RENCONTRE

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« Donc, c'est dans ce truc que ces nabdhela étudient l'espace ? »

Quelques jours plus tard, Z se trouvait aux portes de l'université d'études spatiales. Un institut gigantesque et réputé, où la façade imposante rappelait celle d'une base spatiale. A l'intérieur, on y découvrait une magnifique statue de Neil Armstrong, le premier homme ayant foulé la lune et à la Bibliothèque, une statue de Yuri Gargarine, premier homme dans l'espace. La neutralité fut préservée entre les deux gros blocs terrestre, le bloc russe et le bloc américain. Ici, les deux clans furent honorés à leur juste valeur, sans doute pour éviter tout problème politique et toutes critiques de la part des étudiants au sens critique aiguisé.

C'était la rentrée et il y avait une foule immense. Z avait été briefée par Gérard sur le fonctionnement de l'université et possédait des plans de celle-ci part son commandement. Elle s'attardait sur la statue de Neil Armstrong et particulièrement sur son drapeau, une chose qu'elle n'avait jamais croisée auparavant. Elle se disait que ce devait être une sorte d'étendard à la gloire d'une conquête terrestre, ou un délire humain qu'elle ne comprenait pas tout à fait. L'extraterrestre se sentait mal à l'aise, dans un endroit qui sentait le danger et la menace à tout bout de champ. Les visages d'humains mâles se transformaient en monstres horribles qui lui rappelaient certains souvenirs traumatiques. Pour le bien de sa mission, Zedenade devaient les contrôler. Cette dernière les avait enterrés vivants dans sa conscience, les croyant morts. Mais les morts vivants n'existent pas que dans les films. Les morts vivants dévorent nos esprits.

L'étrangère se dirigeait à présent en cours, à l'amphithéâtre, une grande salle avec plusieurs estrades où des étudiants tapotaient frénétiquement sur leur clavier, pour prendre des notes dictées par leur professeur. On lui avait fourni un PC, un outil que l'extraterrestre maîtrisa en une nuit seulement, avec la supervision de son amie surdouée, Glax. La petite génie explorait le script, mais le langage humain lui fit barrage, son implant ne comportait qu'une seule langue humaine. Le code s'écrivait dans un autre dialecte.

Assise à côté d'un jeune homme qui portait des lunettes, une chemise, une montre, un T SHIRT NASA, l'extraterrestre prêtait attention à l'étrange chose sur son nez. Deux branches métalliques, deux objets ronds... du verre ? Etait-ce un gadget ? Les humains sur certains aspects la fascinaient, de dégoût aux premiers abords, puis, bien qu'ils soient des monstres sanguinaires et des génocidaires, une certaine créativité artistique se dégageait de leur visage. Le jeune homme se sentit mal à l'aise au premier regard, espionné par une fille très, très jolie. Le modèle féminin de Zedenade uploadé par l'équipe scientifique était au goût masculin. Il devait y avoir dans l'équipe un fétichiste en secret des belles humaines. L'étudiant tissait un sourire timide avant de se concentrer sur son ordinateur. C'était le brouhaha, tout le monde parlait, jusqu'à ce que le professeur n'arrive enfin dans l'amphithéâtre. Z suivit le mouvement, ouvrit une page de traitement de texte et inscrivit le nom du cours écrit sur le diaporama du professeur :

« La lumière : analyse et cas pratique »

Le professeur, ayant gagné le silence de ses élèves, débutait son cours. Zedenade connaissait déjà l'astronomie sur le bout des doigts, si bien qu'elle éludait le plus clair de son temps à appréhender l'étrangeté du genre humain. L'immigrée en avait liquidés quelques uns, le bout de ses doigts trépidait d'envie de recommencer, alors pour éviter de faire capoter la mission, elle se contenait de s'en moquer. Ils possédaient des coupes de cheveux différentes, des habits étranges, comme des casquettes, des chapeaux. Les filles portaient des jupes, des leggings, parfois même s'habillaient court. Cela lui donnait des idées, ces tenues exotiques n'existaient pas chez les Métag, en mettre plein la vue à cette pimbêche de Crads la fit esquisser un sourire. L'espèce humaine comportait son lot de jolie, de belles couleurs, de symétrie, de tableau parfois brouillon, parfois original ; mais la nature comportait des ratés. L'étrangère se moquait des individus trop gros, trop maigre, au visage asymétrique, bouffi, extrêmement boutonneux ou poilu. Les poils humains consistaient son plus grand dégoût, la Métag ne comprenait pas l'importance d'une chose aussi immonde, qui poussait partout sur leur corps, à des endroits différents. Les hommes en arboraient autour du cou, du menton et même dans les narines ! Les femmes, elles, semblaient bien plus « propres » à ce sujet, ce qui la rassurait. « Les femmes sont toujours mieux que les hommes », se dit-elle.

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