Chapitre 4

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Le réveil du lendemain fut j'avoue un peu difficile. Quand Enzo et Mathias sont partis se coucher, j'ai du rester deux bonnes heures à batailler avec moi-même sur ce que je venais de vivre. J'en voulais tellement à Enzo que j'alternais entre crises de larmes discrètes pour ne pas qu'ils m'entendent, et moments de soulagements d'avoir la possibilité d'être encore auprès de lui. Je m'étais même branlé, et la soirée m'avait (j'en avais bien honte...) tellement excité que ce ne fut pas bien difficile pour moi de jouir. Je m'étais retrouvé avec mon sperme sur mon ventre, adossé au canapé, réalisant que je n'avais pas accès à la salle de bain pour me nettoyer vu qu'il fallait passer par la chambre pour s'y rendre. J'avais dû me contenter d'un morceau de sopalin et d'un peu d'eau du robinet de la cuisine...
Après ça j'avais tenté de dormir. Je m'étais allongé sur le tapis où Enzo m'avait laissé, mais le sol se ressentais tellement que j'ai commencé à avoir des courbatures. Alors blasé, je m'étais posé sur le canapé lâchant un "osef", la tête sur un coussin et un plaid sur mes jambes encore nues, en jetant la cravate qui me servait de collier sur le sol tant elle m'étranglait. Et j'ai fini par trouver le sommeil.
À mon réveil vers 10h, il n'y avait plus personne dans l'appartement. Les deux hommes avaient dû se rendre au travail et je ne les avais pas entendus partir. Comme nous étions vendredi, je ne travaillais que le midi et devais prendre mon service à 11h30. Je me suis dépêché de prendre une douche, un petit déjeuner assez copieux, et me suis mis en route pour le travail.
À mon retour, l'appartement était toujours vide. Mais je sais qu'Enzo rentre en général vers 19h. J'ai déjeuné assez tard, rangé les affaires qui traînaient toujours sur le sol, ai fait quelques courses puis me suis affalé devant la télé.
Je commençais presque à m'endormir devant mon film quand la porte de l'appartement s'ouvrit. Plus que jamais heureux de retrouver Enzo, je me suis redressé en trombe et fut tout de suite déçu de voir qu'il était accompagné de l'emmerdeur de service...
—Coucou chéri ! lançai je avec un enthousiasme surjoué histoire de ne pas dévoiler une faille quelconque. Ça s'est bien passé ta journée ? Tu veux manger quoi ce soir ? J'ai fait quelques...
Je n'eu pas le temps de finir ma phrase qu'Enzo s'avançait vers moi pour me donner une baffe magistrale. Sous le choc, je n'ai même pas réagi quand il m'en donna une deuxième.
Il m'attrapa par le cou et en faisant pression sous ma gorge il m'emmena près de la table de la cuisine où il me donna un coup dans les genoux qui me fit tomber à quatre pattes. La main me tenant toujours fermement, il se pencha vers moi et cria :
—Tu te fous de ma gueule, Julian ? Tu me prends pour un con c'est ça ?!
—Non, je... Enzo je comprends...
—Fermes la ! répéta t il en lâchant mon cou le temps de me frapper de nouveau.
—Oui, moi je crois qu'il nous prends pour des cons... murmura Mathias qui s'était assis sur le bord du canapé, les coudes posés sur ses genoux, un regard pervers vers la scène.
—Tu crois que je t'ai pas vu, dormir sur le canapé ? Tu crois que je t'ai pas vu te branler ??
Abasourdis, j'essayais de comprendre la situation. C'était ça, qu'Enzo me reprochait ? Mais c'était la nuit !
—Je suis désolé Enzo je...
Une nouvelle baffe m'interrompit, en profitant pour faire couler quelques larmes de honte. Mon copain pris un des torchons de la cuisine pour le rouler en boule puis me l'enfonça le plus profondément possible dans la bouche, écartelant ma mâchoire au passage.
—Voilà. Si tu comprends pas quand on te dit que la règle maintenant, c'est plus de paroles, je vais sévir. Je te rappelle que ton rôle de clebard tu le tiens h24. Donc tu la fermes, tu restes à quatre patte et tu te sapes certainement pas.
Ne sachant pas quoi dire, j'ai préféré me taire. Mathias s'approcha du brun et lui tendit un petit sac de courses noir.
—Tiens chéri, dit il sans même réussir à me voler un regard de haine tant je restais fixé sur le plancher.
—Merci bébé, répondit Enzo en attrapant le sac et en lui volant un baiser et une caresse sur la hanche au passage.
Trouvant un peu de courage (et étant surtout rongé par la curiosité...) je relève un peu le regard, toujours à quatre pattes devant Enzo qui s'était assis sur une des chaises de la cuisine. Mathias s'approcha de moi pour commencer à me déshabiller, attrapant chacun de mes vêtements. J'allais pour lui montrer ma façon de penser, mais un petit grincement de dents de la part du brun me rappela à l'ordre et je ne me suis rien permis. Quand je fus finalement nu, Enzo se penchant vers moi et sorti du sac un collier en cuir noir, assez épais, semblable à ceux qu'on met aux gros chien mais qui avait sûrement dû être acheté dans un magasin plus coquin.
—Regarde ce qu'on a pour toi mon petit Juny... fit il en trainant sur les mots.
—Juny ? demanda Mathias. J'aime bien, c'est pas mal !
Trouvant le nom mignon et dégradant à la fois, je ne pus m'empêcher de rougir. Enzo ne m'avait jamais appelé comme ça...
Il approcha le collier de mon cou, et le passa. Ne cherchant pas à le mettre encore plus en colère contre moi, je le laissais faire. L'accessoire se fermait sur l'avant, en passant un des pans dans sur un espèce de petit anneau qui pouvait venir accueillir une laisse, mais aussi un petit cadenas qu'il passa pour fermer la sangle. Il mit la clef dans sa poche, et donna une petite tape sur ma joue, satisfait du résultat. Génial. Comme ça j'ai même plus le loisir de tricher quand ils ne sont plus là...
—Bon, conclu Enzo en passant une laisse, sortie elle aussi du sac, dans l'anneau du collier. On a acheté ça aujourd'hui, mais on a pas vraiment eu le temps de faire plus d'emplettes qui ont l'air de s'avérer nécessaire...
—Je pense qu'il ne peut pas attendre avant d'être punis, lâcha Mathias en récupérant toute ma haine au passage. Il ne faudrait pas qu'il s'imagine pouvoir faire ce qu'il veut.
—Je suis bien d'accord, ajouta le brun en se levant. Et on va régler ça tout de suite.
Mathias se redressa, me donnant une grosse claque sur le cul tandis qu'Enzo tira d'un coup sec sur la laisse. Je compris que je devais le suivre, à quatre pattes pour ne pas tenter d'attirer ses foudres, quand il se dirigea vers la porte d'entrée de l'appartement.
La bouche toujours bloquée par le bâillon improvisé, je me suis mis à pousser quelques grognements aux travers du torchon en tirant sur la laisse pour le retenir.
—Tu vas être un bon chien, ou je sévis ? lâcha Enzo sans changer d'avis.
Je me suis donc résolu à le suivre, jusque dans l'entrée, puis sur le palier de notre étage. Le stress monta d'un coup. J'étais complètement nu, un collier autour du coup, et en plus de me sentir ridicule j'avais affreusement peur d'être découvert par un de nos voisins ! L'immeuble était assez habité, l'heure propice au passage...
Mais Enzo ne recula pas devant son idée. Il tira sur la laisse jusqu'à me mener à l'ascenseur qu'il appela. Les quelques secondes d'attente plantés devant celui-ci sur le pallier de notre étage furent les plus longues de ma vie. Mais lui ne bronchait pas, et attendait, sans émotion apparente.
Quand l'ascenseur arriva, la panique me repris. Je ne voulais certainement pas aller dans la rue ainsi... Fort heureusement, je le vis appuyer sur le numéro menant au sous sol. Je me suis mis à imaginer tous les plans pervers qui pouvaient arriver entre lui et moi, j'ai même pensé dans un moment de panique à un enlèvement ou une humiliation publique...
Enzo passa la porte et se dirigea dans le sous sol, moi toujours à sa suite, traîné par la laisse. Mes genoux raclaient sur le bitume, et je peinais à le suivre à quatre pattes. Je l'ai tout de même suivi et ai découvert qu'il ne me menait pas à sa voiture mais au petit local qui lui servait de cave.
Il ouvrit le cadenas qui fermait la porte en ferraille comportant le numéro de notre appartement et me fit pénétrer à l'intérieur. La pièce n'était pas très grande, et comportait deux étagères remplies de diverses babioles et de matériel de bricolage. Il tira sur la laisse d'un coup sec pour me rapprocher du fond de la pièce, et l'attacha à un épais tuyau qui passait dans le coin gauche du local.
Sous mes yeux ébahis, il attrapa dans une des mallettes posées dans un coin un serflex qu'il passa autour de mes poignets pour venir les bloquer contre ce même tuyau, à la hauteur de mon visage. Toujours dans la position du chien, à quatre pattes, j'ai commencé à gigoter, mal à l'aise. Alors en grommelant, Enzo attrapa un deuxième serflex et vient attacher ma cheville à l'étagère de gauche, immobilisant mon pied et me forçant à rester à quatre pattes, le cul orienté vers l'entrée du local.
Avoir Enzo se tenant juste derrière moi, dans une position des plus offerte avait réveillé mon intimité et je bandais comme jamais en imaginant tout ce qu'il allait pouvoir me faire.
Pourtant, après s'être assuré que je ne pouvais plus bouger, il tourna les talons en lançant :
—T'es punis Juny. Réfléchis-y et médite sur tes conneries !
Il me laissait là !!
Le voyant partir, mon coeur ne fit qu'un bond dans ma poitrine et je me suis mis à hurler dans le torchon. Mais Enzo, imperturbable, sorti en fermant la porte du local derrière lui, verrouilla le gros cadenas et me laissa nu et attaché dans l'obscurité totale.

La règle du jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant