MARJORIE | T.1/T2 ( En Correction)

Chapitre 2 : le vide-grenier

Omniscient

Subitement les parents de la jeune fille se taisent car, il semblerait qu'une personne soit près de leur chambre. Et cela voudrait dire que celle-ci aurait entendu le sujet de leur conversation.

Le simple fait de penser à cette éventualité torture déjà l'esprit des deux Bruxellois. Pour essayer de se rassurer, ils prient intérieurement qu'il ne s'agit de personne ou qu'elle n'a rien entendu.

Ne sachant pas quoi faire, la jeune fille aux cheveux crépus reste pendant quelques secondes sans bouger. Finalement, elle pénètre la chambre parentale l'air souriante

— J'ai oublié mon téléphone...dit-elle en le prenant

Le couple se contente de prendre un air des plus normal en espérant qu'elle ne constate rien.

Qu'elle ne remarque pas que depuis plusieurs jours, ils se disputent pour des souvenirs. Pour un passé douloureux qui risque de les rattraper très bientôt.

Tous les trois se veulent normaux, rassurants... Tous se mentent : D'un côté des parents qui cachent des choses à leurs enfants et une enfant un peu trop curieuse.

De ses yeux sirènes, Héna scrute ses parents un instant puis s'en va.

Inquiet, Yaël s'assure que sa fille aînée ne soit pas dans les parages pour sermonner encore une fois sa très chère femme.

— Tu vois ? dit-il en pointant la porte. Elle a peut-être tout entendu...

— Nous n'avons rien dit de concret Yaël.

Le quadragénaire en a plus que marre et pour le prouver, il prend une photo de Marjorie et le montre à sa bien aimée.

— Ça!... Ceci Malia.... Ne nous apportera rien de bon. C'est le début de nos mensonges.

Pour seule réponse, Malia essaie de garder un minimum de contenance face à son mari. Elle ne veut pas faiblir face à cet homme qui connait tout d'elle.

Soulevant son visage ovale dans le but d'encrer ses yeux dans les siens, l'avocate d'un mètre soixante-trois arbore la même figure que face aux jurés.

— Nous avons commencé donc nous allons terminer Yaël... Tu étais d'accord dès le début.

— Et je le regrette amèrement.

Pour conclure cette discussion des plus amères, le médecin ferme ses yeux en amandes puis inspire pour essayer de retrouver son calme.

— Je n'aime pas quand nous sommes en désaccord.dit-il en d'approchant d'elle...Cette histoire est la tienne et je te soutiendrai lorsque tu seras prête à parler.

—Merci.

Les lèvre tremblantes, elle s'approche de Yaël pour trouver du réconfort et celui-ci répond immédiatement.

Encore une fois, elle a l'impression qu'elle n'y arrivera pas, qu'elle n'est pas aussi forte qu'elle le montre. Et cela chagrine énormément son être.

— Tu as retrouvé ta cravate ? dit Malia pour changer de sujet

Elle se défait de leur étreinte et essuie ses yeux de biches.

— Non.

— Sûrement les enfants l'ont oublié dans une pièce de la maison.

— Si tu le dis.