murmurai-je, gênée.
Il n'a rien répondu. Il a juste payé.
— Je te rembourserai en t'invitant au resto dès que j'aurai ma paie.
Il a accepté d'un signe de tête.
On a rejoint Mira, puis on est allés chez S*phora. J'ai pris un fond de teint, un blush et mon mascara préféré. Cette fois, j'ai bien fait attention aux prix. Hors de question que Mateo paye encore une fois.
Une fois sortie du magasin, j'ai couru vers K*ko.
— Attendez-moi là, je reviens tout de suite !
J'ai filé directement au rayon des gloss. C'était lequel déjà, celui que j'avais vu sur Insta ?
Ah, oui. Le n°4.
Je l'ai pris sans hésiter.
En revenant vers eux, mon regard a été attiré par une paire d'escarpins noirs, brillants, absolument sublimes.
Et bien sûr, je les ai achetés.
Ils allaient tellement bien avec ma robe...
*
Après nos achats, on a décidé de s'arrêter pour manger une crêpe. Enfin, Maysan a décidé. Et vu qu'elle payait, je n'allais sûrement pas refuser quelque chose de gratuit.
Pendant qu'elle passait commande, je me suis retrouvée seule avec Mateo.
Le silence était pesant.
Il était sur son téléphone, en train d'envoyer des messages vocaux. J'ai hésité à lui parler.
Finalement, c'est lui qui a brisé le silence :
— Désolé, Tania, je devais régler un truc. Sinon, pourquoi ce changement radical ? T'es très bien avec tes joggings et tes chignons mal faits.
J'ai roulé des yeux avant de répondre, un peu gênée :
— Je fais ça parce que... je veux me plaire. Et pour bosser.
Mateo a haussé un sourcil, intrigué. Puis il a lâché, d'un ton froid :
— T'as pas besoin de changer. T'es parfaite, même si parfois t'es débile.
J'ai senti la colère monter.
— C'est gentil... mais répète encore une fois que je suis débile et je te fais bouffer ce qui te sert de testicules.
Il a esquissé un sourire amusé.
Heureusement, Mira est revenue avec les crêpes avant que la situation ne dégénère.
Mais l'ambiance était bizarre.
Et bien sûr, Mira l'a remarqué.
— Hé ho, c'est quoi ce malaise ? J'ai raté un truc ou quoi ? grogna-t-elle, visiblement agacée.
J'ai croqué dans ma crêpe sans répondre.
Elle voulait savoir ce qui venait de se passer entre Mateo et moi ?

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Tout pour l'argent
Lãng mạnTania, une jeune fille née dans l'un des quartiers les plus réputés d'Espagne, ne vit que pour l'argent. Son avenir ? Elle s'en moque, tant que sa vie est rythmée par le luxe et l'excitation. Mais pour obtenir la richesse dont elle rêve, un prix doi...